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13

janv.

2015

Les Passages couverts de Paris

LES PASSAGES COUVERTS

 

A la fin du 18eme siècle PARIS présente encore les caractéristiques du moyen-âge (rue boueuse, pavé inégal sans trottoirs ni égouts, mal éclairée la nuit). Les rues sont très encombrées.

Au lendemain de la révolution française, la confiscation des biens des émigrés et la vente des biens nationaux entrainent une spéculation immobilière sue des grandes surfaces appartenant souvent à des congrégations religieuses (ouverture du passage du Caire en 1799 sur le territoire des Filles-Dieu).

L’émergence de nouveaux riches et la paix retrouvée permettent le développement du commerce ; sur la mode des souks arabes, l’apparition des passages couverts coïncide avec la mode orientale après l’expédition d’Egypte. Progressivement les structures en bois sont remplacées par des structures en fer ; certaines galeries proches d’un terminus de diligences attirent la clientèle des voyageurs qui y font des emplettes en surveillant l’heure (présence fréquente de grosse horloge) : nombreuses boutiques de nouveautés, café, salons de lecture, salon littéraire. Progressivement cela devint le lieu de promenades et de mondanité, par excellence. Leur apogée se situe vers 1850/1860 avec des galeries fastueuses chauffées et éclairées au gaz. 

Le développement du chemin de fer et la construction des grands magasins marquèrent le déclin progressif des passages couverts (150 galeries en 1850, seulement 20 galeries actuellement.

 

 

Départ de la Balade : Place de la Bourse

 

LA BOURSE

 

La bourse est connue sous le nom de Palais BRONGNIART.  (Alexandre Théodore Brongniart est un architecte français, né le 15 février 1739 à Paris, mort le 6 juin 1813 dans la même ville. Il devient membre de l'Académie d'Architecture en 1781 et architecte contrôleur des bâtiments de l'École militaire et des Invalides en 1782. En tant qu'architecte de l'École militaire et des Invalides (1782-1792), il a donné à ce quartier sa physionomie actuelle par le tracé de la place de Breteuil et des avenues alentour. Après la construction de l'hôtel de Monaco, rue Saint-Dominique (1774-1777), il obtient, grâce à l'appui de M. de Montesquiou, de faire percer la rue Monsieur et réalise ainsi une fructueuse opération immobilière, concrétisée par les hôtels de Montesquiou (1781), de Bourbon-Condé (1782) et sa propre demeure, au coin du boulevard des Invalides et de la rue Oudinot (1782). Passés les tourments révolutionnaires, il multiplie les projets à l'attention du nouveau pouvoir. Son dessin proposé pour un palais de la Bourse séduit Napoléon Ier qui lui tient ces propos : « Monsieur Brongniart, voilà de belles lignes. À l'exécution mettez les ouvriers ! ». En tant qu'Inspecteur général en chef de la Deuxième section des Travaux publics du Département de la Seine et de la Ville de Paris, Brongniart se voit confier la conception du cimetière du Père Lachaise dont il dessinera les principales lignes en 1804 et où il est inhumé dans la 11ème division. Autres réalisations : Couvent des Capucins, actuel lycée Condorcet,  Eglise de Romainville...)Edifié entre 1808 et 1826, c’est un monument néo-classique avec un péristyle à colonne corinthienne (Brongniart, décédé en 1819 ne vit pas le fin des travaux). Deux ailes furent ajoutées en 1902/1907 au bâtiment primitif.

Remonter la rue Vivienne , puis tourner à droite  rue Saint Marc

 

LE PASSAGE DES PANORAMAS (1)

 

Situé entre la rue Saint Marc (n°10) et le boulevard Montmartre (n°11).

Créé par James Thayer en 1799, il doit son nom aux 2 panoramas (démolis au milieu du 19eme siècle). Ces tableaux panoramiques étaient peints sur le mur circulaire d’une rotonde au centre de laquelle se plaçaient les spectateurs. Dès 1816, c’est la première galerie éclairé au gaz (procédé inventé par Philippe Lebon (1767-1804,  il obtint un diplôme d'ingénieur des Ponts et Chaussées à Angoulême, puis devint professeur de mécanique à l'École des ponts et chaussées de Paris. À partir de 1797, il s'intéressa à l'utilisation du gaz issu de la distillation du bois pour l'éclairage et le chauffage. Ainsi, le 28septembre 1799, il obtint un brevet d'invention pour ses "thermolampes". En 1801, il réfléchit à un projet de moteur à gaz avec pompe d'alimentation et inflammation par un dispositif électrique.)

En 1836 s’y ajoute les galeries Saint Marc, Feydeau, Montmartre et la galerie des variétés.

Il est difficile d’imaginer le luxe de l’endroit (cité dans le père Goriot d’Honoré de BALZAC et par ZOLA dans NANA : « C’était, sous les vitres blanchies de reflets, un violent éclairage, une coulée de clartés, des globes blancs, des lanternes rouges, des transparents bleus, des rampes de gaz, des montres et des éventails géants en traits de flamme, brûlant en l’air; et le bariolage des étalages, l’or des bijoutiers, les cristaux des confiseurs, les soies claires des modistes, flambaient, derrière la pureté des glaces, dans le coup de lumière crue des réflecteurs; ») à la vue de la verrière vétuste et des boutiques tristounettes ( les allées latérales sont envahies par des sandwicheries. La galerie des variétés est l’entrée des artistes du théâtre du même nom).

Les boutiques les plus intéressantes du passage :

Au n°43 : minuscule galerie.

Au n° 47 Boutique du graveur STERN (depuis le 19eme  siècle gravure de cartes de visite) la boutique a conservé son décor du second empire, cuir et boiseries

Au n°57 l’Arbre à Cannelle a remplacé la boutique du chocolatier Marquis célèbre à l'époque.

 

Traverser le boulevard Montmartre

 

LE PASSAGE JOUFFROY (2)

 

10-12 Bd Montmartre – 9 rue de la grange batelière

À l’entrée du passage boulevard Montmartre l’hôtel Mercure Ronceray, vieil établissement parisien où vécut le compositeur Rossini de 1828 à 1832, il y composa l’opéra «Guillaume Tell» et l’entrée du musée Grévin : Conçu en 1881 par Arthur MEYER (Fondateur et directeur du prestigieux Gaulois " -journal conservateur, absorbé par Le Figaro en 1929 - constitue le grand titre de noblesse d'Arthur Meyer. Personnage omniprésent du monde de la presse et de la politique, aimé, critiqué, honni, ce petit-fils de rabbin suivra un parcours atypique et deviendra, au cours des années, royaliste, antidreyfusard et catholique. Désireux de lancer un quotidien, il fait fortune à la Bourse et, boulevardier notoire, crée le Musée Grévin en 1881. Important acteur de l'affaire Boulanger, il complote aux côtés de la duchesse d'Uzès pour le retour de la monarchie. Offensé par les violentes insultes antisémites de Drumont, il se bat en duel avec l'auteur de La France juive. Cet antidreyfusard convaincu, converti au catholicisme en 1901, reste pourtant la cible privilégiée de L'Action française. Marié tardivement à une jeune aristocrate, ami des princes et des artistes telles Sarah Bernhardt, Arthur Meyer aura eu surtout pour passion le journalisme et dirigera Le Gaulois jusqu'à sa mort, en 1924.) et un dessinateur caricaturiste Alfred GREVIN. Inauguré en 1882, Il présente des grandes scènes historiques et les vedettes du moment. Le théâtre fut créé en 1901 les sculptures sont de bourdelle et de Rodin et le rideau du peintre Jules CLERET, peintre et décorateur mais surtout connu pour ces affiches (Jules Chéret fut tout d'abord un pionnier dans le domaine de l’affiche lithographique en couleurs, et il est considéré comme l'inventeur de l'affiche moderne publicitaire. La lithographie a été l’une de ses techniques préférées. A côté de ses fameuses affiches, il a réalisé dans des formats plus modestes un grand nombre d’œuvres lithographiées, proches des dessins, destinés à illustrer par exemple des menus, des programmes de spectacles, des faireparts de naissance, et nombre de travaux intimistes. Jules Chéret fut également un grand décorateur mural. Cette œuvre décorative est visible à la Villa " La Sapinière " (1895-1897) de son ami le Baron Vitta, mais aussi à l’Hôtel de ville de Paris (1898-1902), au Musée Grévin, avec le rideau de scène (1900), à la Taverne de Paris (1905), à encore à la Préfecture de Nice, entre autres).

Ouverte en 1847 cette galerie, mieux entretenue que la précédente est juste dans le prolongement du passage du panorama; elle longe le musée Grévin qui y déverse une foule de visiteurs.

Le passage Jouffroy est le premier passage construit entièrement en fer et en verre.
Ses structures métalliques témoignent de l’évolution des techniques, des colonnes de fonte soutiennent les planchers et s’élèvent jusqu’à la verrière. Le passage fut le premier à être chauffé par le sol. Remarquer la verrière en ogive.
La configuration du terrain obligea les architectes à créer un décrochement en «L» à partir d’un escalier qui rattrape une légère déclinaison.
Les cafés-concerts et les beuglants connurent une vogue immense au 19e siècle, le plus célèbre, l’Estaminet Lyrique fit long feu. Les boutiques du passage furent toujours de qualité, cafés, modistes, tailleurs, coiffeurs, lingerie, magasin de gants…

Il a été entièrement rénové en 1987 et, à cette occasion, a recouvré son dallage d’origine.
Le passage Jouffroy a gardé tout son charme des origines et est toujours très visité.

Les boutiques les plus intéressantes du passage sont :

N° 15-25 : Curieux magasin d’articles orientaux en tout genre…
N° 37 : Boutiques de cannes anciennes de M. Segas
N° 36 : Magasin « Au bonheur des dames » spécialiste des dessins de broderie
N° 41 : Boutique « Pain d’épice » jouet et maisons de poupée à l’ancienne
N° 58 : Librairie spécialisée dans les revues et les affiches de cinéma
N° 60 : Salon de thé «Tous les délices»

Traverser la rue de la Grange Batelière

 

LE PASSAGE VERDEAU (3)

6, rue de la Grange Batelière – 31, bis rue du Faubourg Montmartre,

Ouvert en 1846 par la Société du Passage Jouffroy, il reçut le nom de l’un des membres de cette société. Dans le prolongement des passages Jouffroy et Panoramas, il a toujours souffert de la comparaison. C’est pourtant l’un des plus clairs, des plus aérés, avec sa haute verrière en arête de poisson et un dessin très épuré de lignes néo-classiques.

Dès l’ouverture de l’Hôtel Drouot, le Passage attire de nombreux collectionneurs. Outre de vieux livres, on trouve dans ce passage, des appareils photographiques d’occasions, des meubles anciens, des broderies. À cet agréable bric-à-brac s’ajoutent plusieurs restaurants et salons de thé.

Les boutiques les plus intéressantes de ce passage sont :

– n° 14-16 : Magasin de vente et de restauration de photos anciennes et modernes

– n° 18-27 : Belles librairies spécialisées dans les livres anciens
– n° 26 : Boutique « La France ancienne » vieux papiers, almanachs, anciennes cartes postales

 

 

Tourner à gauche dans la rue du faubourg Montmartre, puis à gauche dans la rue de Provence, puis à gauche dans la rue Drouot.

 

L'HOTEL DROUOT

 

L'Hôtel Drouot situé rue Drouot dans le 9e arrondissement de Paris est la plus importante salle des ventes de France. Il est aussi l’une des principales places du marché de l'art au niveau mondial, notamment pour les antiquités, les livres, l'Art nouveau et l'Art déco ainsi que les Arts premiers.

La vente  aux enchères publiques est une pratique très ancienne qui remonte à l'époque romaine; Disparue avec l'empire romain, c'est à Paris qu'elle reparait; En 1254 Saint-Louis installe les sergents à verges et à cheval, puis en  1552 un édit d'Henri II institue les offices des maîtres priseurs vendeurs et donne à la profession des traits caractéristiques encore valables aujourd'hui .Les commissaires priseurs sont des officiers ministériels.

Autour de ce lieu chargé d’histoire, tout le quartier est investi par les antiquaires, les marchands et les études de commissaires-priseurs dans les rues Drouot, Rossini ou Grange Batelière.

L'Hôtel Drouot est installé sur le site de l'ancienne ferme de la Grange Batelière depuis 1851. Il a été inauguré le 1er juin 1852.
L’hôtel des ventes et la rue où il se trouve tiennent leur nom du Comte Antoine Drouot. Avant l’ouverture de ce site comprenant 14 salles de vente, les ventes aux enchères avaient lieu au n° 2, place de la Bourse. En 1869, l'ingénieur Edoux y installa l'un des premiers monte-charge hydrauliques de Paris. A partir de la fin du siècle, ce lieu bénéficia également de l'éclairage au gaz.

Dès le XIXe siècle, les commissaires-priseurs faisaient déjà la publicité des ventes grâce à la presse : des affiches étaient apposées directement sur la façade du bâtiment et les ventes étaient annoncées dans des journaux spécialisés tel que "Le Gratis" (créé en 1834 et devenu par la suite Le Moniteur des Ventes). C’est également à cette époque que La Gazette de l'Hôtel Drouot (hebdomadaire traitant de toutes les ventes aux enchères) a vu le jour.

Le bâtiment a été complètement restructuré au début des années 1980. De 1976 à 1980, pendant les travaux du nouvel Hôtel Drouot, les ventes se sont déroulées dans l'ancienne gare d'Orsay.
Depuis 1999, des écrans d'ordinateurs placés à tous les étages de l'hôtel des ventes informent les visiteurs des expositions et ventes du jour. L’actuel Hôtel Drouot comporte 16 salles de vente aux enchères réparties sur 3 étages.

L'union des "commissionnaires de l'hôtel Drouot remonte à 1832. C'est la seule corporation qui subsiste en France. Les premiers furent des Auvergnats remplacés progressivement par des Savoyards dont le recrutement se faisait et se fait encore par cooptation dans le cercle familial ou villageois. Ils portent sur le collet un N° (transmissible au successeur) et utilisé de préférence au nom.


Descendre la rue Drouot, traverser les grands boulevards, prendre la rue de Richelieu, tourner à gauche dans le passage des princes

 

LE PASSAGE DES PRINCES (4)

 

97, rue de Richelieu-5, boulevard des Italiens, 75002 Paris Ouverture ouvert du lundi au samedi de 8 h 00 à 20 h 00 Statut voie privée Taille longueur 80 m – largeur 3 m Inscription ISMH 11 août 1975 Façades, verrière et sol du passage

 

Dernier né des passages couverts du 19ème siècle.

Le banquier Mirès acheta le « Grand Hôtel des Princes et de l’Europe », palace situé 97 rue de Richelieu, ainsi qu'une parcelle en vue de l'édification d'un passage constituant un raccourci pour les piétons. Il s'agissait d'une galerie au décor assez simple surmontée d'une verrière à double pente rythmé à chaque travée par de doubles arceaux métalliques formant des arabesques. Le passage fut inauguré en 1860, sous le nom de passage Mirès. Propriété dès 1866 de la Compagnie d'assurance sur la vie, devenue depuis les AGF, le passage fut détruit en 1985 pour une opération immobilière mais fut reconstruit à l'identique par les architectes A. Georgel et A. Mrowiec. Néanmoins l'angle ouvert qu'il formait d'origine a alors été redressé de façon à former un angle droit. Divers éléments du décors d'origine furent alors réemployés, comme une belle coupole des années 1930 en verre coloré décoré de roses réinstallée sur la portion située à proximité du boulevard des Italiens. Ce petit passage contient principalement de nos jours des marchands de jouets.

 

Tourner à gauche dans le boulevard des Italiens, puis tout de suite à gauche dans la rue Favart.

 

 

L'OPERA COMIQUE (5)

 

L’Opéra Comique est créé sous le règne de Louis XIV, en 1714. Il s’agit de l’une des plus anciennes institutions théâtrales et musicales de France avec l’Opéra de Paris (anciennement Académie royale de musique) et la Comédie-Française. Son histoire fut tour à tour turbulente et prestigieuse jusqu’à sa toute récente inscription sur la liste des théâtres nationaux en 2005.
 
On appelle opéra-comique le genre de spectacle représenté par l’Opéra Comique. Comique ne signifie pas que le rire est obligatoire mais que les morceaux chantés s’intègrent à du théâtre parlé. L’opéra-comique s’oppose donc à l’opéra, entièrement chanté.

Le bâtiment actuel fut construit de 1893à 1898 par l'architecte : Louis Bernier (né à Paris en 1845 et décédé en 1919Entré à l'École des beaux-arts en 1864, il fréquente l'atelier d'Honoré Daumet. Deux fois logistes, il remporte le premier grand prix de Rome en 1872 pour un projet de muséum d'histoire naturelle. Il séjourne à l'Académie de France à Rome de 1873 à 1877, ses envois de Rome étant constitués d'un projet de restauration du Mausole Halicarnasse. De retour à Paris, il est architecte pour le conseil général des Bâtiments civils. Il succède à Georges-Ernest Coquart comme architecte de l'École des beaux-arts où il construit un monument à Félix Duban. Son œuvre majeure est le théâtre national de l'Opéra-comique, reconstruit suite à son incendie en 1887.Il dirige un atelier officiel de l'École des beaux-arts à partir de 1905. Il est élu en 1898 à l'Académie des beaux-arts au fauteuil n°3 de la section architecture. Il est président de la Société centrale des architectes, actuelle Académie d'architecture entre 1911 et 1914. Son nom a été donné à une place de Paris dans le quartier des Batignolles. Bibliophile, il lègue sa collection d'ouvrages anciens au Musée Condé à Chantilly.)


Cette salle fut inaugurée en 1898 et le bâtiment classé aux monuments historiques en 1977.

C'est le premier en France conçu avec un équipement totalement électrique.
Construit selon les règles de sécurité les plus récentes à l’époque: matériaux incombustibles ou ignifugés, nombreux postes d'incendie, rideau de fer et nombreuses arrivés d'eau au dessus du plateau

Les artistes sollicités par Louis Bernier représentent l’art académique. Lauréats d’un grand prix de Rome, professeurs à l’Ecole des beaux-arts et/ou membres de l’Académie, ils ont donné leur identité visuelle aux villes remodelées par l’urbanisme et la révolution industrielle.

La décoration se caractérise par son éclectisme, propre à une période de transition passionnée d’histoire. Entre deux expositions universelles, elle exploite des sujets et des motifs identitaires : le mouvement et la vitalité (que symbolise l’élément végétal), la lyre et le masque. Ouvrages et compositeurs y sont évoqués de façon à élever un monument au génie lyrique français.

Perron de six marches rythmé par des grilles et des candélabres.
Rez-de-chaussée à bossages puis hauteur en pierre lisse.
Trois hautes baies cintrées avec encadrement en colonnes corinthiennes.
Attique percé de six fenêtres alternant avec six cariatides, celles de gauche d’André-Joseph Allar (1845-1926), celles du centre de Gustave Michel (1851-1924), celles de droite d’Emile Peynot (1850-1932).
Le chéneau est décoré de masques et d’acrotères au sigle de la République Française.
Dans les arrière-corps latéraux figurent des allégories : à gauche, La Musique par Denys Puech (1854-1942), à droite La Poésie par Ernest-Charles Guilbert (1848- ?).

 

 

Tourner à gauche dans la rue de Marivaux, puis à droite dans la rue Guétry, puis à gauche dans la rue de Gramont, traverser la rue du 4 septembre, continuer et tourner à droite dans la rue Saint Augustin, puis tourner à gauche dans le passage Choiseul

 

LE PASSAGE CHOISEUL (6)

 

40, rue des Petits Champs, 75002 Paris Statut voie privée Taille longueur 190 m – largeur 3,9 m Inscription ISMH 7 juillet 1974 Le passage de Choiseul, plus simplement nommé le passage Choiseul, est un passage couvert parisien situé dans le IIe arrondissement, entre la rue des Petits-Champs au nord et la rue Saint-Augustin au sud.

Le passage fut édifié en 1829 à proximité des Grands boulevards, alors très fréquentés, par l’architecte Antoine Tavernier à l’emplacement de quatre hôtels contigus acquis par la banque Mallet dans le but d'une opération spéculative. Les promoteurs firent démolir ces hôtels, à l'exception de quelques éléments de l’hôtel de Gesvres qui furent conservés, dont le porche qui constitue aujourd’hui l’entrée Nord du passage.

Le lieu possède un passé littéraire ; Alphonse Lemerre, le premier éditeur des poètes Parnassiens possédait en effet sa boutique dans le passage au no 23, et Louis-Ferdinand Céline y vécut enfant de nombreuses années, sa mère y tenant une boutique de « nouveautés » au no 67. Il immortalisa le passage dans sa décrépitude en 1936 sous le nom de « Passage des Bérésinas » dans Mort à crédit.  (Pour parler de notre Passage Choiseul, question du quartier et d’asphyxie : le plus pire que tout, le plus malsain : la plus énorme cloche à gaz de toute la Ville Lumière !… trois cents becs Auer permanents !… l’élevage des mômes par asphyxie ! »D’un château l’autre. « Moi, j’ai été élevé au passage Choiseul dans le gaz de 250 becs d’éclairage. Du gaz et des claques, voilà ce que c’était, de mon temps, l’éducation. J’oubliais : du gaz, des claques et des nouilles. Parce que ma mère était dentellière, que les dentelles, ça prend les odeurs et que les nouilles n’ont aucune odeur. » Cahiers Céline 2, p. 62.« En haut, notre dernière piaule, celle qui donnait sur le vitrage, à l’air c’est-à-dire, elle fermait par des barreaux, à cause des voleurs et des chats. C’était ma chambre, c’est là aussi que mon père pouvait dessiner quand il revenait de livraisons. »Mort à crédit. « […] moi qu’ai vécu Passage Choiseul, dix-huit ans, je m’y connais un peu en sombres séjours !… ».D’un château l’autre)

 Le théâtre des Bouffes-Parisiens possède sa sortie secondaire dans le passage et contribue depuis son ouverture en 1857 à l'animation du passage.

C'était le théâtre d'Offenbach

Progressivement tombé en désuétude comme beaucoup d'autres passages parisiens, le passage Choiseul a connu une explosion de sa fréquentation au début des années 1970 quand le couturier Kenzo y ouvrit une boutique branchée. Sa fréquentation qui avait reculée depuis le déménagement du couturier place des Victoires s'est relativement stabilisée depuis lors, mais est tributaire des heures de bureaux, le passage étant peu fréquenté ou fermé en dehors de ces horaires. Le passage possède peu d'éléments décoratifs et ses boutiques ne possèdent pas d'attrait ornemental particulier.

Maintenant, les boutiques forment un bazar éclectique. Y voisinent des vitrines de livres, de prêt-à-porter, de chaussures, de décoration et de restauration.
Remarquer les deux marquises de qualité, en bon état de conservation, qui couronnent les entrées principales et la belle verrière à deux pentes.

À noter dans ce passage au :

N° 16-18 : imprimerie
N° 36 : boutique de jeux de société
N° 52-76 : magasin d'arts graphiques
N° 62 : accès au théâtre des Bouffes Parisiens dont le propriétaire est Jean-Claude Brialy
N° 82 : librairie spécialisée dans le solde de livres récents

 

 

Tourner à gauche dans la rue des petits champs,  passe devant la bibliothèque nationale puis tourner à gauche dans la galerie Colbert

 

LES PASSAGES COLBERT ET LA GALERIE VIVIENNE (7)

 

Le PASSAGE COLBERT

6, rue des Petits Champs - 6 rue Vivienne, 75002 Paris Statut voie privée Inscription ISMH 7 juillet 1974 Propriétaire État, Ministère de la Culture

En 1826, la société Adam et Compagnie acheté à l’État un ancien hôtel, construit par Le Vau, ayant appartenu à Colbert, puis au régent Philippe d’Orléans.

Afin de concurrencer la Galerie Vivienne, la société Adam et Compagnie décida de faire construire, au lieu et place de l’hôtel, une galerie tout aussi remarquable que sa voisine.

L’architecte J. Billaud élève une vaste rotonde, éclairée par un dôme de verre. Au centre, il avait placé un magnifique candélabre en bronze portant une couronne de sept globes de cristal, éclairés au gaz, qu’on appela le «cocotier lumineux». Il devint le haut lieu des rendez-vous galants sous la Monarchie de Juillet.

Aujourd’hui disparu, il a été remplacé par une statue datant de 1822.

L’architecture de la galerie inspira de nombreux architectes de toute l’Europe : le principe de la rotonde a été souvent retenu quand il s’agissait de croiser des allées dans une galerie. Peu à peu, la désaffection gagne les lieux. Elle fut fermée en 1975.
La Bibliothèque Nationale racheta la galerie. En 1986, l’architecte Blanchet
la rénova dans un état proche de ce qu’elle était à l’origine.
Elle est en travaux pour l’aménagement du l’Institut national d’Histoire de l’Art.

À noter : côté rue des Petits Champs, le restaurant « Le Grand Colbert » décoré dans le style de la galerie.

 

La GALERIE VIVIENNE

Elle est construite en 1823 par le président de la Chambre des Notaires Marchoux, à l'emplacement des hôtels Vanel de Serrant et du passage des Petits-Pères, d'après les plans dessinés par l'architecte François Jean Delannoy. Ce dernier conçoit un décor de style pompéien néo-classique recouvert d'une verrière élégante, fait de mosaïques, peintures et sculptures exaltant le commerce. Les travaux de restauration permettent de réhabiliter les caducées, ancre et ornes d'abondance qui ornent les fenêtres en demi-lunes ainsi que les déesses et les nymphes qui décorent la rotonde.

Les mosaïques du sol avec fond en terrazzo, sont signées G. Facchina et Mazzioli. Leur sobriété souligne, par la répétition de formes géométriques simples n'est pas sans rappeler le style des mosaïques de la rue de Rivoli. La grande galerie de 42 m de long est suivie d’une rotonde vitrée avec une coupole en verre hémisphérique, l’ensemble étant d’origine, les carreaux permettant une aération modulée.

Inaugurée en 1826 sous le nom de Marchoux, puis rapidement baptisée Vivienne, cette galerie tire profit de son emplacement exceptionnel. Elle attire bon nombre de visiteurs avec ses boutiques de tailleur, bottier, marchand de vin, restaurateur, libraire, mercier, confiseur, marchand d’estampes ...

Située entre le Palais Royal, en déclin, la Bourse et les Grands Boulevards, ce passage connaît un succès considérable jusqu'à la fin du Second Empire. Mais la galerie perd un peu de son attrait avec le déménagement des commerces prestigieux vers la Madeleine et les Champs-Élysées et notamment à cause de la Révolution haussmannienne. Aucun autre ne se trouve mieux placé que lui pour être un foyer brûlant de circulation et d'activité. L'escalier monumental du numéro 13 conduit à l'ancienne demeure de Vidocq après sa disgrâce. Ce bagnard était devenu chef d'une brigade de police formée d'anciens malfaiteurs. Vivienne résiste au départ du Duc d'Orléans, devenu Louis-Philippe, pour les Tuileries.

Il y a une concurrence historique avec la galerie Colbert se trouvant à proximité. Depuis 1960, la galerie est redevenue très active. Elle présente des boutiques de mode et de décoration, des défilés de haute couture s’y tiennent. L'installation de Jean-Paul Gaultier et de Yuki Torii en 1986 a permis la résurrection de la galerie. Celle-ci héberge aujourd'hui de nombreuses boutiques de prêt-à-porter et d'objets décoratifs.

Noter :
À l’entrée de la rue Vivienne : boutique Jean-Paul Gautier
N° 35 : Salon de thé « A priori thé »
N° 33 : Atelier et boutique de fleurs artificielles Emilio Robia
N° 45-47 : Librairie d’ouvrages et de livres anciens DF Jousscaume
Côté rue des Petits Champs : Belle boutique rénovée de Legrand, installé depuis 1919, caviste, épicier, chocolatier.

 

 

Rejoindre le Palais Royal en traversant la rue des petits champs et la rue du beaujolais

 

LE PALAIS ROYAL (8)

 

LE MODELE DES PASSAGES

Les galeries de Montpensier, de Beaujolais, de Valois, des Proues et du Jardin entourent les Jardins du Palais Royal.

À l’intérieur, on fit construire d’autres galeries dont les vestiges subsistent encore comme la galerie d’Orléans dont il reste les belles colonnades.

Le duc d’Orléans, Philippe Egalité, pour subvenir à ses frais importants, agrandit le Palais Royal et loua le rez-de-chaussée à des commerçants, tenanciers de tripots, transformant ainsi le Palais Royal en véritable cité du jeu et du plaisir.

En 1786, trois des quatre bâtiments prévus furent achevés selon les plans de Victor Louis. La construction de la quatrième aile fut différée faute de crédits suffisants. À sa place, l’entrepreneur construisit les Galeries de Bois. Elles furent prolongées par une autre galerie en 1792 dont le toit ajouré de dalles de verres lui fit donner le nom de Galerie Vitrée.

Les galeries du Palais Royal devinrent le modèle de la vie dans les passages : les flâneurs s’y abritaient des intempéries, le libertinage s’y exerçait sans contrainte.

À la suite d’un incendie qui ravagea la Galerie Vitrée, l’architecte Fontaine détruisit ces deux galeries pour y bâtir une nouvelle galerie, la Galerie d’Orléans.

Celle-ci fut une des plus grandioses et originales de l’histoire des galeries parisiennes, mais marqua cependant le déclin de la vie particulière du Palais Royal car le roi Louis-Philippe supprima les tolérances dont bénéficiaient les approches du Palais.

Actuellement, on constate un renouveau du commerce de qualité : mode, décoration, antiquaires.

 

HISTOIRE DU PALAIS ROYAL

Le palais a originellement été construit par l’architecte Jacques Lemercier à la demande du cardinal de Richelieu, à partir de 1622. À cette époque, il s’agissait du palais Cardinal. Entièrement reconstruit vers 1781, des galeries sont érigées sur le pourtour du jardin, et vendues à des commerçants. Il ne reste du Palais original, que la galerie des Proues, au sud-est.

À sa mort, le cardinal de Richelieu légua le palais à Louis XIII.

À partir de 1643 après la mort de Louis XIII, la régente Anne d'Autriche et son fils, le jeune Louis XIV, ainsi que le cardinal Mazarin quittèrent Le Louvre pour habiter ce palais. C’est à cette époque qu’on le rebaptise « Palais Royal ».

En 1648, à l’époque de la Fronde, les Parisiens envahissent le palais pour s’assurer que le jeune Louis XIV et sa mère n’ont pas pris la fuite.

En 1661, Louis XIV s’installe au Louvre et c’est son frère Philippe (dit Monsieur frère du roi) qui reçoit le palais en apanage. En 1692, le régent Philippe II d’Orléans (fils de Monsieur) en hérite. Sous la Régence, il habita le Palais et y mena une vie de débauche avec ses « roués ».

À la veille de la Révolution française, le palais appartenait à Philippe IV d'Orléans (futur Philippe-Égalité) qui le fit reconstruire suite à un incendie survenu en 1773. Il en fit alors un haut-lieu parisien, et y installa des boutiques, des théâtres, des cafés), un jardin… On surnomma alors le palais, le palais marchand et Philippe d'Orléans, «  le prévôt des marchands ». Le Palais-Royal devint un lieu d’agitation et un lieu de divertissement et de débauche. À l’époque de la Révolution, le Palais-Royal devint le centre de toutes les agitations populaires. Les orateurs y haranguaient la foule et c’est de là que partit l’agitation qui précéda la prise de la Bastille Ainsi, le 12 juillet 1789, Camille Desmoulins harangua la foule (son discours est demeuré célèbre), hissé sur une table du café de Foy, invitant les promeneurs à arborer un signe distinctif, ce fut la feuille des arbres : le vert qui illustre l’espoir. La révolutionnaire Théroigne de Méricourt y apparaissait aussi de temps en temps, au moindre symptôme d’émeute, avec sa bande de femmes.

C’est de là que partit également le 5 octobre 1789 la députation qui s’est élevée contre le véto royal. Le même jour, plusieurs milliers de femmes partirent du Palais-Royal et marchèrent sur le Château de Versailles en réclamant du pain. Le lendemain, elles ramenèrent la famille royale : le « Boulanger » (Louis XVI), la « Boulangère » (Marie-Antoinette)  et le « Petit Mitron » (le Dauphin), aux Tuileries sous bonne escorte.

Le Palais-Royal pendant la Révolution offrira le spectacle d’une déambulation aimable tout au plus canaille où l’amour règne, sinon la simple coquetterie.

Les cafés y prennent leurs aises sous les arcades, en prolongeant leur commerce sous les frondaisons. Ils sont foyers d’agitation verbale. La tribune des idées nouvelles, tant que la Révolution va fonctionner, et évoluer, au rythme de la parole, aux à-coups des passions qu’elle soulève. Ils furent moins le temple exclusif que l’espace de l’anarchie qui y était, de tradition, tolérée.

C’est au Palais-Royal qu’en 1793, fut tué par l’ancien garde du corps Pâris, le député Louis Michel Le Pelletier de Saint Fargeau qui avait voté la mort du roi.

Chaque fois enfin qu’une tête était promenée dans les rues de Paris, on était sûr que sa première station serait au Palais-Royal parmi les clubistes et les prostituées, et sous les fenêtres du prince. Les têtes de Foulon, de Berthier, de la princesse de Lamballe passèrent toutes par là. Un jour une charrette chargée de condamnés à mort y passait à son tour ; elle s’arrêta un instant devant le palais. Parmi les victimes qu’elle amenait au supplice la foule avait reconnu le duc d’Orléans, et elle avait voulu qu’il contemplât une dernière fois sa demeure ; et elle le huait. Philippe-Égalité leva alors les épaules : « Ils m’applaudirent ! » s’écria-t-il.

En 1793, le palais devint bien national.

Le Palais-Royal fut, après le 18 brumaire affecté au Tribunal. Il prendra le nom de Palais du Tribunat, jusqu'en 1807, date de suppression de cette assemblée.

Le palais fut restitué à la famille d’Orléans en 1814; il demeura la résidence des ducs d’Orléans jusqu’en 1848. Dès le 24 décembre 1814, Pierre –François Léonard Fontaine est nommé architecte du duc d’Orléans, il fera les aménagements nécessaires à l'usage  et à la bienséance (grand escalier d’Honneur, galerie d’Orléans, etc.) pendant la Restauration et la Monarchie de Juillet Avec l'accession du duc d'Orléans à la couronne de France, le Palais-Royal a été brièvement la résidence du chef de l'Etat, Louis-Philippe, roi des Français, du 9 août 1830 à son installation aux Tuileries, en septembre 1831.

Le Palais est pillé par les révoltés qui renversent la Monarchie de Juillet le 22 février 1848.En 11871  le palais est détruit. Il sera restauré deux ans plus tard. Le Conseil d'état s’y installa en 1875. On y trouve aussi le Conseil Constitutionnel, le Ministère de la Culture, le tribunal des conflits et la Comédie Française.

 

 Les Deux Plateaux, communément appelé « colonnes de Buren »

C'est une Installation de Daniel Buren avec l'aide de Patrick Bouchain dans la cour d'honneur du Palais-Royal à Paris, en France aux abords immédiats du ministère de la culture et de la Comédie Française.

L'installation fut commandée en 1985par le ministère de la Culture, alors dirigé par Jack Lang,  pour occuper la place d'un parking.

L'œuvre, qui occupe les 3 000 m2 de la cour, est constituée d'un maillage de 260 colonnes de marbre blanc zébré de noir, de tailles différentes. Elle est conçue comme un ouvrage en deux plans, l'un au niveau de la cour, l'autre en sous-sol avec à l'origine un plan d'eau reflétant visuellement et de façon sonore le niveau supérieur.

Le projet, achevé en 1986,  provoque de nombreuses polémiques à tout niveau, en particulier médiatiques, avec la publication de près de 225 articles dans 45 journaux ou revues, le journal Le Figaro étant en première ligne. Il a fait l'objet de plusieurs questions lors des séances au Parlement, de nombreux recours en justice, de la création d'association de défense et de quelques pétitions (dont celle, négative, des membres du Conseil d'état en janvier 1986 et celle, positive, émanant du milieu artistique, en avril 1986), Le 29 janvier 1986, Jacques Chirac, alors maire de Paris, prend un arrêté imposant l'arrêt des travaux. Cet arrêté fait l'objet de nombreuses procédures aux résultats contradictoires. François Léotard remplace alors Jack Lang au ministère de la Culture et étudie l'hypothèse d'une destruction des travaux en cours. Le 2 mai, Daniel Buren assigne le ministre au tribunal sur le sujet du droit moral de l'artiste sur son œuvre et François Léotard cède sur cet argument, ordonnant l'achèvement des travaux. Les recours juridiques prennent fin seulement en décembre 1992.

L'alimentation du plan d'eau a cessé de fonctionner en 2000, entraînant entre autres un salissement de la partie souterraine.

En décembre 2007, le sculpteur manifeste son indignation face au délabrement de son œuvre, ce qui est juridiquement une atteinte au droit moral de l'auteur, et envisage de demander sa destruction, si des restaurations ne sont pas effectuées rapidement. L'artiste confiait à l'AFP: « C'est une forme de vandalisme, mais c'est du vandalisme d'État ». De plus, il s'indigne de l'état dégradé de l'installation : « il n'y a plus d'eau depuis huit ans » et « C'est un bail pour une pièce qui repose au moins à 50 % sur son côté fontaine. Il n'y a plus d'électricité non plus. » La rénovation pose plusieurs problèmes, notamment au niveau de l'étanchéité du plateau, du fait que trois salles de répétition de la Comédie-Française sont en construction juste en-dessous.

Le coût de la restauration a été estimé, en 2007, à 3,2 millions d'euros (coût final 5,8 millions) pour les colonnes seules, et doit entrer dans un plan plus large de travaux du Palais-Royal de 14 millions d'euros sur la période 2007-2011. La réinauguration officielle a eu lieu le 8 janvier 2010, par le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand.

Depuis la réouverture, l'une de ces colonnes est utilisée par les touristes pour jeter des pièces de monnaie, reprenant ainsi la coutume née à la Fontaine de Trévi à Rome.

 

 

 

Sortir dans la rue de Valois, puis tourner à gauche rue de Montesquieu, traverser la rue des petits champs

 

LE PASSAGE VERO DODAT (9)

 

Adresse 19, rue Jean-Jacques Rousseau – 2, rue du Bouloi, 75001 Paris Statut voie privée Taille longueur 80 m – largeur 4 m Inscription ISMH 9 juin 1965.

 Benoît Véro charcutier rue Montesquieu achète l'hôtel en 1823. Il le fait raser pour édifier avec son associé Dodat , charcutier rue du Faubourg Saint-Denis , la maison et le passage actuel  qui relie la rue du Bouloi à la rue Jean-Jacques Rousseau entre le Palais-Royal  et les Halles. Ils firent construire une galerie néo-classique . Les devantures de ce passage   en grande partie vitrée associent le bois sombre avec des ornements  en cuivre et fonte qui forment des arcades en  plein-cintre avec des miroirs , des peintures , des colonnes . Un sol pavé d'un damier de marbre noir et blanc avec un plafond de faible hauteur ( décoré de peintures de paysages ou de déesses antiques  ) donne une illusion de profondeur , le tout  étant éclairé avec des globes de lumière . Ce passage sera un des premiers endroits de la capitale éclairé au gaz . Il offrait un raccourci plaisant entre ces lieux alors très fréquentés et fut rapidement adopté par les parisiens ( la rue du Colonel-Driant ne fut percée qu'en 1915 ) . Cette galerie doit aussi son succès à la boutique des " Messageries Lafitte et Gaillard , située face à l'entrée de la galerie Véro-Dodat rue Jean-Jacques Rousseau . Les voyageurs qui attendent leur diligence  ( qui desservent la France entière ) , vont flâner parmi les magasins à la mode . Les messageries Lafitte et Gaillard concurrencèrent très sévèrement  les messageries Royales qui possédaient le monopole du transport  des passagers pour toute la France . Ce quartier était devenu l'un des principaux lieux d'où l'on quittait Paris . L'animation créée par les voyageurs était présente dès cinq heures du matin !!! Les boutiques s'ouvraient attirant la clientèle des voyageurs en instance de départ . Parmi elles , la boutique de Mr Bontoux , célèbre traiteur parisien , dont la renommée se fit dans le passage grâce à la beauté de sa caissière .  Mais aussi l'imprimeur Aubert qui vendait les célèbres journaux  " Le Charivari " et la " Caricature " . Les dessins de Daumier , Gavarni , Cham ou Grandville attiraient une double haie de curieux à la devanture du magasin surtout pendant les premiers moments du gouvernement de 1830 .A l'entrée de la galerie se trouvait le pittoresque " Café de l'Époque " qui fut fréquenté jusqu'en 1855 par le poète Gérard de Nerval . La jeune comédienne Rachel habitera au n°23 de la galerie en 1836 . Le second Empire et la disparition des Messageries Lafitte et Gaillard ( due en grande partie à l'apparition du chemin de fer puis de l'automobile ) marquèrent le déclin de la Galerie . L'imprimeur Aubert disparut et fut remplacé par un marchand de malle  Le galerie fut restaurée dans les années 1980 , ce passage continue à fasciner les promeneurs . Aujourd'hui parmi les nombreuses boutiques très élégantes d'ameublement , de décoration , de galerie d'art et de livres anciens on peut  citer :au n°19 l'excellent restaurant " Le Vero Dodat" où l'on déguste pour un prix modique une cuisine d'excellence que j'ai tout particulièrement apprécié , au n°23 celle de Robert Capia spécialiste de poupées anciennes au désordre savamment agencé , au n° 35 une brasserie , au n° 36 l'atelier de Christian Laboutin créateur de souliers (Il chausse les célébrités, Caroline de Hanovre, Catherine Deneuve, Tana Turner).

. Offrez vous un petit retour dans le temps passé , allez flâner dans cette galerie d'un autre âge  !!!

 

Tourner à gauche dans la rue jean Jacques Rousseau , traverser la rue du Louvre et contourner la bourse du Commerce et rejoindre Saint Eustache par le Jardin des Halles

 

 

L'EGLISE SAINT EUSTACHE

 

L'église de Saint-Eustache fut construite de 1532 à 1640. Unique en son genre, son plan est celui d'une cathédrale gothique, tandis que sa décoration est Renaissance. Avec ses 33,5 m de haut, 100 m de long et 43 m de large, l'église Saint-Eustache est considérée comme l'un des plus beaux monuments religieux de Paris. Au croisement de routes combien diverses, héritière de traditions et au cœur d'un quartier nouveau, Saint-Eustache a une vocation particulière d'accueil, animée, depuis 1922, par des prêtres de l'Oratoire. Elle fut jusqu'en 1969 l'église des Halles, elle est aujourd'hui l'église du Forum, ensemble urbain complètement renouvelé.

Le 9 août 1532, Jean de la Barre, prévôt de Paris, posa la première pierre de l'édifice actuel.

En 1665, Colbert, premier marguillier de la paroisse fit construire deux nouvelles chapelles sous la façade, décorées par Mignard et de Lafosse. Ces travaux fragilisèrent la façade, d'ailleurs inachevée, qui fut abattue. Colbert fit une donation pour la rénover, mais le clergé de cette époque mit de nombreuses années à réaliser les travaux, ayant préféré placer cette somme plutôt que de la dépenser. Les travaux démarrèrent en 1754, inaugurés par le duc de Chartres, futur Philippe-Egalité.

Continuée par Moreau-Desproux, la nouvelle façade demeura également inachevée, et perdure aujourd'hui, malgré des projets d'architectes célèbres comme du Cerceau, Levau et Baltard, et une intervention sur la tour sud en 1971.

Pendant la Révolution, l'église fut fermée (1793-1795) et transformée en Temple de l'Agriculture. En 1795, elle fut concédée en partie aux théophilanthropes. La chapelle de la Vierge fut restaurée en 1804 car elle menaçait ruine. Elle fut achevée pour la visite du pape Pie VII, à Paris à l'occasion du sacre de Napoléon. Cette chapelle comporte un important cycle de peinture du peintre Couture.

En 1844, l'orgue fut incendié, ainsi que la chaire et les trois premières travées de la nef. La restauration dirigée par Baltard permit de redécouvrir les peintures murales du 17e siècle, qui avaient été cachées par un badigeon blanc au 18e siècle.

La Commune de 1871 occasionna d'importants dégâts au campanile, appelé Pointe Saint-Eustache, ainsi qu'à la chapelle de la Vierge. Il fallut également consolider les combles et les contreforts. C'est la dernière reconstruction d'ampleur que l'église ait subi.

En 1969, les Halles de Baltard furent détruites, mais l'église demeura Saint-Eustache-des-Halles pour les gens du quartier, tandis qu'elle devint rapidement l'église du Forum pour les nouveaux habitants.

Saint-Eustache constitue sans aucun doute l'une des églises parisiennes les plus importantes et cela est dû en grande partie à ses dimensions : 105 m de long sur 43,5 m de large et une hauteur sous voûte de 33,46 m. Ce sont là des proportions grandioses, dignes d'une cathédrale.

Sa remarquable harmonie, alliant à une structure gothique une ornementation Renaissance, est cependant moins flagrante vue sous l'angle de la façade occidentale, reconstruite au 18ème siècle et jamais achevée, cette façade rappelant celle de Saint-Sulpice. La façade sud en revanche permet d'apprécier la beauté de l'édifice grâce à la perspective largement ouverte par les jardins des Halles. Le chevet apparaît alors avec le gracieux campanile qui surmonte la Chapelle de la Vierge.

A chaque niveau, chapelles, bas-côtés et nef correspondent des fenêtres. D'innombrables gargouilles font saillie depuis les contreforts et l'on remarquera la puissance des arcs-boutants, à la fois appuis de la nef et du transept. Ce transept qui fait face à la rue des Prouvaires est orné d'un beau portail Renaissance et flanqué de tourelles. Au sommet du pignon, un cerf crucifère rappelle la conversion de Saint-Eustache. Enfin, dominant l'église et le quartier, se trouve le Plomb, culminant à 58 m.

L'église, suivant le plan de Notre-Dame-de-Paris, se compose d'une nef de 5 travées, flanquée de bas-côtés doubles, d'un large transept sans saillie, d'un chœur entouré d'un double déambulatoire et de 24 chapelles, les chapelles du bas-côté sud ayant une profondeur croissante et ce pour respecter le tracé de l'ancienne rue Trainée, aujourd'hui place René Cassin.

La nef : sa voûte est à ogives, liernes et tiercerons. Une petite galerie, le triforium, court tout autour de l'édifice, au dessus des grandes arcades.

Les fenêtres hautes dont les verrières sont ornées de délicates bordures de fleurs et de fruits (1637) forment avec leurs meneaux des cœurs et des fleurs de lys.

Le chœur est remarquable par ses vitraux signés Soulignac (1631) représentant les Apôtres et les Docteurs de l'Eglise, avec au centre sainte Agnès et le Christ ressuscité.

 

Sa haute voûte est réputée pour ses qualités acoustiques et, dans cette superbe nef, les grandes orgues emplissent de leurs notes puissantes et riches l'espace dans lequel tous viennent s'imprégner de musique. La richesse sonore de cet orgue est exceptionnelle : avec ses 8000 tuyaux et ses 5 claviers de 61 notes chacun, il offre une infinie possibilité de jeux harmoniques, particulièrement développés dans leur conception technique par l'organiste titulaire, Jean Guillou.
Il présente la richesse d'une double transmission et de deux consoles, transmission mécanique pour la console de tribune, électrique pour la console mobile dans la nef qui permet à l'organiste de jouer tout près du public et de dialoguer avec un orchestre ou une voix, sous les yeux des spectateurs.

De 1559 à nos jours, bien des instruments se sont succédé, détruits, incendiés, restaurés, remaniés. L'orgue tel qu'il se présente à nos yeux fut construit par Ducroquet en 1854. Les dimensions du buffet atteignent 18 mètres de haut sur 10,50 mètres de large. C'est Victor Baltard, architecte de la Ville, qui fut chargé de la réalisation du buffet, ainsi que de rétablir l'ornementation intérieure de l'église : chaire, maître-autel. La présentation qu'en fit Baltard au conseil de Fabrique laisse entrevoir toute la symbolique qui a présidé à la disposition des différents groupes de sculptures.
Alliant chimères, griffons, harpies, oiseaux nocturnes, lézards, dauphins, sirènes, tous les motifs réalisés dans la partie constituant le soubassement rappellent " les œuvres de la nature combinées par l'imagination des hommes et caractérisent les compositions poétiques et musicales dans leurs élans imprévus et souvent inspirés ". Mais la décoration de la partie supérieure : le couronnement, appartient à l'ordre des idées religieuses : anges, chérubins, et les trois statues massives de Sainte Cécile encadrée par Saül furieux, brandissant un javelot, et David cherchant à calmer par les accords de sa cithare l'agitation de Saül. Ce buffet fut réalisé en chêne de Hollande encaustiqué.
L'inauguration eut lieu le 26 mai 1854, en présence d'une foule immense, avec entre autres, le concours de César Franck. Par la suite eurent lieu de nombreuses restaurations, modifications (Merklin en 1879, Victor Gonzalès en 1932, Georges Danion-Gonzalès en 1967). Devenu muet pendant 10 ans, il fut intégralement reconstruit grâce à la Ville de Paris, propriétaire, par les facteurs Jan et Peter Van den Heuvel de Dordrech (Hollande) et inauguré en septembre 1989.

 

Fin de la Balade : Forum des Halles (RER)

 

 

POUR PROLONGER LA PROMENADE

 

De la place Cassin prendre la rue de turbigo  et tourner tout de suite à gauche dans la rue Montorgueil, traverser la rue Etienne Marcel, puis la rue Tiquetonne puis tourner à droite dans la rue Marie Stuart jusqu'au passage du grand Cerf

 

LE PASSAGE DU GRAND CERF (10)

 

Adresse 145, rue Saint-Denis – 8, rue Dussoubs, 75002 Paris Statut voie privée Taille longueur 113 m – largeur 3 m Inscription ISMH 14 novembre 1985.

En 1825, la maison du « roulage du Grand Cerf », qui était le terminus des Messageries Royales, fut démolie. La date d’ouverture du passage reste imprécise. Sans doute, vers 1835, il fut ouvert. Le style de la verrière est cependant plus tardif.

Son histoire est étroitement liée à l’histoire du quartier : le quartier Saint-Denis était en 1830 le plus populaire et industrieux de Paris où l’on y trouvait des petites fabriques et des ateliers. L’apparition de passages plus luxueux fit de l’ombre au Passage du Grand Cerf. Pourtant, la qualité de son architecture mérite une attention. Sa hauteur, 11,80 m, est la plus importante de tous les passages parisiens. Sa structure en partie métallique permettait de construire deux niveaux de façade entièrement vitrée. L’habitation ne commence qu’à partir du troisième étage. Ainsi,
on a pu dire que ce Passage était plutôt destiné à la production et à l’artisanat qu’au luxe et à la vente de ses produits.

En 1862, il fut légué à l’Assistance Publique. Une désaffection progressive a nui à son entretien. Délaissé pendant de nombreuses années, le Passage du Grand Cerf a été réhabilité en 1990. Il est aujourd’hui l’un des passages les plus attrayants de Paris.

Les « Puces » du meuble contemporain y ont lieu 2 fois par an.

 

Fin de la Balade : rejoindre le métro Réaumur-Sébastopol en tournant à gauche dans la rue Saint Denis puis à droite dans le passage de la trinité  puis à gauche dans le boulevard de sébastopol jusqu'au Métro

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ven.

08

nov.

2013

rando visite du familistère de Guise

Statue de Jean-Baptiste André Godin devant le Familistère

 

 

C'est en 1846 que cet industriel s'installe à Guise pour fonder une entreprise d'appareils de chauffage et de cuisine, les fameux « poêles Godin », dont il est l'inventeur ; fabriqués en fonte, diffusant bien mieux la chaleur que les anciens modèles en tôle, ces appareils ont permis à Godin, d'origine modeste, de faire rapidement fortune et de s'imposer sur un marché en pleine expansion. Mais il a lui-même été simple ouvrier, et a conservé le souvenir des terribles conditions de vie et de travail des salariés de l'industrie – constatées notamment au cours d'un Tour de France qu'il effectue, aux côtés d'un compagnon, entre 1835 et 1837. Il entend par conséquent utiliser sa fortune pour améliorer la vie de ses employés, et proposer ses solutions au problème du paupérisme ouvrier. Disciple de Charles Fourier, il entre en contact avec l'École sociétaire et, en 1854, investit le tiers de sa fortune dans une tentative d'implantation d'une colonie phalanstérienne au Texas menée par Victor Considerant. L'échec de cette expérience le convainc de mettre lui-même en pratique ses idées, progressivement et avec pragmatisme, pour éviter un nouvel échec.

 

Le Familistère

« Familistère » est le nom donné par Godin aux bâtiments d'habitation qu'il fait construire pour ses ouvriers et leurs familles à partir de 1858 et jusqu'en 1883, probablement à partir de plans de l'architecte fouriériste Victor Calland. Il s'inspire directement du phalanstère de Fourier, mais, comme il le fera toujours, effectue un tri dans la théorie pour l'adapter à ses propres idées et surtout pour la rendre plus réalisable.

Godin proscrit la maison individuelle et donne ses raisons dans Solutions sociales4 : «Les prôneurs de petites maisons ne remarquent pas qu'en descendant un peu, à partir de la petite maison, on voit poindre la hutte du sauvage […] Dans les campagnes, le mendiant en haillons possède un toit et un jardin. […] L'isolement des maisons est non seulement inutile, mais nuisible à la société». Pour Godin, le familistère permet de créer des «équivalents de richesse» auxquels les ouvriers ne peuvent accéder de manière individuelle, mais qui leur sont accessibles quand ils sont mis en commun en remplaçant « par des institutions communes, les services que le riche retire de la domesticité ».

 

Godin écrit en 1874 dans La richesse au service du peuple. Le familistère de Guise5 : «Ne pouvant faire un palais de la chaumière ou du galetas de chaque famille ouvrière, nous avons voulu mettre la demeure de l'ouvrier dans un Palais : le Familistère, en effet, n'est pas autre chose, c'est le palais du travail, c'est le PALAIS SOCIAL de l'avenir».

Description des bâtiments du familistère

Le familistère comprend plusieurs ensembles de bâtiments :

  • le Palais social, formé d'un pavillon central encadré par deux ailes de taille un peu plus modeste, destiné à l'habitation
  • le pavillon Cambrai, situé à l'écart du Palais social en face de son aile droite, lui aussi destiné à l'habitation. C'est le bâtiment le plus tardif, construit en 1883.
  • le bâtiment des économats, en face de l'aile gauche du Palais social
  • le bâtiment des écoles et du théâtre, en face du pavillon central du Palais social
  • la buanderie, bains et piscine, situé sur l'autre rive de l'Oise, du côté de l'usine

Les équivalents de la richesse

Reconstitution d'un appartement tel qu'il était au début du xxe siècle pour un salarié et sa famille

La première étape, la plus urgente, est selon Godin d'améliorer les conditions de logement et de vie des familles, en leur apportant les « équivalents de la richesse ».

Cette expression désigne l'ensemble des conditions de confort, de salubrité, que la bourgeoisie s'offre par l'argent et que les Familistériens pourront s'offrir désormais par la coopération. Hygiéniste convaincu, Godin inclut dans ces « équivalents de la richesse » tout ce qui garantit la salubrité du logement. La luminosité des appartements, la circulation de l'air, l'accès à l'eau potable à chaque étage sont des éléments fondamentaux que garantit l'architecture particulière des bâtiments. Le soin du corps est également assuré par la création d'une buanderie, située près du cours d'eau, dans lequel on lave et sèche le linge (évitant ainsi les odeurs d'humidité dans les logements), mais comportant également des douches et une piscine (au plancher mobile, pour permettre aux enfants d'y nager en toute sécurité) dont l'eau, provenant de l'usine toute proche où elle a servi à refroidir les tuyaux, arrive à parfaite température…

Enfin, Godin met en place tout un système de protection sociale en créant des caisses de secours protégeant contre la maladie, les accidents du travail et assurant une retraite aux plus de 60 ans.

La coopération comme principe

Les écoles et le théâtre

Si Godin se proclame fouriériste, il n'est pas pour autant un disciple fervent qui applique aveuglément une théorie : tout dans Fourier n'est pas applicable, loin de là, et d'autres que lui influencent la pensée de Godin. On retrouve, dans le Familistère, l'influence d'un mouvement coopératif ancien, et en particulier l'application des principes de la coopération anglaise, théorisés par Robert Owen et les « Équitables Pionniers » de Rochdale. Ces principes apparaissent dans le fonctionnement des économats, magasins coopératifs installés par Godin en face du Familistère, dans lesquels les produits de première nécessité y sont vendus au comptant, et dont les bénéfices sont répartis équitablement entre les acheteurs. Mais on retrouve tout particulièrement cette influence dans l'importance que Godin accorde à l'éducation des enfants, mais aussi des adultes. Il fait construire des écoles, mixtes et obligatoires jusqu'à 14 ans (à l'époque, la loi autorise le travail des enfants à partir de 10 ans), un théâtre, une bibliothèque, et multiplie lui-même les conférences pour enseigner à ses salariés les bienfaits de la coopération.

Le culte du Travail

Intérieur du Familistère, vue d'époque

Anticlérical virulent, Godin pratique cependant un déisme très personnel, évoquant un Être suprême bienveillant ; il croit de façon ardente que le Travail, toute activité ayant pour but de transformer la matière afin de vivre mieux, est la raison profonde de l'existence de l'Homme, et par conséquent d'atteindre l'essence humaine, une certaine part de divin. S'opposant aux principes mêmes du capitalisme, il estime que l'ouvrier devrait posséder le statut social le plus élevé, puisque c'est lui qui travaille, que c'est lui qui produit les richesses. Au-delà des aspects matériels de l'œuvre, le Familistère doit amener à une élévation morale et intellectuelle du travailleur, lui permettre de retrouver l'estime de soi et son indépendance vis-à-vis de la société bourgeoise.

L'éducation à l'économie sociale va dans ce sens, mais également l'architecture même des bâtiments : à l'intérieur des cours, les balcons qui donnent accès aux appartements sont créés pour être des lieux de rencontre permanents entre ouvriers, quelle que soit leur position dans l'usine, manœuvre, employé de bureau ou cadre, afin de donner naissance à une réelle fraternité entre Familistériens. Les fenêtres intérieures, la promiscuité, sont pensées comme des éléments d'émulation : la vue d'un intérieur bien tenu doit vous pousser à vous-même entretenir votre logement, d'autant plus que le regard de l'autre, et sa désapprobation, sont considérés comme la meilleure des sanctions. Cette architecture particulière, décrite par ses détracteurs comme « carcérale », est donc voulue, afin de permettre une autodiscipline et une responsabilisation des habitants qui rendent inutile toute forme de police.

Cette notion de responsabilisation n'est pas anecdotique : elle est à la base de l'œuvre de Godin, pour qui l'amélioration des conditions de vie n'est qu'une première étape. Il s'agit, à terme, de permettre aux ouvriers de se libérer de toute dépendance vis-à-vis du patronat, d'abolir le salariat et de lui substituer l'Association.

L'Association du Capital et du Travail ou Société du Familistère

Plan relief du familistère et de l'usine en 1931

Fondée en 1880, cette Association transforme l'entreprise en coopérative de production; les bénéfices sont utilisés pour financer les diverses œuvres sociales (écoles, caisses de secours), puis le reliquat est distribué entre les ouvriers, proportionnellement au travail fourni pendant l'année. Cependant, les bénéfices ne sont pas distribués en argent, mais sous forme d'actions de la Société : les ouvriers deviennent ainsi propriétaires de l'entreprise. Une fois tout le capital distribué, une forme de roulement s'établit, les plus jeunes recevant de nouvelles actions qui sont remboursées, cette fois en liquidités, aux plus anciens travailleurs. Les ouvriers, membres de l'Association, en sont donc les propriétaires et touchent, chaque année, un surplus de salaire proportionnel aux bénéfices. Charles Fourier avait théorisé une répartition équitable des richesses, permettant de récompenser à leur juste valeur le Capital, le Travail, et le Talent : Godin s'en inspire directement pour organiser l'Association. Il ne s'agit pas de donner la même chose à tous, mais bien de distribuer les richesses selon les mérites de chacun. C'est pourquoi il met en place une hiérarchie au sein de l'Association, essentiellement selon l'ancienneté : au sommet les associés (au moins 5 ans de présence), puis les participants et les sociétaires. Enfin, il reste les auxiliaires, travailleurs saisonniers ou occasionnels qui n'ont pas travaillé assez longtemps pour pouvoir appartenir à la Société. Chaque échelon est franchi, en théorie, en faisant preuve de mérite au travail, d'implication dans la vie démocratique de l'Association (participation aux différents conseils…) ; pour être nommé sociétaire ou associé, il faut vivre au Familistère. Enfin, seuls les associés participent à l'assemblée générale. À chaque niveau correspond une plus grande part des bénéfices, une meilleure protection sociale, une meilleure retraite. La création de cette Association, de même que la construction du Familistère, lui attire la sympathie de nombreux réformateurs sociaux, mais aussi de nombreux ennemis : clergé offensé par la mixité et la promiscuité des logements, commerçants menacés par les bas prix pratiqués dans les économats, patrons dénonçant le socialisme de Godin, mais aussi parmi l'extrême-gauche marxiste, considérant l'œuvre de Godin comme une forme de paternalisme, séduisant les ouvriers pour mieux les détourner de la Révolution et de leur émancipation.

Le devenir de l'Association

La cour intérieure du pavillon central en cours de réfection, en 2010
L'aile gauche du Palais social, endommagée pendant la Première Guerre mondiale et reconstruite en 1923

Après la mort de Godin en 1888, l'Association continue de fonctionner. Prospère notamment grâce au renom de la marque « Godin », l'entreprise se maintient parmi les premières du marché jusqu'aux années 1960. Sur le plan social, les choses restent également en l'état : bien que Godin ait toujours considéré l'Association comme une étape devant toujours progresser, les différents gérants qui lui font suite se concentrent sur la nécessité de conserver intacte l'œuvre du « Fondateur » : ainsi, aucun nouveau bâtiment n'est ajouté au Familistère. Les logements devenant très vite insuffisants pour accueillir de nouveaux ouvriers, une préférence est établie, les enfants de Familistériens devenant prioritaires pour l'obtention d'un appartement. Cette hérédité des logements entraîne des tensions, les associés apparaissant parfois comme une aristocratie satisfaite de ses privilèges et ne cherchant pas à les partager.

La disparition progressive d'un véritable « esprit coopérateur » parmi les membres de l'Association est parfois vue comme une des raisons de sa disparition en 1968. Confrontée à des difficultés économiques, cherchant à se rapprocher avec une maison concurrente, l'entreprise se transforme en juin 1968 en société anonyme. Elle est alors intégrée dans le groupe Le Creuset. La marque Godin a aujourd'hui été transférée à la société « Cheminées Philippe ».

Les logements ont été vendus en 1968. Quelques anciens Familistériens y vivent toujours. Classés « Monuments historiques » en 1990, les bâtiments font depuis 2000 l'objet d'une restauration menée par la ville de Guise et le département de l'Aisne. Le programme de valorisation Utopia, organisé par le syndicat mixte, a permis entre autres de rendre accessibles à la visite les économats et la buanderie-piscine, laissés à l'abandon depuis 1968.

Le site de Guise comprend donc deux volets indissociables : le lieu de production, l’usine Godin sur la rive droite de l’Oise, et le « Palais social » (terme utilisé par extension pour désigner le familistère au-delà des seules unités d'habitation d'origine, construites entre 1859 et 1877) où était organisée la vie des ouvriers et de leurs familles.

Le Familistère en chiffres7[modifier | modifier le code]

  • 10 millions de briques sont nécessaires à la construction des trois pavillons du Palais Social.
  • 30 000 m2 de surfaces sont offerts par l’ensemble des trois pavillons.
  • 1 kilomètre de coursives parcourt les trois pavillons du Palais.
  • 500 fenêtres percent les façades des trois unités d’habitation.
  • 495 appartements sont aménagés dans l’ensemble des cinq pavillons du Familistère avant 1918.
  • 1 748 personnes habitent au Familistère en 1889.
  • 50 berceaux peuvent être installés dans la nourricerie du Familistère.
  • 796 invités participent au banquet de la cinquième fête du Travail dans la cour du pavillon central en 1872.
  • 1 000 spectateurs prennent place au théâtre en 1914.
  • 1 526 employés travaillent dans les usines de la Société du Familistère en 1887.
  • 2 500 est le nombre record d’employés de l’Association du Familistère de Guise et à Bruxelles en 1930.
  • 4 000 modèles d’appareils et d’accessoires sont fabriqués par la Société du Familistère en 1914.
  • 210 000 appareils sont expédiés par les usines de Guise et Bruxelles en 1913-1914.
  • 664, c’est le nombre de pages qui composent le livre Solutions Sociales publié par Godin en 1871.

Le Familistère vu par Karl Marx et Friedrich Engels

Dans le Manifeste du parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels critiquent le projet d'amélioration de la condition ouvrière dans le chapitre Le socialisme et le communisme utopiques et critiques :

ils veulent remplacer les conditions historiques de l'émancipation par des conditions tirées de leur imagination, et l'organisation réelle et graduelle du prolétariat en classe sociale par une organisation élucubrée de la société.
…Et c'est sous le seul aspect de la souffrance extrême que le prolétariat existe pour eux.
…Ils voudraient améliorer l'existence de tous les membres de la société, même les plus privilégiés. C'est pourquoi ils lancent sans cesse leur appel à l'ensemble de la société sans distinction, et même de préférence à la classe dominante… C'est pourquoi ils rejettent toute action politique, et surtout toute action révolutionnaire. Ils veulent atteindre leur but par des moyens pacifiques, et ils essayent de frayer un chemin au nouvel évangile par la force de l'exemple, par des expériences limitées, qui, naturellement, se terminent par un échec !… Ils ne cherchent donc obstinément qu'à émousser la lutte des classes et à apaiser les antagonismes. Dans leurs rêves, ils ne cessent de faire l'expérience de leurs utopies sociales, de créer des phalanstères, de fonder des home colonies… Et pour la construction de tous ces châteaux en Espagne, ils sont forcés de faire appel au cœur et à la caisse de philanthropes bourgeois. Petit à petit, ils tombent dans la catégorie des socialistes réactionnaires ou conservateurs et ne s'en distinguent plus que par un pédantisme plus systématique et une foi superstitieuse et fanatique dans l'efficacité miraculeuse de leur science sociale.

En 1872, Friedrich Engels, dans les articles repris dans La question du logement, qualifie le Familistère de Guise d'expérience socialiste… devenue finalement, elle-aussi, un simple foyer de l'exploitation ouvrière.

Le Familistère et le logement de la classe ouvrière

Cette tentative réussie fruit d'une réflexion sociale cherchant une solution au problème du logement salubre des ouvriers est critiquée autant par les tenants du socialisme scientifique que par la droite conservatrice et libérale. Cette idée de créer des maisons renfermant des logements destinés uniquement à la classe ouvrière avait été critiquée par Napoléon Ier en 1809. Cela n'a pas empêché son neveu de s'engager en 1851 dans un programme de cités ouvrières qui se voulait ambitieux, mais n'a permis que la construction de la cité Napoléon faute de moyens. Cette tentative va produire le poncif d'une assimilation de la cité ouvrière à la « caserne ouvrière ».

Les milieux patronaux chrétiens sociaux vont aussi chercher et proposer des solutions à ce problème du logement collectif ouvrier en s'attachant à répondre aux critiques sur les questions des mœurs. Une des réponses peut se voir à Jujurieux où en 1835 Claude-Joseph Bonnet fonde les établissements C.J. Bonnet.

Les tenants d'un christianisme social qui restaure un ordre moral et social détruit par la Révolution de 1789 ont eu un premier apôtre en Frédéric Le Play qui publie en 1855 Les ouvriers européens. Pour lui, il faut promouvoir la possession de maisons individuelles, car la maison a des vertus morales.

En 1878, Émile Trélat va souligner le peu d'intérêt de la classe ouvrière pour ces cités : « C'est pour l'ouvrier un titre de véritable dignité humaine que d'avoir su dédaigner les avantages économiques qui lui étaient offerts, en gardant sa place commune dans la cité… Ce qui est acquis désormais, c'est l'inconvenance absolue de la cité caserne offerte aux ouvriers comme habitation ».

Cette réflexion autour du logement ouvrier, collectif ou maison individuelle, est l'objet d'un débat à partir du Second Empire jusqu'aux lois sur le logement social8.

 

 

rando visite sur 3 jours du 10 au 12 sep 2014

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mar.

13

janv.

2015

Les Passages couverts de Paris

LES PASSAGES COUVERTS

 

A la fin du 18eme siècle PARIS présente encore les caractéristiques du moyen-âge (rue boueuse, pavé inégal sans trottoirs ni égouts, mal éclairée la nuit). Les rues sont très encombrées.

Au lendemain de la révolution française, la confiscation des biens des émigrés et la vente des biens nationaux entrainent une spéculation immobilière sue des grandes surfaces appartenant souvent à des congrégations religieuses (ouverture du passage du Caire en 1799 sur le territoire des Filles-Dieu).

L’émergence de nouveaux riches et la paix retrouvée permettent le développement du commerce ; sur la mode des souks arabes, l’apparition des passages couverts coïncide avec la mode orientale après l’expédition d’Egypte. Progressivement les structures en bois sont remplacées par des structures en fer ; certaines galeries proches d’un terminus de diligences attirent la clientèle des voyageurs qui y font des emplettes en surveillant l’heure (présence fréquente de grosse horloge) : nombreuses boutiques de nouveautés, café, salons de lecture, salon littéraire. Progressivement cela devint le lieu de promenades et de mondanité, par excellence. Leur apogée se situe vers 1850/1860 avec des galeries fastueuses chauffées et éclairées au gaz. 

Le développement du chemin de fer et la construction des grands magasins marquèrent le déclin progressif des passages couverts (150 galeries en 1850, seulement 20 galeries actuellement.

 

 

Départ de la Balade : Place de la Bourse

 

LA BOURSE

 

La bourse est connue sous le nom de Palais BRONGNIART.  (Alexandre Théodore Brongniart est un architecte français, né le 15 février 1739 à Paris, mort le 6 juin 1813 dans la même ville. Il devient membre de l'Académie d'Architecture en 1781 et architecte contrôleur des bâtiments de l'École militaire et des Invalides en 1782. En tant qu'architecte de l'École militaire et des Invalides (1782-1792), il a donné à ce quartier sa physionomie actuelle par le tracé de la place de Breteuil et des avenues alentour. Après la construction de l'hôtel de Monaco, rue Saint-Dominique (1774-1777), il obtient, grâce à l'appui de M. de Montesquiou, de faire percer la rue Monsieur et réalise ainsi une fructueuse opération immobilière, concrétisée par les hôtels de Montesquiou (1781), de Bourbon-Condé (1782) et sa propre demeure, au coin du boulevard des Invalides et de la rue Oudinot (1782). Passés les tourments révolutionnaires, il multiplie les projets à l'attention du nouveau pouvoir. Son dessin proposé pour un palais de la Bourse séduit Napoléon Ier qui lui tient ces propos : « Monsieur Brongniart, voilà de belles lignes. À l'exécution mettez les ouvriers ! ». En tant qu'Inspecteur général en chef de la Deuxième section des Travaux publics du Département de la Seine et de la Ville de Paris, Brongniart se voit confier la conception du cimetière du Père Lachaise dont il dessinera les principales lignes en 1804 et où il est inhumé dans la 11ème division. Autres réalisations : Couvent des Capucins, actuel lycée Condorcet,  Eglise de Romainville...)Edifié entre 1808 et 1826, c’est un monument néo-classique avec un péristyle à colonne corinthienne (Brongniart, décédé en 1819 ne vit pas le fin des travaux). Deux ailes furent ajoutées en 1902/1907 au bâtiment primitif.

Remonter la rue Vivienne , puis tourner à droite  rue Saint Marc

 

LE PASSAGE DES PANORAMAS (1)

 

Situé entre la rue Saint Marc (n°10) et le boulevard Montmartre (n°11).

Créé par James Thayer en 1799, il doit son nom aux 2 panoramas (démolis au milieu du 19eme siècle). Ces tableaux panoramiques étaient peints sur le mur circulaire d’une rotonde au centre de laquelle se plaçaient les spectateurs. Dès 1816, c’est la première galerie éclairé au gaz (procédé inventé par Philippe Lebon (1767-1804,  il obtint un diplôme d'ingénieur des Ponts et Chaussées à Angoulême, puis devint professeur de mécanique à l'École des ponts et chaussées de Paris. À partir de 1797, il s'intéressa à l'utilisation du gaz issu de la distillation du bois pour l'éclairage et le chauffage. Ainsi, le 28septembre 1799, il obtint un brevet d'invention pour ses "thermolampes". En 1801, il réfléchit à un projet de moteur à gaz avec pompe d'alimentation et inflammation par un dispositif électrique.)

En 1836 s’y ajoute les galeries Saint Marc, Feydeau, Montmartre et la galerie des variétés.

Il est difficile d’imaginer le luxe de l’endroit (cité dans le père Goriot d’Honoré de BALZAC et par ZOLA dans NANA : « C’était, sous les vitres blanchies de reflets, un violent éclairage, une coulée de clartés, des globes blancs, des lanternes rouges, des transparents bleus, des rampes de gaz, des montres et des éventails géants en traits de flamme, brûlant en l’air; et le bariolage des étalages, l’or des bijoutiers, les cristaux des confiseurs, les soies claires des modistes, flambaient, derrière la pureté des glaces, dans le coup de lumière crue des réflecteurs; ») à la vue de la verrière vétuste et des boutiques tristounettes ( les allées latérales sont envahies par des sandwicheries. La galerie des variétés est l’entrée des artistes du théâtre du même nom).

Les boutiques les plus intéressantes du passage :

Au n°43 : minuscule galerie.

Au n° 47 Boutique du graveur STERN (depuis le 19eme  siècle gravure de cartes de visite) la boutique a conservé son décor du second empire, cuir et boiseries

Au n°57 l’Arbre à Cannelle a remplacé la boutique du chocolatier Marquis célèbre à l'époque.

 

Traverser le boulevard Montmartre

 

LE PASSAGE JOUFFROY (2)

 

10-12 Bd Montmartre – 9 rue de la grange batelière

À l’entrée du passage boulevard Montmartre l’hôtel Mercure Ronceray, vieil établissement parisien où vécut le compositeur Rossini de 1828 à 1832, il y composa l’opéra «Guillaume Tell» et l’entrée du musée Grévin : Conçu en 1881 par Arthur MEYER (Fondateur et directeur du prestigieux Gaulois " -journal conservateur, absorbé par Le Figaro en 1929 - constitue le grand titre de noblesse d'Arthur Meyer. Personnage omniprésent du monde de la presse et de la politique, aimé, critiqué, honni, ce petit-fils de rabbin suivra un parcours atypique et deviendra, au cours des années, royaliste, antidreyfusard et catholique. Désireux de lancer un quotidien, il fait fortune à la Bourse et, boulevardier notoire, crée le Musée Grévin en 1881. Important acteur de l'affaire Boulanger, il complote aux côtés de la duchesse d'Uzès pour le retour de la monarchie. Offensé par les violentes insultes antisémites de Drumont, il se bat en duel avec l'auteur de La France juive. Cet antidreyfusard convaincu, converti au catholicisme en 1901, reste pourtant la cible privilégiée de L'Action française. Marié tardivement à une jeune aristocrate, ami des princes et des artistes telles Sarah Bernhardt, Arthur Meyer aura eu surtout pour passion le journalisme et dirigera Le Gaulois jusqu'à sa mort, en 1924.) et un dessinateur caricaturiste Alfred GREVIN. Inauguré en 1882, Il présente des grandes scènes historiques et les vedettes du moment. Le théâtre fut créé en 1901 les sculptures sont de bourdelle et de Rodin et le rideau du peintre Jules CLERET, peintre et décorateur mais surtout connu pour ces affiches (Jules Chéret fut tout d'abord un pionnier dans le domaine de l’affiche lithographique en couleurs, et il est considéré comme l'inventeur de l'affiche moderne publicitaire. La lithographie a été l’une de ses techniques préférées. A côté de ses fameuses affiches, il a réalisé dans des formats plus modestes un grand nombre d’œuvres lithographiées, proches des dessins, destinés à illustrer par exemple des menus, des programmes de spectacles, des faireparts de naissance, et nombre de travaux intimistes. Jules Chéret fut également un grand décorateur mural. Cette œuvre décorative est visible à la Villa " La Sapinière " (1895-1897) de son ami le Baron Vitta, mais aussi à l’Hôtel de ville de Paris (1898-1902), au Musée Grévin, avec le rideau de scène (1900), à la Taverne de Paris (1905), à encore à la Préfecture de Nice, entre autres).

Ouverte en 1847 cette galerie, mieux entretenue que la précédente est juste dans le prolongement du passage du panorama; elle longe le musée Grévin qui y déverse une foule de visiteurs.

Le passage Jouffroy est le premier passage construit entièrement en fer et en verre.
Ses structures métalliques témoignent de l’évolution des techniques, des colonnes de fonte soutiennent les planchers et s’élèvent jusqu’à la verrière. Le passage fut le premier à être chauffé par le sol. Remarquer la verrière en ogive.
La configuration du terrain obligea les architectes à créer un décrochement en «L» à partir d’un escalier qui rattrape une légère déclinaison.
Les cafés-concerts et les beuglants connurent une vogue immense au 19e siècle, le plus célèbre, l’Estaminet Lyrique fit long feu. Les boutiques du passage furent toujours de qualité, cafés, modistes, tailleurs, coiffeurs, lingerie, magasin de gants…

Il a été entièrement rénové en 1987 et, à cette occasion, a recouvré son dallage d’origine.
Le passage Jouffroy a gardé tout son charme des origines et est toujours très visité.

Les boutiques les plus intéressantes du passage sont :

N° 15-25 : Curieux magasin d’articles orientaux en tout genre…
N° 37 : Boutiques de cannes anciennes de M. Segas
N° 36 : Magasin « Au bonheur des dames » spécialiste des dessins de broderie
N° 41 : Boutique « Pain d’épice » jouet et maisons de poupée à l’ancienne
N° 58 : Librairie spécialisée dans les revues et les affiches de cinéma
N° 60 : Salon de thé «Tous les délices»

Traverser la rue de la Grange Batelière

 

LE PASSAGE VERDEAU (3)

6, rue de la Grange Batelière – 31, bis rue du Faubourg Montmartre,

Ouvert en 1846 par la Société du Passage Jouffroy, il reçut le nom de l’un des membres de cette société. Dans le prolongement des passages Jouffroy et Panoramas, il a toujours souffert de la comparaison. C’est pourtant l’un des plus clairs, des plus aérés, avec sa haute verrière en arête de poisson et un dessin très épuré de lignes néo-classiques.

Dès l’ouverture de l’Hôtel Drouot, le Passage attire de nombreux collectionneurs. Outre de vieux livres, on trouve dans ce passage, des appareils photographiques d’occasions, des meubles anciens, des broderies. À cet agréable bric-à-brac s’ajoutent plusieurs restaurants et salons de thé.

Les boutiques les plus intéressantes de ce passage sont :

– n° 14-16 : Magasin de vente et de restauration de photos anciennes et modernes

– n° 18-27 : Belles librairies spécialisées dans les livres anciens
– n° 26 : Boutique « La France ancienne » vieux papiers, almanachs, anciennes cartes postales

 

 

Tourner à gauche dans la rue du faubourg Montmartre, puis à gauche dans la rue de Provence, puis à gauche dans la rue Drouot.

 

L'HOTEL DROUOT

 

L'Hôtel Drouot situé rue Drouot dans le 9e arrondissement de Paris est la plus importante salle des ventes de France. Il est aussi l’une des principales places du marché de l'art au niveau mondial, notamment pour les antiquités, les livres, l'Art nouveau et l'Art déco ainsi que les Arts premiers.

La vente  aux enchères publiques est une pratique très ancienne qui remonte à l'époque romaine; Disparue avec l'empire romain, c'est à Paris qu'elle reparait; En 1254 Saint-Louis installe les sergents à verges et à cheval, puis en  1552 un édit d'Henri II institue les offices des maîtres priseurs vendeurs et donne à la profession des traits caractéristiques encore valables aujourd'hui .Les commissaires priseurs sont des officiers ministériels.

Autour de ce lieu chargé d’histoire, tout le quartier est investi par les antiquaires, les marchands et les études de commissaires-priseurs dans les rues Drouot, Rossini ou Grange Batelière.

L'Hôtel Drouot est installé sur le site de l'ancienne ferme de la Grange Batelière depuis 1851. Il a été inauguré le 1er juin 1852.
L’hôtel des ventes et la rue où il se trouve tiennent leur nom du Comte Antoine Drouot. Avant l’ouverture de ce site comprenant 14 salles de vente, les ventes aux enchères avaient lieu au n° 2, place de la Bourse. En 1869, l'ingénieur Edoux y installa l'un des premiers monte-charge hydrauliques de Paris. A partir de la fin du siècle, ce lieu bénéficia également de l'éclairage au gaz.

Dès le XIXe siècle, les commissaires-priseurs faisaient déjà la publicité des ventes grâce à la presse : des affiches étaient apposées directement sur la façade du bâtiment et les ventes étaient annoncées dans des journaux spécialisés tel que "Le Gratis" (créé en 1834 et devenu par la suite Le Moniteur des Ventes). C’est également à cette époque que La Gazette de l'Hôtel Drouot (hebdomadaire traitant de toutes les ventes aux enchères) a vu le jour.

Le bâtiment a été complètement restructuré au début des années 1980. De 1976 à 1980, pendant les travaux du nouvel Hôtel Drouot, les ventes se sont déroulées dans l'ancienne gare d'Orsay.
Depuis 1999, des écrans d'ordinateurs placés à tous les étages de l'hôtel des ventes informent les visiteurs des expositions et ventes du jour. L’actuel Hôtel Drouot comporte 16 salles de vente aux enchères réparties sur 3 étages.

L'union des "commissionnaires de l'hôtel Drouot remonte à 1832. C'est la seule corporation qui subsiste en France. Les premiers furent des Auvergnats remplacés progressivement par des Savoyards dont le recrutement se faisait et se fait encore par cooptation dans le cercle familial ou villageois. Ils portent sur le collet un N° (transmissible au successeur) et utilisé de préférence au nom.


Descendre la rue Drouot, traverser les grands boulevards, prendre la rue de Richelieu, tourner à gauche dans le passage des princes

 

LE PASSAGE DES PRINCES (4)

 

97, rue de Richelieu-5, boulevard des Italiens, 75002 Paris Ouverture ouvert du lundi au samedi de 8 h 00 à 20 h 00 Statut voie privée Taille longueur 80 m – largeur 3 m Inscription ISMH 11 août 1975 Façades, verrière et sol du passage

 

Dernier né des passages couverts du 19ème siècle.

Le banquier Mirès acheta le « Grand Hôtel des Princes et de l’Europe », palace situé 97 rue de Richelieu, ainsi qu'une parcelle en vue de l'édification d'un passage constituant un raccourci pour les piétons. Il s'agissait d'une galerie au décor assez simple surmontée d'une verrière à double pente rythmé à chaque travée par de doubles arceaux métalliques formant des arabesques. Le passage fut inauguré en 1860, sous le nom de passage Mirès. Propriété dès 1866 de la Compagnie d'assurance sur la vie, devenue depuis les AGF, le passage fut détruit en 1985 pour une opération immobilière mais fut reconstruit à l'identique par les architectes A. Georgel et A. Mrowiec. Néanmoins l'angle ouvert qu'il formait d'origine a alors été redressé de façon à former un angle droit. Divers éléments du décors d'origine furent alors réemployés, comme une belle coupole des années 1930 en verre coloré décoré de roses réinstallée sur la portion située à proximité du boulevard des Italiens. Ce petit passage contient principalement de nos jours des marchands de jouets.

 

Tourner à gauche dans le boulevard des Italiens, puis tout de suite à gauche dans la rue Favart.

 

 

L'OPERA COMIQUE (5)

 

L’Opéra Comique est créé sous le règne de Louis XIV, en 1714. Il s’agit de l’une des plus anciennes institutions théâtrales et musicales de France avec l’Opéra de Paris (anciennement Académie royale de musique) et la Comédie-Française. Son histoire fut tour à tour turbulente et prestigieuse jusqu’à sa toute récente inscription sur la liste des théâtres nationaux en 2005.
 
On appelle opéra-comique le genre de spectacle représenté par l’Opéra Comique. Comique ne signifie pas que le rire est obligatoire mais que les morceaux chantés s’intègrent à du théâtre parlé. L’opéra-comique s’oppose donc à l’opéra, entièrement chanté.

Le bâtiment actuel fut construit de 1893à 1898 par l'architecte : Louis Bernier (né à Paris en 1845 et décédé en 1919Entré à l'École des beaux-arts en 1864, il fréquente l'atelier d'Honoré Daumet. Deux fois logistes, il remporte le premier grand prix de Rome en 1872 pour un projet de muséum d'histoire naturelle. Il séjourne à l'Académie de France à Rome de 1873 à 1877, ses envois de Rome étant constitués d'un projet de restauration du Mausole Halicarnasse. De retour à Paris, il est architecte pour le conseil général des Bâtiments civils. Il succède à Georges-Ernest Coquart comme architecte de l'École des beaux-arts où il construit un monument à Félix Duban. Son œuvre majeure est le théâtre national de l'Opéra-comique, reconstruit suite à son incendie en 1887.Il dirige un atelier officiel de l'École des beaux-arts à partir de 1905. Il est élu en 1898 à l'Académie des beaux-arts au fauteuil n°3 de la section architecture. Il est président de la Société centrale des architectes, actuelle Académie d'architecture entre 1911 et 1914. Son nom a été donné à une place de Paris dans le quartier des Batignolles. Bibliophile, il lègue sa collection d'ouvrages anciens au Musée Condé à Chantilly.)


Cette salle fut inaugurée en 1898 et le bâtiment classé aux monuments historiques en 1977.

C'est le premier en France conçu avec un équipement totalement électrique.
Construit selon les règles de sécurité les plus récentes à l’époque: matériaux incombustibles ou ignifugés, nombreux postes d'incendie, rideau de fer et nombreuses arrivés d'eau au dessus du plateau

Les artistes sollicités par Louis Bernier représentent l’art académique. Lauréats d’un grand prix de Rome, professeurs à l’Ecole des beaux-arts et/ou membres de l’Académie, ils ont donné leur identité visuelle aux villes remodelées par l’urbanisme et la révolution industrielle.

La décoration se caractérise par son éclectisme, propre à une période de transition passionnée d’histoire. Entre deux expositions universelles, elle exploite des sujets et des motifs identitaires : le mouvement et la vitalité (que symbolise l’élément végétal), la lyre et le masque. Ouvrages et compositeurs y sont évoqués de façon à élever un monument au génie lyrique français.

Perron de six marches rythmé par des grilles et des candélabres.
Rez-de-chaussée à bossages puis hauteur en pierre lisse.
Trois hautes baies cintrées avec encadrement en colonnes corinthiennes.
Attique percé de six fenêtres alternant avec six cariatides, celles de gauche d’André-Joseph Allar (1845-1926), celles du centre de Gustave Michel (1851-1924), celles de droite d’Emile Peynot (1850-1932).
Le chéneau est décoré de masques et d’acrotères au sigle de la République Française.
Dans les arrière-corps latéraux figurent des allégories : à gauche, La Musique par Denys Puech (1854-1942), à droite La Poésie par Ernest-Charles Guilbert (1848- ?).

 

 

Tourner à gauche dans la rue de Marivaux, puis à droite dans la rue Guétry, puis à gauche dans la rue de Gramont, traverser la rue du 4 septembre, continuer et tourner à droite dans la rue Saint Augustin, puis tourner à gauche dans le passage Choiseul

 

LE PASSAGE CHOISEUL (6)

 

40, rue des Petits Champs, 75002 Paris Statut voie privée Taille longueur 190 m – largeur 3,9 m Inscription ISMH 7 juillet 1974 Le passage de Choiseul, plus simplement nommé le passage Choiseul, est un passage couvert parisien situé dans le IIe arrondissement, entre la rue des Petits-Champs au nord et la rue Saint-Augustin au sud.

Le passage fut édifié en 1829 à proximité des Grands boulevards, alors très fréquentés, par l’architecte Antoine Tavernier à l’emplacement de quatre hôtels contigus acquis par la banque Mallet dans le but d'une opération spéculative. Les promoteurs firent démolir ces hôtels, à l'exception de quelques éléments de l’hôtel de Gesvres qui furent conservés, dont le porche qui constitue aujourd’hui l’entrée Nord du passage.

Le lieu possède un passé littéraire ; Alphonse Lemerre, le premier éditeur des poètes Parnassiens possédait en effet sa boutique dans le passage au no 23, et Louis-Ferdinand Céline y vécut enfant de nombreuses années, sa mère y tenant une boutique de « nouveautés » au no 67. Il immortalisa le passage dans sa décrépitude en 1936 sous le nom de « Passage des Bérésinas » dans Mort à crédit.  (Pour parler de notre Passage Choiseul, question du quartier et d’asphyxie : le plus pire que tout, le plus malsain : la plus énorme cloche à gaz de toute la Ville Lumière !… trois cents becs Auer permanents !… l’élevage des mômes par asphyxie ! »D’un château l’autre. « Moi, j’ai été élevé au passage Choiseul dans le gaz de 250 becs d’éclairage. Du gaz et des claques, voilà ce que c’était, de mon temps, l’éducation. J’oubliais : du gaz, des claques et des nouilles. Parce que ma mère était dentellière, que les dentelles, ça prend les odeurs et que les nouilles n’ont aucune odeur. » Cahiers Céline 2, p. 62.« En haut, notre dernière piaule, celle qui donnait sur le vitrage, à l’air c’est-à-dire, elle fermait par des barreaux, à cause des voleurs et des chats. C’était ma chambre, c’est là aussi que mon père pouvait dessiner quand il revenait de livraisons. »Mort à crédit. « […] moi qu’ai vécu Passage Choiseul, dix-huit ans, je m’y connais un peu en sombres séjours !… ».D’un château l’autre)

 Le théâtre des Bouffes-Parisiens possède sa sortie secondaire dans le passage et contribue depuis son ouverture en 1857 à l'animation du passage.

C'était le théâtre d'Offenbach

Progressivement tombé en désuétude comme beaucoup d'autres passages parisiens, le passage Choiseul a connu une explosion de sa fréquentation au début des années 1970 quand le couturier Kenzo y ouvrit une boutique branchée. Sa fréquentation qui avait reculée depuis le déménagement du couturier place des Victoires s'est relativement stabilisée depuis lors, mais est tributaire des heures de bureaux, le passage étant peu fréquenté ou fermé en dehors de ces horaires. Le passage possède peu d'éléments décoratifs et ses boutiques ne possèdent pas d'attrait ornemental particulier.

Maintenant, les boutiques forment un bazar éclectique. Y voisinent des vitrines de livres, de prêt-à-porter, de chaussures, de décoration et de restauration.
Remarquer les deux marquises de qualité, en bon état de conservation, qui couronnent les entrées principales et la belle verrière à deux pentes.

À noter dans ce passage au :

N° 16-18 : imprimerie
N° 36 : boutique de jeux de société
N° 52-76 : magasin d'arts graphiques
N° 62 : accès au théâtre des Bouffes Parisiens dont le propriétaire est Jean-Claude Brialy
N° 82 : librairie spécialisée dans le solde de livres récents

 

 

Tourner à gauche dans la rue des petits champs,  passe devant la bibliothèque nationale puis tourner à gauche dans la galerie Colbert

 

LES PASSAGES COLBERT ET LA GALERIE VIVIENNE (7)

 

Le PASSAGE COLBERT

6, rue des Petits Champs - 6 rue Vivienne, 75002 Paris Statut voie privée Inscription ISMH 7 juillet 1974 Propriétaire État, Ministère de la Culture

En 1826, la société Adam et Compagnie acheté à l’État un ancien hôtel, construit par Le Vau, ayant appartenu à Colbert, puis au régent Philippe d’Orléans.

Afin de concurrencer la Galerie Vivienne, la société Adam et Compagnie décida de faire construire, au lieu et place de l’hôtel, une galerie tout aussi remarquable que sa voisine.

L’architecte J. Billaud élève une vaste rotonde, éclairée par un dôme de verre. Au centre, il avait placé un magnifique candélabre en bronze portant une couronne de sept globes de cristal, éclairés au gaz, qu’on appela le «cocotier lumineux». Il devint le haut lieu des rendez-vous galants sous la Monarchie de Juillet.

Aujourd’hui disparu, il a été remplacé par une statue datant de 1822.

L’architecture de la galerie inspira de nombreux architectes de toute l’Europe : le principe de la rotonde a été souvent retenu quand il s’agissait de croiser des allées dans une galerie. Peu à peu, la désaffection gagne les lieux. Elle fut fermée en 1975.
La Bibliothèque Nationale racheta la galerie. En 1986, l’architecte Blanchet
la rénova dans un état proche de ce qu’elle était à l’origine.
Elle est en travaux pour l’aménagement du l’Institut national d’Histoire de l’Art.

À noter : côté rue des Petits Champs, le restaurant « Le Grand Colbert » décoré dans le style de la galerie.

 

La GALERIE VIVIENNE

Elle est construite en 1823 par le président de la Chambre des Notaires Marchoux, à l'emplacement des hôtels Vanel de Serrant et du passage des Petits-Pères, d'après les plans dessinés par l'architecte François Jean Delannoy. Ce dernier conçoit un décor de style pompéien néo-classique recouvert d'une verrière élégante, fait de mosaïques, peintures et sculptures exaltant le commerce. Les travaux de restauration permettent de réhabiliter les caducées, ancre et ornes d'abondance qui ornent les fenêtres en demi-lunes ainsi que les déesses et les nymphes qui décorent la rotonde.

Les mosaïques du sol avec fond en terrazzo, sont signées G. Facchina et Mazzioli. Leur sobriété souligne, par la répétition de formes géométriques simples n'est pas sans rappeler le style des mosaïques de la rue de Rivoli. La grande galerie de 42 m de long est suivie d’une rotonde vitrée avec une coupole en verre hémisphérique, l’ensemble étant d’origine, les carreaux permettant une aération modulée.

Inaugurée en 1826 sous le nom de Marchoux, puis rapidement baptisée Vivienne, cette galerie tire profit de son emplacement exceptionnel. Elle attire bon nombre de visiteurs avec ses boutiques de tailleur, bottier, marchand de vin, restaurateur, libraire, mercier, confiseur, marchand d’estampes ...

Située entre le Palais Royal, en déclin, la Bourse et les Grands Boulevards, ce passage connaît un succès considérable jusqu'à la fin du Second Empire. Mais la galerie perd un peu de son attrait avec le déménagement des commerces prestigieux vers la Madeleine et les Champs-Élysées et notamment à cause de la Révolution haussmannienne. Aucun autre ne se trouve mieux placé que lui pour être un foyer brûlant de circulation et d'activité. L'escalier monumental du numéro 13 conduit à l'ancienne demeure de Vidocq après sa disgrâce. Ce bagnard était devenu chef d'une brigade de police formée d'anciens malfaiteurs. Vivienne résiste au départ du Duc d'Orléans, devenu Louis-Philippe, pour les Tuileries.

Il y a une concurrence historique avec la galerie Colbert se trouvant à proximité. Depuis 1960, la galerie est redevenue très active. Elle présente des boutiques de mode et de décoration, des défilés de haute couture s’y tiennent. L'installation de Jean-Paul Gaultier et de Yuki Torii en 1986 a permis la résurrection de la galerie. Celle-ci héberge aujourd'hui de nombreuses boutiques de prêt-à-porter et d'objets décoratifs.

Noter :
À l’entrée de la rue Vivienne : boutique Jean-Paul Gautier
N° 35 : Salon de thé « A priori thé »
N° 33 : Atelier et boutique de fleurs artificielles Emilio Robia
N° 45-47 : Librairie d’ouvrages et de livres anciens DF Jousscaume
Côté rue des Petits Champs : Belle boutique rénovée de Legrand, installé depuis 1919, caviste, épicier, chocolatier.

 

 

Rejoindre le Palais Royal en traversant la rue des petits champs et la rue du beaujolais

 

LE PALAIS ROYAL (8)

 

LE MODELE DES PASSAGES

Les galeries de Montpensier, de Beaujolais, de Valois, des Proues et du Jardin entourent les Jardins du Palais Royal.

À l’intérieur, on fit construire d’autres galeries dont les vestiges subsistent encore comme la galerie d’Orléans dont il reste les belles colonnades.

Le duc d’Orléans, Philippe Egalité, pour subvenir à ses frais importants, agrandit le Palais Royal et loua le rez-de-chaussée à des commerçants, tenanciers de tripots, transformant ainsi le Palais Royal en véritable cité du jeu et du plaisir.

En 1786, trois des quatre bâtiments prévus furent achevés selon les plans de Victor Louis. La construction de la quatrième aile fut différée faute de crédits suffisants. À sa place, l’entrepreneur construisit les Galeries de Bois. Elles furent prolongées par une autre galerie en 1792 dont le toit ajouré de dalles de verres lui fit donner le nom de Galerie Vitrée.

Les galeries du Palais Royal devinrent le modèle de la vie dans les passages : les flâneurs s’y abritaient des intempéries, le libertinage s’y exerçait sans contrainte.

À la suite d’un incendie qui ravagea la Galerie Vitrée, l’architecte Fontaine détruisit ces deux galeries pour y bâtir une nouvelle galerie, la Galerie d’Orléans.

Celle-ci fut une des plus grandioses et originales de l’histoire des galeries parisiennes, mais marqua cependant le déclin de la vie particulière du Palais Royal car le roi Louis-Philippe supprima les tolérances dont bénéficiaient les approches du Palais.

Actuellement, on constate un renouveau du commerce de qualité : mode, décoration, antiquaires.

 

HISTOIRE DU PALAIS ROYAL

Le palais a originellement été construit par l’architecte Jacques Lemercier à la demande du cardinal de Richelieu, à partir de 1622. À cette époque, il s’agissait du palais Cardinal. Entièrement reconstruit vers 1781, des galeries sont érigées sur le pourtour du jardin, et vendues à des commerçants. Il ne reste du Palais original, que la galerie des Proues, au sud-est.

À sa mort, le cardinal de Richelieu légua le palais à Louis XIII.

À partir de 1643 après la mort de Louis XIII, la régente Anne d'Autriche et son fils, le jeune Louis XIV, ainsi que le cardinal Mazarin quittèrent Le Louvre pour habiter ce palais. C’est à cette époque qu’on le rebaptise « Palais Royal ».

En 1648, à l’époque de la Fronde, les Parisiens envahissent le palais pour s’assurer que le jeune Louis XIV et sa mère n’ont pas pris la fuite.

En 1661, Louis XIV s’installe au Louvre et c’est son frère Philippe (dit Monsieur frère du roi) qui reçoit le palais en apanage. En 1692, le régent Philippe II d’Orléans (fils de Monsieur) en hérite. Sous la Régence, il habita le Palais et y mena une vie de débauche avec ses « roués ».

À la veille de la Révolution française, le palais appartenait à Philippe IV d'Orléans (futur Philippe-Égalité) qui le fit reconstruire suite à un incendie survenu en 1773. Il en fit alors un haut-lieu parisien, et y installa des boutiques, des théâtres, des cafés), un jardin… On surnomma alors le palais, le palais marchand et Philippe d'Orléans, «  le prévôt des marchands ». Le Palais-Royal devint un lieu d’agitation et un lieu de divertissement et de débauche. À l’époque de la Révolution, le Palais-Royal devint le centre de toutes les agitations populaires. Les orateurs y haranguaient la foule et c’est de là que partit l’agitation qui précéda la prise de la Bastille Ainsi, le 12 juillet 1789, Camille Desmoulins harangua la foule (son discours est demeuré célèbre), hissé sur une table du café de Foy, invitant les promeneurs à arborer un signe distinctif, ce fut la feuille des arbres : le vert qui illustre l’espoir. La révolutionnaire Théroigne de Méricourt y apparaissait aussi de temps en temps, au moindre symptôme d’émeute, avec sa bande de femmes.

C’est de là que partit également le 5 octobre 1789 la députation qui s’est élevée contre le véto royal. Le même jour, plusieurs milliers de femmes partirent du Palais-Royal et marchèrent sur le Château de Versailles en réclamant du pain. Le lendemain, elles ramenèrent la famille royale : le « Boulanger » (Louis XVI), la « Boulangère » (Marie-Antoinette)  et le « Petit Mitron » (le Dauphin), aux Tuileries sous bonne escorte.

Le Palais-Royal pendant la Révolution offrira le spectacle d’une déambulation aimable tout au plus canaille où l’amour règne, sinon la simple coquetterie.

Les cafés y prennent leurs aises sous les arcades, en prolongeant leur commerce sous les frondaisons. Ils sont foyers d’agitation verbale. La tribune des idées nouvelles, tant que la Révolution va fonctionner, et évoluer, au rythme de la parole, aux à-coups des passions qu’elle soulève. Ils furent moins le temple exclusif que l’espace de l’anarchie qui y était, de tradition, tolérée.

C’est au Palais-Royal qu’en 1793, fut tué par l’ancien garde du corps Pâris, le député Louis Michel Le Pelletier de Saint Fargeau qui avait voté la mort du roi.

Chaque fois enfin qu’une tête était promenée dans les rues de Paris, on était sûr que sa première station serait au Palais-Royal parmi les clubistes et les prostituées, et sous les fenêtres du prince. Les têtes de Foulon, de Berthier, de la princesse de Lamballe passèrent toutes par là. Un jour une charrette chargée de condamnés à mort y passait à son tour ; elle s’arrêta un instant devant le palais. Parmi les victimes qu’elle amenait au supplice la foule avait reconnu le duc d’Orléans, et elle avait voulu qu’il contemplât une dernière fois sa demeure ; et elle le huait. Philippe-Égalité leva alors les épaules : « Ils m’applaudirent ! » s’écria-t-il.

En 1793, le palais devint bien national.

Le Palais-Royal fut, après le 18 brumaire affecté au Tribunal. Il prendra le nom de Palais du Tribunat, jusqu'en 1807, date de suppression de cette assemblée.

Le palais fut restitué à la famille d’Orléans en 1814; il demeura la résidence des ducs d’Orléans jusqu’en 1848. Dès le 24 décembre 1814, Pierre –François Léonard Fontaine est nommé architecte du duc d’Orléans, il fera les aménagements nécessaires à l'usage  et à la bienséance (grand escalier d’Honneur, galerie d’Orléans, etc.) pendant la Restauration et la Monarchie de Juillet Avec l'accession du duc d'Orléans à la couronne de France, le Palais-Royal a été brièvement la résidence du chef de l'Etat, Louis-Philippe, roi des Français, du 9 août 1830 à son installation aux Tuileries, en septembre 1831.

Le Palais est pillé par les révoltés qui renversent la Monarchie de Juillet le 22 février 1848.En 11871  le palais est détruit. Il sera restauré deux ans plus tard. Le Conseil d'état s’y installa en 1875. On y trouve aussi le Conseil Constitutionnel, le Ministère de la Culture, le tribunal des conflits et la Comédie Française.

 

 Les Deux Plateaux, communément appelé « colonnes de Buren »

C'est une Installation de Daniel Buren avec l'aide de Patrick Bouchain dans la cour d'honneur du Palais-Royal à Paris, en France aux abords immédiats du ministère de la culture et de la Comédie Française.

L'installation fut commandée en 1985par le ministère de la Culture, alors dirigé par Jack Lang,  pour occuper la place d'un parking.

L'œuvre, qui occupe les 3 000 m2 de la cour, est constituée d'un maillage de 260 colonnes de marbre blanc zébré de noir, de tailles différentes. Elle est conçue comme un ouvrage en deux plans, l'un au niveau de la cour, l'autre en sous-sol avec à l'origine un plan d'eau reflétant visuellement et de façon sonore le niveau supérieur.

Le projet, achevé en 1986,  provoque de nombreuses polémiques à tout niveau, en particulier médiatiques, avec la publication de près de 225 articles dans 45 journaux ou revues, le journal Le Figaro étant en première ligne. Il a fait l'objet de plusieurs questions lors des séances au Parlement, de nombreux recours en justice, de la création d'association de défense et de quelques pétitions (dont celle, négative, des membres du Conseil d'état en janvier 1986 et celle, positive, émanant du milieu artistique, en avril 1986), Le 29 janvier 1986, Jacques Chirac, alors maire de Paris, prend un arrêté imposant l'arrêt des travaux. Cet arrêté fait l'objet de nombreuses procédures aux résultats contradictoires. François Léotard remplace alors Jack Lang au ministère de la Culture et étudie l'hypothèse d'une destruction des travaux en cours. Le 2 mai, Daniel Buren assigne le ministre au tribunal sur le sujet du droit moral de l'artiste sur son œuvre et François Léotard cède sur cet argument, ordonnant l'achèvement des travaux. Les recours juridiques prennent fin seulement en décembre 1992.

L'alimentation du plan d'eau a cessé de fonctionner en 2000, entraînant entre autres un salissement de la partie souterraine.

En décembre 2007, le sculpteur manifeste son indignation face au délabrement de son œuvre, ce qui est juridiquement une atteinte au droit moral de l'auteur, et envisage de demander sa destruction, si des restaurations ne sont pas effectuées rapidement. L'artiste confiait à l'AFP: « C'est une forme de vandalisme, mais c'est du vandalisme d'État ». De plus, il s'indigne de l'état dégradé de l'installation : « il n'y a plus d'eau depuis huit ans » et « C'est un bail pour une pièce qui repose au moins à 50 % sur son côté fontaine. Il n'y a plus d'électricité non plus. » La rénovation pose plusieurs problèmes, notamment au niveau de l'étanchéité du plateau, du fait que trois salles de répétition de la Comédie-Française sont en construction juste en-dessous.

Le coût de la restauration a été estimé, en 2007, à 3,2 millions d'euros (coût final 5,8 millions) pour les colonnes seules, et doit entrer dans un plan plus large de travaux du Palais-Royal de 14 millions d'euros sur la période 2007-2011. La réinauguration officielle a eu lieu le 8 janvier 2010, par le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand.

Depuis la réouverture, l'une de ces colonnes est utilisée par les touristes pour jeter des pièces de monnaie, reprenant ainsi la coutume née à la Fontaine de Trévi à Rome.

 

 

 

Sortir dans la rue de Valois, puis tourner à gauche rue de Montesquieu, traverser la rue des petits champs

 

LE PASSAGE VERO DODAT (9)

 

Adresse 19, rue Jean-Jacques Rousseau – 2, rue du Bouloi, 75001 Paris Statut voie privée Taille longueur 80 m – largeur 4 m Inscription ISMH 9 juin 1965.

 Benoît Véro charcutier rue Montesquieu achète l'hôtel en 1823. Il le fait raser pour édifier avec son associé Dodat , charcutier rue du Faubourg Saint-Denis , la maison et le passage actuel  qui relie la rue du Bouloi à la rue Jean-Jacques Rousseau entre le Palais-Royal  et les Halles. Ils firent construire une galerie néo-classique . Les devantures de ce passage   en grande partie vitrée associent le bois sombre avec des ornements  en cuivre et fonte qui forment des arcades en  plein-cintre avec des miroirs , des peintures , des colonnes . Un sol pavé d'un damier de marbre noir et blanc avec un plafond de faible hauteur ( décoré de peintures de paysages ou de déesses antiques  ) donne une illusion de profondeur , le tout  étant éclairé avec des globes de lumière . Ce passage sera un des premiers endroits de la capitale éclairé au gaz . Il offrait un raccourci plaisant entre ces lieux alors très fréquentés et fut rapidement adopté par les parisiens ( la rue du Colonel-Driant ne fut percée qu'en 1915 ) . Cette galerie doit aussi son succès à la boutique des " Messageries Lafitte et Gaillard , située face à l'entrée de la galerie Véro-Dodat rue Jean-Jacques Rousseau . Les voyageurs qui attendent leur diligence  ( qui desservent la France entière ) , vont flâner parmi les magasins à la mode . Les messageries Lafitte et Gaillard concurrencèrent très sévèrement  les messageries Royales qui possédaient le monopole du transport  des passagers pour toute la France . Ce quartier était devenu l'un des principaux lieux d'où l'on quittait Paris . L'animation créée par les voyageurs était présente dès cinq heures du matin !!! Les boutiques s'ouvraient attirant la clientèle des voyageurs en instance de départ . Parmi elles , la boutique de Mr Bontoux , célèbre traiteur parisien , dont la renommée se fit dans le passage grâce à la beauté de sa caissière .  Mais aussi l'imprimeur Aubert qui vendait les célèbres journaux  " Le Charivari " et la " Caricature " . Les dessins de Daumier , Gavarni , Cham ou Grandville attiraient une double haie de curieux à la devanture du magasin surtout pendant les premiers moments du gouvernement de 1830 .A l'entrée de la galerie se trouvait le pittoresque " Café de l'Époque " qui fut fréquenté jusqu'en 1855 par le poète Gérard de Nerval . La jeune comédienne Rachel habitera au n°23 de la galerie en 1836 . Le second Empire et la disparition des Messageries Lafitte et Gaillard ( due en grande partie à l'apparition du chemin de fer puis de l'automobile ) marquèrent le déclin de la Galerie . L'imprimeur Aubert disparut et fut remplacé par un marchand de malle  Le galerie fut restaurée dans les années 1980 , ce passage continue à fasciner les promeneurs . Aujourd'hui parmi les nombreuses boutiques très élégantes d'ameublement , de décoration , de galerie d'art et de livres anciens on peut  citer :au n°19 l'excellent restaurant " Le Vero Dodat" où l'on déguste pour un prix modique une cuisine d'excellence que j'ai tout particulièrement apprécié , au n°23 celle de Robert Capia spécialiste de poupées anciennes au désordre savamment agencé , au n° 35 une brasserie , au n° 36 l'atelier de Christian Laboutin créateur de souliers (Il chausse les célébrités, Caroline de Hanovre, Catherine Deneuve, Tana Turner).

. Offrez vous un petit retour dans le temps passé , allez flâner dans cette galerie d'un autre âge  !!!

 

Tourner à gauche dans la rue jean Jacques Rousseau , traverser la rue du Louvre et contourner la bourse du Commerce et rejoindre Saint Eustache par le Jardin des Halles

 

 

L'EGLISE SAINT EUSTACHE

 

L'église de Saint-Eustache fut construite de 1532 à 1640. Unique en son genre, son plan est celui d'une cathédrale gothique, tandis que sa décoration est Renaissance. Avec ses 33,5 m de haut, 100 m de long et 43 m de large, l'église Saint-Eustache est considérée comme l'un des plus beaux monuments religieux de Paris. Au croisement de routes combien diverses, héritière de traditions et au cœur d'un quartier nouveau, Saint-Eustache a une vocation particulière d'accueil, animée, depuis 1922, par des prêtres de l'Oratoire. Elle fut jusqu'en 1969 l'église des Halles, elle est aujourd'hui l'église du Forum, ensemble urbain complètement renouvelé.

Le 9 août 1532, Jean de la Barre, prévôt de Paris, posa la première pierre de l'édifice actuel.

En 1665, Colbert, premier marguillier de la paroisse fit construire deux nouvelles chapelles sous la façade, décorées par Mignard et de Lafosse. Ces travaux fragilisèrent la façade, d'ailleurs inachevée, qui fut abattue. Colbert fit une donation pour la rénover, mais le clergé de cette époque mit de nombreuses années à réaliser les travaux, ayant préféré placer cette somme plutôt que de la dépenser. Les travaux démarrèrent en 1754, inaugurés par le duc de Chartres, futur Philippe-Egalité.

Continuée par Moreau-Desproux, la nouvelle façade demeura également inachevée, et perdure aujourd'hui, malgré des projets d'architectes célèbres comme du Cerceau, Levau et Baltard, et une intervention sur la tour sud en 1971.

Pendant la Révolution, l'église fut fermée (1793-1795) et transformée en Temple de l'Agriculture. En 1795, elle fut concédée en partie aux théophilanthropes. La chapelle de la Vierge fut restaurée en 1804 car elle menaçait ruine. Elle fut achevée pour la visite du pape Pie VII, à Paris à l'occasion du sacre de Napoléon. Cette chapelle comporte un important cycle de peinture du peintre Couture.

En 1844, l'orgue fut incendié, ainsi que la chaire et les trois premières travées de la nef. La restauration dirigée par Baltard permit de redécouvrir les peintures murales du 17e siècle, qui avaient été cachées par un badigeon blanc au 18e siècle.

La Commune de 1871 occasionna d'importants dégâts au campanile, appelé Pointe Saint-Eustache, ainsi qu'à la chapelle de la Vierge. Il fallut également consolider les combles et les contreforts. C'est la dernière reconstruction d'ampleur que l'église ait subi.

En 1969, les Halles de Baltard furent détruites, mais l'église demeura Saint-Eustache-des-Halles pour les gens du quartier, tandis qu'elle devint rapidement l'église du Forum pour les nouveaux habitants.

Saint-Eustache constitue sans aucun doute l'une des églises parisiennes les plus importantes et cela est dû en grande partie à ses dimensions : 105 m de long sur 43,5 m de large et une hauteur sous voûte de 33,46 m. Ce sont là des proportions grandioses, dignes d'une cathédrale.

Sa remarquable harmonie, alliant à une structure gothique une ornementation Renaissance, est cependant moins flagrante vue sous l'angle de la façade occidentale, reconstruite au 18ème siècle et jamais achevée, cette façade rappelant celle de Saint-Sulpice. La façade sud en revanche permet d'apprécier la beauté de l'édifice grâce à la perspective largement ouverte par les jardins des Halles. Le chevet apparaît alors avec le gracieux campanile qui surmonte la Chapelle de la Vierge.

A chaque niveau, chapelles, bas-côtés et nef correspondent des fenêtres. D'innombrables gargouilles font saillie depuis les contreforts et l'on remarquera la puissance des arcs-boutants, à la fois appuis de la nef et du transept. Ce transept qui fait face à la rue des Prouvaires est orné d'un beau portail Renaissance et flanqué de tourelles. Au sommet du pignon, un cerf crucifère rappelle la conversion de Saint-Eustache. Enfin, dominant l'église et le quartier, se trouve le Plomb, culminant à 58 m.

L'église, suivant le plan de Notre-Dame-de-Paris, se compose d'une nef de 5 travées, flanquée de bas-côtés doubles, d'un large transept sans saillie, d'un chœur entouré d'un double déambulatoire et de 24 chapelles, les chapelles du bas-côté sud ayant une profondeur croissante et ce pour respecter le tracé de l'ancienne rue Trainée, aujourd'hui place René Cassin.

La nef : sa voûte est à ogives, liernes et tiercerons. Une petite galerie, le triforium, court tout autour de l'édifice, au dessus des grandes arcades.

Les fenêtres hautes dont les verrières sont ornées de délicates bordures de fleurs et de fruits (1637) forment avec leurs meneaux des cœurs et des fleurs de lys.

Le chœur est remarquable par ses vitraux signés Soulignac (1631) représentant les Apôtres et les Docteurs de l'Eglise, avec au centre sainte Agnès et le Christ ressuscité.

 

Sa haute voûte est réputée pour ses qualités acoustiques et, dans cette superbe nef, les grandes orgues emplissent de leurs notes puissantes et riches l'espace dans lequel tous viennent s'imprégner de musique. La richesse sonore de cet orgue est exceptionnelle : avec ses 8000 tuyaux et ses 5 claviers de 61 notes chacun, il offre une infinie possibilité de jeux harmoniques, particulièrement développés dans leur conception technique par l'organiste titulaire, Jean Guillou.
Il présente la richesse d'une double transmission et de deux consoles, transmission mécanique pour la console de tribune, électrique pour la console mobile dans la nef qui permet à l'organiste de jouer tout près du public et de dialoguer avec un orchestre ou une voix, sous les yeux des spectateurs.

De 1559 à nos jours, bien des instruments se sont succédé, détruits, incendiés, restaurés, remaniés. L'orgue tel qu'il se présente à nos yeux fut construit par Ducroquet en 1854. Les dimensions du buffet atteignent 18 mètres de haut sur 10,50 mètres de large. C'est Victor Baltard, architecte de la Ville, qui fut chargé de la réalisation du buffet, ainsi que de rétablir l'ornementation intérieure de l'église : chaire, maître-autel. La présentation qu'en fit Baltard au conseil de Fabrique laisse entrevoir toute la symbolique qui a présidé à la disposition des différents groupes de sculptures.
Alliant chimères, griffons, harpies, oiseaux nocturnes, lézards, dauphins, sirènes, tous les motifs réalisés dans la partie constituant le soubassement rappellent " les œuvres de la nature combinées par l'imagination des hommes et caractérisent les compositions poétiques et musicales dans leurs élans imprévus et souvent inspirés ". Mais la décoration de la partie supérieure : le couronnement, appartient à l'ordre des idées religieuses : anges, chérubins, et les trois statues massives de Sainte Cécile encadrée par Saül furieux, brandissant un javelot, et David cherchant à calmer par les accords de sa cithare l'agitation de Saül. Ce buffet fut réalisé en chêne de Hollande encaustiqué.
L'inauguration eut lieu le 26 mai 1854, en présence d'une foule immense, avec entre autres, le concours de César Franck. Par la suite eurent lieu de nombreuses restaurations, modifications (Merklin en 1879, Victor Gonzalès en 1932, Georges Danion-Gonzalès en 1967). Devenu muet pendant 10 ans, il fut intégralement reconstruit grâce à la Ville de Paris, propriétaire, par les facteurs Jan et Peter Van den Heuvel de Dordrech (Hollande) et inauguré en septembre 1989.

 

Fin de la Balade : Forum des Halles (RER)

 

 

POUR PROLONGER LA PROMENADE

 

De la place Cassin prendre la rue de turbigo  et tourner tout de suite à gauche dans la rue Montorgueil, traverser la rue Etienne Marcel, puis la rue Tiquetonne puis tourner à droite dans la rue Marie Stuart jusqu'au passage du grand Cerf

 

LE PASSAGE DU GRAND CERF (10)

 

Adresse 145, rue Saint-Denis – 8, rue Dussoubs, 75002 Paris Statut voie privée Taille longueur 113 m – largeur 3 m Inscription ISMH 14 novembre 1985.

En 1825, la maison du « roulage du Grand Cerf », qui était le terminus des Messageries Royales, fut démolie. La date d’ouverture du passage reste imprécise. Sans doute, vers 1835, il fut ouvert. Le style de la verrière est cependant plus tardif.

Son histoire est étroitement liée à l’histoire du quartier : le quartier Saint-Denis était en 1830 le plus populaire et industrieux de Paris où l’on y trouvait des petites fabriques et des ateliers. L’apparition de passages plus luxueux fit de l’ombre au Passage du Grand Cerf. Pourtant, la qualité de son architecture mérite une attention. Sa hauteur, 11,80 m, est la plus importante de tous les passages parisiens. Sa structure en partie métallique permettait de construire deux niveaux de façade entièrement vitrée. L’habitation ne commence qu’à partir du troisième étage. Ainsi,
on a pu dire que ce Passage était plutôt destiné à la production et à l’artisanat qu’au luxe et à la vente de ses produits.

En 1862, il fut légué à l’Assistance Publique. Une désaffection progressive a nui à son entretien. Délaissé pendant de nombreuses années, le Passage du Grand Cerf a été réhabilité en 1990. Il est aujourd’hui l’un des passages les plus attrayants de Paris.

Les « Puces » du meuble contemporain y ont lieu 2 fois par an.

 

Fin de la Balade : rejoindre le métro Réaumur-Sébastopol en tournant à gauche dans la rue Saint Denis puis à droite dans le passage de la trinité  puis à gauche dans le boulevard de sébastopol jusqu'au Métro

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ven.

08

nov.

2013

rando visite du familistère de Guise

Statue de Jean-Baptiste André Godin devant le Familistère

 

 

C'est en 1846 que cet industriel s'installe à Guise pour fonder une entreprise d'appareils de chauffage et de cuisine, les fameux « poêles Godin », dont il est l'inventeur ; fabriqués en fonte, diffusant bien mieux la chaleur que les anciens modèles en tôle, ces appareils ont permis à Godin, d'origine modeste, de faire rapidement fortune et de s'imposer sur un marché en pleine expansion. Mais il a lui-même été simple ouvrier, et a conservé le souvenir des terribles conditions de vie et de travail des salariés de l'industrie – constatées notamment au cours d'un Tour de France qu'il effectue, aux côtés d'un compagnon, entre 1835 et 1837. Il entend par conséquent utiliser sa fortune pour améliorer la vie de ses employés, et proposer ses solutions au problème du paupérisme ouvrier. Disciple de Charles Fourier, il entre en contact avec l'École sociétaire et, en 1854, investit le tiers de sa fortune dans une tentative d'implantation d'une colonie phalanstérienne au Texas menée par Victor Considerant. L'échec de cette expérience le convainc de mettre lui-même en pratique ses idées, progressivement et avec pragmatisme, pour éviter un nouvel échec.

 

Le Familistère

« Familistère » est le nom donné par Godin aux bâtiments d'habitation qu'il fait construire pour ses ouvriers et leurs familles à partir de 1858 et jusqu'en 1883, probablement à partir de plans de l'architecte fouriériste Victor Calland. Il s'inspire directement du phalanstère de Fourier, mais, comme il le fera toujours, effectue un tri dans la théorie pour l'adapter à ses propres idées et surtout pour la rendre plus réalisable.

Godin proscrit la maison individuelle et donne ses raisons dans Solutions sociales4 : «Les prôneurs de petites maisons ne remarquent pas qu'en descendant un peu, à partir de la petite maison, on voit poindre la hutte du sauvage […] Dans les campagnes, le mendiant en haillons possède un toit et un jardin. […] L'isolement des maisons est non seulement inutile, mais nuisible à la société». Pour Godin, le familistère permet de créer des «équivalents de richesse» auxquels les ouvriers ne peuvent accéder de manière individuelle, mais qui leur sont accessibles quand ils sont mis en commun en remplaçant « par des institutions communes, les services que le riche retire de la domesticité ».

 

Godin écrit en 1874 dans La richesse au service du peuple. Le familistère de Guise5 : «Ne pouvant faire un palais de la chaumière ou du galetas de chaque famille ouvrière, nous avons voulu mettre la demeure de l'ouvrier dans un Palais : le Familistère, en effet, n'est pas autre chose, c'est le palais du travail, c'est le PALAIS SOCIAL de l'avenir».

Description des bâtiments du familistère

Le familistère comprend plusieurs ensembles de bâtiments :

  • le Palais social, formé d'un pavillon central encadré par deux ailes de taille un peu plus modeste, destiné à l'habitation
  • le pavillon Cambrai, situé à l'écart du Palais social en face de son aile droite, lui aussi destiné à l'habitation. C'est le bâtiment le plus tardif, construit en 1883.
  • le bâtiment des économats, en face de l'aile gauche du Palais social
  • le bâtiment des écoles et du théâtre, en face du pavillon central du Palais social
  • la buanderie, bains et piscine, situé sur l'autre rive de l'Oise, du côté de l'usine

Les équivalents de la richesse

Reconstitution d'un appartement tel qu'il était au début du xxe siècle pour un salarié et sa famille

La première étape, la plus urgente, est selon Godin d'améliorer les conditions de logement et de vie des familles, en leur apportant les « équivalents de la richesse ».

Cette expression désigne l'ensemble des conditions de confort, de salubrité, que la bourgeoisie s'offre par l'argent et que les Familistériens pourront s'offrir désormais par la coopération. Hygiéniste convaincu, Godin inclut dans ces « équivalents de la richesse » tout ce qui garantit la salubrité du logement. La luminosité des appartements, la circulation de l'air, l'accès à l'eau potable à chaque étage sont des éléments fondamentaux que garantit l'architecture particulière des bâtiments. Le soin du corps est également assuré par la création d'une buanderie, située près du cours d'eau, dans lequel on lave et sèche le linge (évitant ainsi les odeurs d'humidité dans les logements), mais comportant également des douches et une piscine (au plancher mobile, pour permettre aux enfants d'y nager en toute sécurité) dont l'eau, provenant de l'usine toute proche où elle a servi à refroidir les tuyaux, arrive à parfaite température…

Enfin, Godin met en place tout un système de protection sociale en créant des caisses de secours protégeant contre la maladie, les accidents du travail et assurant une retraite aux plus de 60 ans.

La coopération comme principe

Les écoles et le théâtre

Si Godin se proclame fouriériste, il n'est pas pour autant un disciple fervent qui applique aveuglément une théorie : tout dans Fourier n'est pas applicable, loin de là, et d'autres que lui influencent la pensée de Godin. On retrouve, dans le Familistère, l'influence d'un mouvement coopératif ancien, et en particulier l'application des principes de la coopération anglaise, théorisés par Robert Owen et les « Équitables Pionniers » de Rochdale. Ces principes apparaissent dans le fonctionnement des économats, magasins coopératifs installés par Godin en face du Familistère, dans lesquels les produits de première nécessité y sont vendus au comptant, et dont les bénéfices sont répartis équitablement entre les acheteurs. Mais on retrouve tout particulièrement cette influence dans l'importance que Godin accorde à l'éducation des enfants, mais aussi des adultes. Il fait construire des écoles, mixtes et obligatoires jusqu'à 14 ans (à l'époque, la loi autorise le travail des enfants à partir de 10 ans), un théâtre, une bibliothèque, et multiplie lui-même les conférences pour enseigner à ses salariés les bienfaits de la coopération.

Le culte du Travail

Intérieur du Familistère, vue d'époque

Anticlérical virulent, Godin pratique cependant un déisme très personnel, évoquant un Être suprême bienveillant ; il croit de façon ardente que le Travail, toute activité ayant pour but de transformer la matière afin de vivre mieux, est la raison profonde de l'existence de l'Homme, et par conséquent d'atteindre l'essence humaine, une certaine part de divin. S'opposant aux principes mêmes du capitalisme, il estime que l'ouvrier devrait posséder le statut social le plus élevé, puisque c'est lui qui travaille, que c'est lui qui produit les richesses. Au-delà des aspects matériels de l'œuvre, le Familistère doit amener à une élévation morale et intellectuelle du travailleur, lui permettre de retrouver l'estime de soi et son indépendance vis-à-vis de la société bourgeoise.

L'éducation à l'économie sociale va dans ce sens, mais également l'architecture même des bâtiments : à l'intérieur des cours, les balcons qui donnent accès aux appartements sont créés pour être des lieux de rencontre permanents entre ouvriers, quelle que soit leur position dans l'usine, manœuvre, employé de bureau ou cadre, afin de donner naissance à une réelle fraternité entre Familistériens. Les fenêtres intérieures, la promiscuité, sont pensées comme des éléments d'émulation : la vue d'un intérieur bien tenu doit vous pousser à vous-même entretenir votre logement, d'autant plus que le regard de l'autre, et sa désapprobation, sont considérés comme la meilleure des sanctions. Cette architecture particulière, décrite par ses détracteurs comme « carcérale », est donc voulue, afin de permettre une autodiscipline et une responsabilisation des habitants qui rendent inutile toute forme de police.

Cette notion de responsabilisation n'est pas anecdotique : elle est à la base de l'œuvre de Godin, pour qui l'amélioration des conditions de vie n'est qu'une première étape. Il s'agit, à terme, de permettre aux ouvriers de se libérer de toute dépendance vis-à-vis du patronat, d'abolir le salariat et de lui substituer l'Association.

L'Association du Capital et du Travail ou Société du Familistère

Plan relief du familistère et de l'usine en 1931

Fondée en 1880, cette Association transforme l'entreprise en coopérative de production; les bénéfices sont utilisés pour financer les diverses œuvres sociales (écoles, caisses de secours), puis le reliquat est distribué entre les ouvriers, proportionnellement au travail fourni pendant l'année. Cependant, les bénéfices ne sont pas distribués en argent, mais sous forme d'actions de la Société : les ouvriers deviennent ainsi propriétaires de l'entreprise. Une fois tout le capital distribué, une forme de roulement s'établit, les plus jeunes recevant de nouvelles actions qui sont remboursées, cette fois en liquidités, aux plus anciens travailleurs. Les ouvriers, membres de l'Association, en sont donc les propriétaires et touchent, chaque année, un surplus de salaire proportionnel aux bénéfices. Charles Fourier avait théorisé une répartition équitable des richesses, permettant de récompenser à leur juste valeur le Capital, le Travail, et le Talent : Godin s'en inspire directement pour organiser l'Association. Il ne s'agit pas de donner la même chose à tous, mais bien de distribuer les richesses selon les mérites de chacun. C'est pourquoi il met en place une hiérarchie au sein de l'Association, essentiellement selon l'ancienneté : au sommet les associés (au moins 5 ans de présence), puis les participants et les sociétaires. Enfin, il reste les auxiliaires, travailleurs saisonniers ou occasionnels qui n'ont pas travaillé assez longtemps pour pouvoir appartenir à la Société. Chaque échelon est franchi, en théorie, en faisant preuve de mérite au travail, d'implication dans la vie démocratique de l'Association (participation aux différents conseils…) ; pour être nommé sociétaire ou associé, il faut vivre au Familistère. Enfin, seuls les associés participent à l'assemblée générale. À chaque niveau correspond une plus grande part des bénéfices, une meilleure protection sociale, une meilleure retraite. La création de cette Association, de même que la construction du Familistère, lui attire la sympathie de nombreux réformateurs sociaux, mais aussi de nombreux ennemis : clergé offensé par la mixité et la promiscuité des logements, commerçants menacés par les bas prix pratiqués dans les économats, patrons dénonçant le socialisme de Godin, mais aussi parmi l'extrême-gauche marxiste, considérant l'œuvre de Godin comme une forme de paternalisme, séduisant les ouvriers pour mieux les détourner de la Révolution et de leur émancipation.

Le devenir de l'Association

La cour intérieure du pavillon central en cours de réfection, en 2010
L'aile gauche du Palais social, endommagée pendant la Première Guerre mondiale et reconstruite en 1923

Après la mort de Godin en 1888, l'Association continue de fonctionner. Prospère notamment grâce au renom de la marque « Godin », l'entreprise se maintient parmi les premières du marché jusqu'aux années 1960. Sur le plan social, les choses restent également en l'état : bien que Godin ait toujours considéré l'Association comme une étape devant toujours progresser, les différents gérants qui lui font suite se concentrent sur la nécessité de conserver intacte l'œuvre du « Fondateur » : ainsi, aucun nouveau bâtiment n'est ajouté au Familistère. Les logements devenant très vite insuffisants pour accueillir de nouveaux ouvriers, une préférence est établie, les enfants de Familistériens devenant prioritaires pour l'obtention d'un appartement. Cette hérédité des logements entraîne des tensions, les associés apparaissant parfois comme une aristocratie satisfaite de ses privilèges et ne cherchant pas à les partager.

La disparition progressive d'un véritable « esprit coopérateur » parmi les membres de l'Association est parfois vue comme une des raisons de sa disparition en 1968. Confrontée à des difficultés économiques, cherchant à se rapprocher avec une maison concurrente, l'entreprise se transforme en juin 1968 en société anonyme. Elle est alors intégrée dans le groupe Le Creuset. La marque Godin a aujourd'hui été transférée à la société « Cheminées Philippe ».

Les logements ont été vendus en 1968. Quelques anciens Familistériens y vivent toujours. Classés « Monuments historiques » en 1990, les bâtiments font depuis 2000 l'objet d'une restauration menée par la ville de Guise et le département de l'Aisne. Le programme de valorisation Utopia, organisé par le syndicat mixte, a permis entre autres de rendre accessibles à la visite les économats et la buanderie-piscine, laissés à l'abandon depuis 1968.

Le site de Guise comprend donc deux volets indissociables : le lieu de production, l’usine Godin sur la rive droite de l’Oise, et le « Palais social » (terme utilisé par extension pour désigner le familistère au-delà des seules unités d'habitation d'origine, construites entre 1859 et 1877) où était organisée la vie des ouvriers et de leurs familles.

Le Familistère en chiffres7[modifier | modifier le code]

  • 10 millions de briques sont nécessaires à la construction des trois pavillons du Palais Social.
  • 30 000 m2 de surfaces sont offerts par l’ensemble des trois pavillons.
  • 1 kilomètre de coursives parcourt les trois pavillons du Palais.
  • 500 fenêtres percent les façades des trois unités d’habitation.
  • 495 appartements sont aménagés dans l’ensemble des cinq pavillons du Familistère avant 1918.
  • 1 748 personnes habitent au Familistère en 1889.
  • 50 berceaux peuvent être installés dans la nourricerie du Familistère.
  • 796 invités participent au banquet de la cinquième fête du Travail dans la cour du pavillon central en 1872.
  • 1 000 spectateurs prennent place au théâtre en 1914.
  • 1 526 employés travaillent dans les usines de la Société du Familistère en 1887.
  • 2 500 est le nombre record d’employés de l’Association du Familistère de Guise et à Bruxelles en 1930.
  • 4 000 modèles d’appareils et d’accessoires sont fabriqués par la Société du Familistère en 1914.
  • 210 000 appareils sont expédiés par les usines de Guise et Bruxelles en 1913-1914.
  • 664, c’est le nombre de pages qui composent le livre Solutions Sociales publié par Godin en 1871.

Le Familistère vu par Karl Marx et Friedrich Engels

Dans le Manifeste du parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels critiquent le projet d'amélioration de la condition ouvrière dans le chapitre Le socialisme et le communisme utopiques et critiques :

ils veulent remplacer les conditions historiques de l'émancipation par des conditions tirées de leur imagination, et l'organisation réelle et graduelle du prolétariat en classe sociale par une organisation élucubrée de la société.
…Et c'est sous le seul aspect de la souffrance extrême que le prolétariat existe pour eux.
…Ils voudraient améliorer l'existence de tous les membres de la société, même les plus privilégiés. C'est pourquoi ils lancent sans cesse leur appel à l'ensemble de la société sans distinction, et même de préférence à la classe dominante… C'est pourquoi ils rejettent toute action politique, et surtout toute action révolutionnaire. Ils veulent atteindre leur but par des moyens pacifiques, et ils essayent de frayer un chemin au nouvel évangile par la force de l'exemple, par des expériences limitées, qui, naturellement, se terminent par un échec !… Ils ne cherchent donc obstinément qu'à émousser la lutte des classes et à apaiser les antagonismes. Dans leurs rêves, ils ne cessent de faire l'expérience de leurs utopies sociales, de créer des phalanstères, de fonder des home colonies… Et pour la construction de tous ces châteaux en Espagne, ils sont forcés de faire appel au cœur et à la caisse de philanthropes bourgeois. Petit à petit, ils tombent dans la catégorie des socialistes réactionnaires ou conservateurs et ne s'en distinguent plus que par un pédantisme plus systématique et une foi superstitieuse et fanatique dans l'efficacité miraculeuse de leur science sociale.

En 1872, Friedrich Engels, dans les articles repris dans La question du logement, qualifie le Familistère de Guise d'expérience socialiste… devenue finalement, elle-aussi, un simple foyer de l'exploitation ouvrière.

Le Familistère et le logement de la classe ouvrière

Cette tentative réussie fruit d'une réflexion sociale cherchant une solution au problème du logement salubre des ouvriers est critiquée autant par les tenants du socialisme scientifique que par la droite conservatrice et libérale. Cette idée de créer des maisons renfermant des logements destinés uniquement à la classe ouvrière avait été critiquée par Napoléon Ier en 1809. Cela n'a pas empêché son neveu de s'engager en 1851 dans un programme de cités ouvrières qui se voulait ambitieux, mais n'a permis que la construction de la cité Napoléon faute de moyens. Cette tentative va produire le poncif d'une assimilation de la cité ouvrière à la « caserne ouvrière ».

Les milieux patronaux chrétiens sociaux vont aussi chercher et proposer des solutions à ce problème du logement collectif ouvrier en s'attachant à répondre aux critiques sur les questions des mœurs. Une des réponses peut se voir à Jujurieux où en 1835 Claude-Joseph Bonnet fonde les établissements C.J. Bonnet.

Les tenants d'un christianisme social qui restaure un ordre moral et social détruit par la Révolution de 1789 ont eu un premier apôtre en Frédéric Le Play qui publie en 1855 Les ouvriers européens. Pour lui, il faut promouvoir la possession de maisons individuelles, car la maison a des vertus morales.

En 1878, Émile Trélat va souligner le peu d'intérêt de la classe ouvrière pour ces cités : « C'est pour l'ouvrier un titre de véritable dignité humaine que d'avoir su dédaigner les avantages économiques qui lui étaient offerts, en gardant sa place commune dans la cité… Ce qui est acquis désormais, c'est l'inconvenance absolue de la cité caserne offerte aux ouvriers comme habitation ».

Cette réflexion autour du logement ouvrier, collectif ou maison individuelle, est l'objet d'un débat à partir du Second Empire jusqu'aux lois sur le logement social8.

 

 

rando visite sur 3 jours du 10 au 12 sep 2014

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mar.

13

janv.

2015

Les Passages couverts de Paris

LES PASSAGES COUVERTS

 

A la fin du 18eme siècle PARIS présente encore les caractéristiques du moyen-âge (rue boueuse, pavé inégal sans trottoirs ni égouts, mal éclairée la nuit). Les rues sont très encombrées.

Au lendemain de la révolution française, la confiscation des biens des émigrés et la vente des biens nationaux entrainent une spéculation immobilière sue des grandes surfaces appartenant souvent à des congrégations religieuses (ouverture du passage du Caire en 1799 sur le territoire des Filles-Dieu).

L’émergence de nouveaux riches et la paix retrouvée permettent le développement du commerce ; sur la mode des souks arabes, l’apparition des passages couverts coïncide avec la mode orientale après l’expédition d’Egypte. Progressivement les structures en bois sont remplacées par des structures en fer ; certaines galeries proches d’un terminus de diligences attirent la clientèle des voyageurs qui y font des emplettes en surveillant l’heure (présence fréquente de grosse horloge) : nombreuses boutiques de nouveautés, café, salons de lecture, salon littéraire. Progressivement cela devint le lieu de promenades et de mondanité, par excellence. Leur apogée se situe vers 1850/1860 avec des galeries fastueuses chauffées et éclairées au gaz. 

Le développement du chemin de fer et la construction des grands magasins marquèrent le déclin progressif des passages couverts (150 galeries en 1850, seulement 20 galeries actuellement.

 

 

Départ de la Balade : Place de la Bourse

 

LA BOURSE

 

La bourse est connue sous le nom de Palais BRONGNIART.  (Alexandre Théodore Brongniart est un architecte français, né le 15 février 1739 à Paris, mort le 6 juin 1813 dans la même ville. Il devient membre de l'Académie d'Architecture en 1781 et architecte contrôleur des bâtiments de l'École militaire et des Invalides en 1782. En tant qu'architecte de l'École militaire et des Invalides (1782-1792), il a donné à ce quartier sa physionomie actuelle par le tracé de la place de Breteuil et des avenues alentour. Après la construction de l'hôtel de Monaco, rue Saint-Dominique (1774-1777), il obtient, grâce à l'appui de M. de Montesquiou, de faire percer la rue Monsieur et réalise ainsi une fructueuse opération immobilière, concrétisée par les hôtels de Montesquiou (1781), de Bourbon-Condé (1782) et sa propre demeure, au coin du boulevard des Invalides et de la rue Oudinot (1782). Passés les tourments révolutionnaires, il multiplie les projets à l'attention du nouveau pouvoir. Son dessin proposé pour un palais de la Bourse séduit Napoléon Ier qui lui tient ces propos : « Monsieur Brongniart, voilà de belles lignes. À l'exécution mettez les ouvriers ! ». En tant qu'Inspecteur général en chef de la Deuxième section des Travaux publics du Département de la Seine et de la Ville de Paris, Brongniart se voit confier la conception du cimetière du Père Lachaise dont il dessinera les principales lignes en 1804 et où il est inhumé dans la 11ème division. Autres réalisations : Couvent des Capucins, actuel lycée Condorcet,  Eglise de Romainville...)Edifié entre 1808 et 1826, c’est un monument néo-classique avec un péristyle à colonne corinthienne (Brongniart, décédé en 1819 ne vit pas le fin des travaux). Deux ailes furent ajoutées en 1902/1907 au bâtiment primitif.

Remonter la rue Vivienne , puis tourner à droite  rue Saint Marc

 

LE PASSAGE DES PANORAMAS (1)

 

Situé entre la rue Saint Marc (n°10) et le boulevard Montmartre (n°11).

Créé par James Thayer en 1799, il doit son nom aux 2 panoramas (démolis au milieu du 19eme siècle). Ces tableaux panoramiques étaient peints sur le mur circulaire d’une rotonde au centre de laquelle se plaçaient les spectateurs. Dès 1816, c’est la première galerie éclairé au gaz (procédé inventé par Philippe Lebon (1767-1804,  il obtint un diplôme d'ingénieur des Ponts et Chaussées à Angoulême, puis devint professeur de mécanique à l'École des ponts et chaussées de Paris. À partir de 1797, il s'intéressa à l'utilisation du gaz issu de la distillation du bois pour l'éclairage et le chauffage. Ainsi, le 28septembre 1799, il obtint un brevet d'invention pour ses "thermolampes". En 1801, il réfléchit à un projet de moteur à gaz avec pompe d'alimentation et inflammation par un dispositif électrique.)

En 1836 s’y ajoute les galeries Saint Marc, Feydeau, Montmartre et la galerie des variétés.

Il est difficile d’imaginer le luxe de l’endroit (cité dans le père Goriot d’Honoré de BALZAC et par ZOLA dans NANA : « C’était, sous les vitres blanchies de reflets, un violent éclairage, une coulée de clartés, des globes blancs, des lanternes rouges, des transparents bleus, des rampes de gaz, des montres et des éventails géants en traits de flamme, brûlant en l’air; et le bariolage des étalages, l’or des bijoutiers, les cristaux des confiseurs, les soies claires des modistes, flambaient, derrière la pureté des glaces, dans le coup de lumière crue des réflecteurs; ») à la vue de la verrière vétuste et des boutiques tristounettes ( les allées latérales sont envahies par des sandwicheries. La galerie des variétés est l’entrée des artistes du théâtre du même nom).

Les boutiques les plus intéressantes du passage :

Au n°43 : minuscule galerie.

Au n° 47 Boutique du graveur STERN (depuis le 19eme  siècle gravure de cartes de visite) la boutique a conservé son décor du second empire, cuir et boiseries

Au n°57 l’Arbre à Cannelle a remplacé la boutique du chocolatier Marquis célèbre à l'époque.

 

Traverser le boulevard Montmartre

 

LE PASSAGE JOUFFROY (2)

 

10-12 Bd Montmartre – 9 rue de la grange batelière

À l’entrée du passage boulevard Montmartre l’hôtel Mercure Ronceray, vieil établissement parisien où vécut le compositeur Rossini de 1828 à 1832, il y composa l’opéra «Guillaume Tell» et l’entrée du musée Grévin : Conçu en 1881 par Arthur MEYER (Fondateur et directeur du prestigieux Gaulois " -journal conservateur, absorbé par Le Figaro en 1929 - constitue le grand titre de noblesse d'Arthur Meyer. Personnage omniprésent du monde de la presse et de la politique, aimé, critiqué, honni, ce petit-fils de rabbin suivra un parcours atypique et deviendra, au cours des années, royaliste, antidreyfusard et catholique. Désireux de lancer un quotidien, il fait fortune à la Bourse et, boulevardier notoire, crée le Musée Grévin en 1881. Important acteur de l'affaire Boulanger, il complote aux côtés de la duchesse d'Uzès pour le retour de la monarchie. Offensé par les violentes insultes antisémites de Drumont, il se bat en duel avec l'auteur de La France juive. Cet antidreyfusard convaincu, converti au catholicisme en 1901, reste pourtant la cible privilégiée de L'Action française. Marié tardivement à une jeune aristocrate, ami des princes et des artistes telles Sarah Bernhardt, Arthur Meyer aura eu surtout pour passion le journalisme et dirigera Le Gaulois jusqu'à sa mort, en 1924.) et un dessinateur caricaturiste Alfred GREVIN. Inauguré en 1882, Il présente des grandes scènes historiques et les vedettes du moment. Le théâtre fut créé en 1901 les sculptures sont de bourdelle et de Rodin et le rideau du peintre Jules CLERET, peintre et décorateur mais surtout connu pour ces affiches (Jules Chéret fut tout d'abord un pionnier dans le domaine de l’affiche lithographique en couleurs, et il est considéré comme l'inventeur de l'affiche moderne publicitaire. La lithographie a été l’une de ses techniques préférées. A côté de ses fameuses affiches, il a réalisé dans des formats plus modestes un grand nombre d’œuvres lithographiées, proches des dessins, destinés à illustrer par exemple des menus, des programmes de spectacles, des faireparts de naissance, et nombre de travaux intimistes. Jules Chéret fut également un grand décorateur mural. Cette œuvre décorative est visible à la Villa " La Sapinière " (1895-1897) de son ami le Baron Vitta, mais aussi à l’Hôtel de ville de Paris (1898-1902), au Musée Grévin, avec le rideau de scène (1900), à la Taverne de Paris (1905), à encore à la Préfecture de Nice, entre autres).

Ouverte en 1847 cette galerie, mieux entretenue que la précédente est juste dans le prolongement du passage du panorama; elle longe le musée Grévin qui y déverse une foule de visiteurs.

Le passage Jouffroy est le premier passage construit entièrement en fer et en verre.
Ses structures métalliques témoignent de l’évolution des techniques, des colonnes de fonte soutiennent les planchers et s’élèvent jusqu’à la verrière. Le passage fut le premier à être chauffé par le sol. Remarquer la verrière en ogive.
La configuration du terrain obligea les architectes à créer un décrochement en «L» à partir d’un escalier qui rattrape une légère déclinaison.
Les cafés-concerts et les beuglants connurent une vogue immense au 19e siècle, le plus célèbre, l’Estaminet Lyrique fit long feu. Les boutiques du passage furent toujours de qualité, cafés, modistes, tailleurs, coiffeurs, lingerie, magasin de gants…

Il a été entièrement rénové en 1987 et, à cette occasion, a recouvré son dallage d’origine.
Le passage Jouffroy a gardé tout son charme des origines et est toujours très visité.

Les boutiques les plus intéressantes du passage sont :

N° 15-25 : Curieux magasin d’articles orientaux en tout genre…
N° 37 : Boutiques de cannes anciennes de M. Segas
N° 36 : Magasin « Au bonheur des dames » spécialiste des dessins de broderie
N° 41 : Boutique « Pain d’épice » jouet et maisons de poupée à l’ancienne
N° 58 : Librairie spécialisée dans les revues et les affiches de cinéma
N° 60 : Salon de thé «Tous les délices»

Traverser la rue de la Grange Batelière

 

LE PASSAGE VERDEAU (3)

6, rue de la Grange Batelière – 31, bis rue du Faubourg Montmartre,

Ouvert en 1846 par la Société du Passage Jouffroy, il reçut le nom de l’un des membres de cette société. Dans le prolongement des passages Jouffroy et Panoramas, il a toujours souffert de la comparaison. C’est pourtant l’un des plus clairs, des plus aérés, avec sa haute verrière en arête de poisson et un dessin très épuré de lignes néo-classiques.

Dès l’ouverture de l’Hôtel Drouot, le Passage attire de nombreux collectionneurs. Outre de vieux livres, on trouve dans ce passage, des appareils photographiques d’occasions, des meubles anciens, des broderies. À cet agréable bric-à-brac s’ajoutent plusieurs restaurants et salons de thé.

Les boutiques les plus intéressantes de ce passage sont :

– n° 14-16 : Magasin de vente et de restauration de photos anciennes et modernes

– n° 18-27 : Belles librairies spécialisées dans les livres anciens
– n° 26 : Boutique « La France ancienne » vieux papiers, almanachs, anciennes cartes postales

 

 

Tourner à gauche dans la rue du faubourg Montmartre, puis à gauche dans la rue de Provence, puis à gauche dans la rue Drouot.

 

L'HOTEL DROUOT

 

L'Hôtel Drouot situé rue Drouot dans le 9e arrondissement de Paris est la plus importante salle des ventes de France. Il est aussi l’une des principales places du marché de l'art au niveau mondial, notamment pour les antiquités, les livres, l'Art nouveau et l'Art déco ainsi que les Arts premiers.

La vente  aux enchères publiques est une pratique très ancienne qui remonte à l'époque romaine; Disparue avec l'empire romain, c'est à Paris qu'elle reparait; En 1254 Saint-Louis installe les sergents à verges et à cheval, puis en  1552 un édit d'Henri II institue les offices des maîtres priseurs vendeurs et donne à la profession des traits caractéristiques encore valables aujourd'hui .Les commissaires priseurs sont des officiers ministériels.

Autour de ce lieu chargé d’histoire, tout le quartier est investi par les antiquaires, les marchands et les études de commissaires-priseurs dans les rues Drouot, Rossini ou Grange Batelière.

L'Hôtel Drouot est installé sur le site de l'ancienne ferme de la Grange Batelière depuis 1851. Il a été inauguré le 1er juin 1852.
L’hôtel des ventes et la rue où il se trouve tiennent leur nom du Comte Antoine Drouot. Avant l’ouverture de ce site comprenant 14 salles de vente, les ventes aux enchères avaient lieu au n° 2, place de la Bourse. En 1869, l'ingénieur Edoux y installa l'un des premiers monte-charge hydrauliques de Paris. A partir de la fin du siècle, ce lieu bénéficia également de l'éclairage au gaz.

Dès le XIXe siècle, les commissaires-priseurs faisaient déjà la publicité des ventes grâce à la presse : des affiches étaient apposées directement sur la façade du bâtiment et les ventes étaient annoncées dans des journaux spécialisés tel que "Le Gratis" (créé en 1834 et devenu par la suite Le Moniteur des Ventes). C’est également à cette époque que La Gazette de l'Hôtel Drouot (hebdomadaire traitant de toutes les ventes aux enchères) a vu le jour.

Le bâtiment a été complètement restructuré au début des années 1980. De 1976 à 1980, pendant les travaux du nouvel Hôtel Drouot, les ventes se sont déroulées dans l'ancienne gare d'Orsay.
Depuis 1999, des écrans d'ordinateurs placés à tous les étages de l'hôtel des ventes informent les visiteurs des expositions et ventes du jour. L’actuel Hôtel Drouot comporte 16 salles de vente aux enchères réparties sur 3 étages.

L'union des "commissionnaires de l'hôtel Drouot remonte à 1832. C'est la seule corporation qui subsiste en France. Les premiers furent des Auvergnats remplacés progressivement par des Savoyards dont le recrutement se faisait et se fait encore par cooptation dans le cercle familial ou villageois. Ils portent sur le collet un N° (transmissible au successeur) et utilisé de préférence au nom.


Descendre la rue Drouot, traverser les grands boulevards, prendre la rue de Richelieu, tourner à gauche dans le passage des princes

 

LE PASSAGE DES PRINCES (4)

 

97, rue de Richelieu-5, boulevard des Italiens, 75002 Paris Ouverture ouvert du lundi au samedi de 8 h 00 à 20 h 00 Statut voie privée Taille longueur 80 m – largeur 3 m Inscription ISMH 11 août 1975 Façades, verrière et sol du passage

 

Dernier né des passages couverts du 19ème siècle.

Le banquier Mirès acheta le « Grand Hôtel des Princes et de l’Europe », palace situé 97 rue de Richelieu, ainsi qu'une parcelle en vue de l'édification d'un passage constituant un raccourci pour les piétons. Il s'agissait d'une galerie au décor assez simple surmontée d'une verrière à double pente rythmé à chaque travée par de doubles arceaux métalliques formant des arabesques. Le passage fut inauguré en 1860, sous le nom de passage Mirès. Propriété dès 1866 de la Compagnie d'assurance sur la vie, devenue depuis les AGF, le passage fut détruit en 1985 pour une opération immobilière mais fut reconstruit à l'identique par les architectes A. Georgel et A. Mrowiec. Néanmoins l'angle ouvert qu'il formait d'origine a alors été redressé de façon à former un angle droit. Divers éléments du décors d'origine furent alors réemployés, comme une belle coupole des années 1930 en verre coloré décoré de roses réinstallée sur la portion située à proximité du boulevard des Italiens. Ce petit passage contient principalement de nos jours des marchands de jouets.

 

Tourner à gauche dans le boulevard des Italiens, puis tout de suite à gauche dans la rue Favart.

 

 

L'OPERA COMIQUE (5)

 

L’Opéra Comique est créé sous le règne de Louis XIV, en 1714. Il s’agit de l’une des plus anciennes institutions théâtrales et musicales de France avec l’Opéra de Paris (anciennement Académie royale de musique) et la Comédie-Française. Son histoire fut tour à tour turbulente et prestigieuse jusqu’à sa toute récente inscription sur la liste des théâtres nationaux en 2005.
 
On appelle opéra-comique le genre de spectacle représenté par l’Opéra Comique. Comique ne signifie pas que le rire est obligatoire mais que les morceaux chantés s’intègrent à du théâtre parlé. L’opéra-comique s’oppose donc à l’opéra, entièrement chanté.

Le bâtiment actuel fut construit de 1893à 1898 par l'architecte : Louis Bernier (né à Paris en 1845 et décédé en 1919Entré à l'École des beaux-arts en 1864, il fréquente l'atelier d'Honoré Daumet. Deux fois logistes, il remporte le premier grand prix de Rome en 1872 pour un projet de muséum d'histoire naturelle. Il séjourne à l'Académie de France à Rome de 1873 à 1877, ses envois de Rome étant constitués d'un projet de restauration du Mausole Halicarnasse. De retour à Paris, il est architecte pour le conseil général des Bâtiments civils. Il succède à Georges-Ernest Coquart comme architecte de l'École des beaux-arts où il construit un monument à Félix Duban. Son œuvre majeure est le théâtre national de l'Opéra-comique, reconstruit suite à son incendie en 1887.Il dirige un atelier officiel de l'École des beaux-arts à partir de 1905. Il est élu en 1898 à l'Académie des beaux-arts au fauteuil n°3 de la section architecture. Il est président de la Société centrale des architectes, actuelle Académie d'architecture entre 1911 et 1914. Son nom a été donné à une place de Paris dans le quartier des Batignolles. Bibliophile, il lègue sa collection d'ouvrages anciens au Musée Condé à Chantilly.)


Cette salle fut inaugurée en 1898 et le bâtiment classé aux monuments historiques en 1977.

C'est le premier en France conçu avec un équipement totalement électrique.
Construit selon les règles de sécurité les plus récentes à l’époque: matériaux incombustibles ou ignifugés, nombreux postes d'incendie, rideau de fer et nombreuses arrivés d'eau au dessus du plateau

Les artistes sollicités par Louis Bernier représentent l’art académique. Lauréats d’un grand prix de Rome, professeurs à l’Ecole des beaux-arts et/ou membres de l’Académie, ils ont donné leur identité visuelle aux villes remodelées par l’urbanisme et la révolution industrielle.

La décoration se caractérise par son éclectisme, propre à une période de transition passionnée d’histoire. Entre deux expositions universelles, elle exploite des sujets et des motifs identitaires : le mouvement et la vitalité (que symbolise l’élément végétal), la lyre et le masque. Ouvrages et compositeurs y sont évoqués de façon à élever un monument au génie lyrique français.

Perron de six marches rythmé par des grilles et des candélabres.
Rez-de-chaussée à bossages puis hauteur en pierre lisse.
Trois hautes baies cintrées avec encadrement en colonnes corinthiennes.
Attique percé de six fenêtres alternant avec six cariatides, celles de gauche d’André-Joseph Allar (1845-1926), celles du centre de Gustave Michel (1851-1924), celles de droite d’Emile Peynot (1850-1932).
Le chéneau est décoré de masques et d’acrotères au sigle de la République Française.
Dans les arrière-corps latéraux figurent des allégories : à gauche, La Musique par Denys Puech (1854-1942), à droite La Poésie par Ernest-Charles Guilbert (1848- ?).

 

 

Tourner à gauche dans la rue de Marivaux, puis à droite dans la rue Guétry, puis à gauche dans la rue de Gramont, traverser la rue du 4 septembre, continuer et tourner à droite dans la rue Saint Augustin, puis tourner à gauche dans le passage Choiseul

 

LE PASSAGE CHOISEUL (6)

 

40, rue des Petits Champs, 75002 Paris Statut voie privée Taille longueur 190 m – largeur 3,9 m Inscription ISMH 7 juillet 1974 Le passage de Choiseul, plus simplement nommé le passage Choiseul, est un passage couvert parisien situé dans le IIe arrondissement, entre la rue des Petits-Champs au nord et la rue Saint-Augustin au sud.

Le passage fut édifié en 1829 à proximité des Grands boulevards, alors très fréquentés, par l’architecte Antoine Tavernier à l’emplacement de quatre hôtels contigus acquis par la banque Mallet dans le but d'une opération spéculative. Les promoteurs firent démolir ces hôtels, à l'exception de quelques éléments de l’hôtel de Gesvres qui furent conservés, dont le porche qui constitue aujourd’hui l’entrée Nord du passage.

Le lieu possède un passé littéraire ; Alphonse Lemerre, le premier éditeur des poètes Parnassiens possédait en effet sa boutique dans le passage au no 23, et Louis-Ferdinand Céline y vécut enfant de nombreuses années, sa mère y tenant une boutique de « nouveautés » au no 67. Il immortalisa le passage dans sa décrépitude en 1936 sous le nom de « Passage des Bérésinas » dans Mort à crédit.  (Pour parler de notre Passage Choiseul, question du quartier et d’asphyxie : le plus pire que tout, le plus malsain : la plus énorme cloche à gaz de toute la Ville Lumière !… trois cents becs Auer permanents !… l’élevage des mômes par asphyxie ! »D’un château l’autre. « Moi, j’ai été élevé au passage Choiseul dans le gaz de 250 becs d’éclairage. Du gaz et des claques, voilà ce que c’était, de mon temps, l’éducation. J’oubliais : du gaz, des claques et des nouilles. Parce que ma mère était dentellière, que les dentelles, ça prend les odeurs et que les nouilles n’ont aucune odeur. » Cahiers Céline 2, p. 62.« En haut, notre dernière piaule, celle qui donnait sur le vitrage, à l’air c’est-à-dire, elle fermait par des barreaux, à cause des voleurs et des chats. C’était ma chambre, c’est là aussi que mon père pouvait dessiner quand il revenait de livraisons. »Mort à crédit. « […] moi qu’ai vécu Passage Choiseul, dix-huit ans, je m’y connais un peu en sombres séjours !… ».D’un château l’autre)

 Le théâtre des Bouffes-Parisiens possède sa sortie secondaire dans le passage et contribue depuis son ouverture en 1857 à l'animation du passage.

C'était le théâtre d'Offenbach

Progressivement tombé en désuétude comme beaucoup d'autres passages parisiens, le passage Choiseul a connu une explosion de sa fréquentation au début des années 1970 quand le couturier Kenzo y ouvrit une boutique branchée. Sa fréquentation qui avait reculée depuis le déménagement du couturier place des Victoires s'est relativement stabilisée depuis lors, mais est tributaire des heures de bureaux, le passage étant peu fréquenté ou fermé en dehors de ces horaires. Le passage possède peu d'éléments décoratifs et ses boutiques ne possèdent pas d'attrait ornemental particulier.

Maintenant, les boutiques forment un bazar éclectique. Y voisinent des vitrines de livres, de prêt-à-porter, de chaussures, de décoration et de restauration.
Remarquer les deux marquises de qualité, en bon état de conservation, qui couronnent les entrées principales et la belle verrière à deux pentes.

À noter dans ce passage au :

N° 16-18 : imprimerie
N° 36 : boutique de jeux de société
N° 52-76 : magasin d'arts graphiques
N° 62 : accès au théâtre des Bouffes Parisiens dont le propriétaire est Jean-Claude Brialy
N° 82 : librairie spécialisée dans le solde de livres récents

 

 

Tourner à gauche dans la rue des petits champs,  passe devant la bibliothèque nationale puis tourner à gauche dans la galerie Colbert

 

LES PASSAGES COLBERT ET LA GALERIE VIVIENNE (7)

 

Le PASSAGE COLBERT

6, rue des Petits Champs - 6 rue Vivienne, 75002 Paris Statut voie privée Inscription ISMH 7 juillet 1974 Propriétaire État, Ministère de la Culture

En 1826, la société Adam et Compagnie acheté à l’État un ancien hôtel, construit par Le Vau, ayant appartenu à Colbert, puis au régent Philippe d’Orléans.

Afin de concurrencer la Galerie Vivienne, la société Adam et Compagnie décida de faire construire, au lieu et place de l’hôtel, une galerie tout aussi remarquable que sa voisine.

L’architecte J. Billaud élève une vaste rotonde, éclairée par un dôme de verre. Au centre, il avait placé un magnifique candélabre en bronze portant une couronne de sept globes de cristal, éclairés au gaz, qu’on appela le «cocotier lumineux». Il devint le haut lieu des rendez-vous galants sous la Monarchie de Juillet.

Aujourd’hui disparu, il a été remplacé par une statue datant de 1822.

L’architecture de la galerie inspira de nombreux architectes de toute l’Europe : le principe de la rotonde a été souvent retenu quand il s’agissait de croiser des allées dans une galerie. Peu à peu, la désaffection gagne les lieux. Elle fut fermée en 1975.
La Bibliothèque Nationale racheta la galerie. En 1986, l’architecte Blanchet
la rénova dans un état proche de ce qu’elle était à l’origine.
Elle est en travaux pour l’aménagement du l’Institut national d’Histoire de l’Art.

À noter : côté rue des Petits Champs, le restaurant « Le Grand Colbert » décoré dans le style de la galerie.

 

La GALERIE VIVIENNE

Elle est construite en 1823 par le président de la Chambre des Notaires Marchoux, à l'emplacement des hôtels Vanel de Serrant et du passage des Petits-Pères, d'après les plans dessinés par l'architecte François Jean Delannoy. Ce dernier conçoit un décor de style pompéien néo-classique recouvert d'une verrière élégante, fait de mosaïques, peintures et sculptures exaltant le commerce. Les travaux de restauration permettent de réhabiliter les caducées, ancre et ornes d'abondance qui ornent les fenêtres en demi-lunes ainsi que les déesses et les nymphes qui décorent la rotonde.

Les mosaïques du sol avec fond en terrazzo, sont signées G. Facchina et Mazzioli. Leur sobriété souligne, par la répétition de formes géométriques simples n'est pas sans rappeler le style des mosaïques de la rue de Rivoli. La grande galerie de 42 m de long est suivie d’une rotonde vitrée avec une coupole en verre hémisphérique, l’ensemble étant d’origine, les carreaux permettant une aération modulée.

Inaugurée en 1826 sous le nom de Marchoux, puis rapidement baptisée Vivienne, cette galerie tire profit de son emplacement exceptionnel. Elle attire bon nombre de visiteurs avec ses boutiques de tailleur, bottier, marchand de vin, restaurateur, libraire, mercier, confiseur, marchand d’estampes ...

Située entre le Palais Royal, en déclin, la Bourse et les Grands Boulevards, ce passage connaît un succès considérable jusqu'à la fin du Second Empire. Mais la galerie perd un peu de son attrait avec le déménagement des commerces prestigieux vers la Madeleine et les Champs-Élysées et notamment à cause de la Révolution haussmannienne. Aucun autre ne se trouve mieux placé que lui pour être un foyer brûlant de circulation et d'activité. L'escalier monumental du numéro 13 conduit à l'ancienne demeure de Vidocq après sa disgrâce. Ce bagnard était devenu chef d'une brigade de police formée d'anciens malfaiteurs. Vivienne résiste au départ du Duc d'Orléans, devenu Louis-Philippe, pour les Tuileries.

Il y a une concurrence historique avec la galerie Colbert se trouvant à proximité. Depuis 1960, la galerie est redevenue très active. Elle présente des boutiques de mode et de décoration, des défilés de haute couture s’y tiennent. L'installation de Jean-Paul Gaultier et de Yuki Torii en 1986 a permis la résurrection de la galerie. Celle-ci héberge aujourd'hui de nombreuses boutiques de prêt-à-porter et d'objets décoratifs.

Noter :
À l’entrée de la rue Vivienne : boutique Jean-Paul Gautier
N° 35 : Salon de thé « A priori thé »
N° 33 : Atelier et boutique de fleurs artificielles Emilio Robia
N° 45-47 : Librairie d’ouvrages et de livres anciens DF Jousscaume
Côté rue des Petits Champs : Belle boutique rénovée de Legrand, installé depuis 1919, caviste, épicier, chocolatier.

 

 

Rejoindre le Palais Royal en traversant la rue des petits champs et la rue du beaujolais

 

LE PALAIS ROYAL (8)

 

LE MODELE DES PASSAGES

Les galeries de Montpensier, de Beaujolais, de Valois, des Proues et du Jardin entourent les Jardins du Palais Royal.

À l’intérieur, on fit construire d’autres galeries dont les vestiges subsistent encore comme la galerie d’Orléans dont il reste les belles colonnades.

Le duc d’Orléans, Philippe Egalité, pour subvenir à ses frais importants, agrandit le Palais Royal et loua le rez-de-chaussée à des commerçants, tenanciers de tripots, transformant ainsi le Palais Royal en véritable cité du jeu et du plaisir.

En 1786, trois des quatre bâtiments prévus furent achevés selon les plans de Victor Louis. La construction de la quatrième aile fut différée faute de crédits suffisants. À sa place, l’entrepreneur construisit les Galeries de Bois. Elles furent prolongées par une autre galerie en 1792 dont le toit ajouré de dalles de verres lui fit donner le nom de Galerie Vitrée.

Les galeries du Palais Royal devinrent le modèle de la vie dans les passages : les flâneurs s’y abritaient des intempéries, le libertinage s’y exerçait sans contrainte.

À la suite d’un incendie qui ravagea la Galerie Vitrée, l’architecte Fontaine détruisit ces deux galeries pour y bâtir une nouvelle galerie, la Galerie d’Orléans.

Celle-ci fut une des plus grandioses et originales de l’histoire des galeries parisiennes, mais marqua cependant le déclin de la vie particulière du Palais Royal car le roi Louis-Philippe supprima les tolérances dont bénéficiaient les approches du Palais.

Actuellement, on constate un renouveau du commerce de qualité : mode, décoration, antiquaires.

 

HISTOIRE DU PALAIS ROYAL

Le palais a originellement été construit par l’architecte Jacques Lemercier à la demande du cardinal de Richelieu, à partir de 1622. À cette époque, il s’agissait du palais Cardinal. Entièrement reconstruit vers 1781, des galeries sont érigées sur le pourtour du jardin, et vendues à des commerçants. Il ne reste du Palais original, que la galerie des Proues, au sud-est.

À sa mort, le cardinal de Richelieu légua le palais à Louis XIII.

À partir de 1643 après la mort de Louis XIII, la régente Anne d'Autriche et son fils, le jeune Louis XIV, ainsi que le cardinal Mazarin quittèrent Le Louvre pour habiter ce palais. C’est à cette époque qu’on le rebaptise « Palais Royal ».

En 1648, à l’époque de la Fronde, les Parisiens envahissent le palais pour s’assurer que le jeune Louis XIV et sa mère n’ont pas pris la fuite.

En 1661, Louis XIV s’installe au Louvre et c’est son frère Philippe (dit Monsieur frère du roi) qui reçoit le palais en apanage. En 1692, le régent Philippe II d’Orléans (fils de Monsieur) en hérite. Sous la Régence, il habita le Palais et y mena une vie de débauche avec ses « roués ».

À la veille de la Révolution française, le palais appartenait à Philippe IV d'Orléans (futur Philippe-Égalité) qui le fit reconstruire suite à un incendie survenu en 1773. Il en fit alors un haut-lieu parisien, et y installa des boutiques, des théâtres, des cafés), un jardin… On surnomma alors le palais, le palais marchand et Philippe d'Orléans, «  le prévôt des marchands ». Le Palais-Royal devint un lieu d’agitation et un lieu de divertissement et de débauche. À l’époque de la Révolution, le Palais-Royal devint le centre de toutes les agitations populaires. Les orateurs y haranguaient la foule et c’est de là que partit l’agitation qui précéda la prise de la Bastille Ainsi, le 12 juillet 1789, Camille Desmoulins harangua la foule (son discours est demeuré célèbre), hissé sur une table du café de Foy, invitant les promeneurs à arborer un signe distinctif, ce fut la feuille des arbres : le vert qui illustre l’espoir. La révolutionnaire Théroigne de Méricourt y apparaissait aussi de temps en temps, au moindre symptôme d’émeute, avec sa bande de femmes.

C’est de là que partit également le 5 octobre 1789 la députation qui s’est élevée contre le véto royal. Le même jour, plusieurs milliers de femmes partirent du Palais-Royal et marchèrent sur le Château de Versailles en réclamant du pain. Le lendemain, elles ramenèrent la famille royale : le « Boulanger » (Louis XVI), la « Boulangère » (Marie-Antoinette)  et le « Petit Mitron » (le Dauphin), aux Tuileries sous bonne escorte.

Le Palais-Royal pendant la Révolution offrira le spectacle d’une déambulation aimable tout au plus canaille où l’amour règne, sinon la simple coquetterie.

Les cafés y prennent leurs aises sous les arcades, en prolongeant leur commerce sous les frondaisons. Ils sont foyers d’agitation verbale. La tribune des idées nouvelles, tant que la Révolution va fonctionner, et évoluer, au rythme de la parole, aux à-coups des passions qu’elle soulève. Ils furent moins le temple exclusif que l’espace de l’anarchie qui y était, de tradition, tolérée.

C’est au Palais-Royal qu’en 1793, fut tué par l’ancien garde du corps Pâris, le député Louis Michel Le Pelletier de Saint Fargeau qui avait voté la mort du roi.

Chaque fois enfin qu’une tête était promenée dans les rues de Paris, on était sûr que sa première station serait au Palais-Royal parmi les clubistes et les prostituées, et sous les fenêtres du prince. Les têtes de Foulon, de Berthier, de la princesse de Lamballe passèrent toutes par là. Un jour une charrette chargée de condamnés à mort y passait à son tour ; elle s’arrêta un instant devant le palais. Parmi les victimes qu’elle amenait au supplice la foule avait reconnu le duc d’Orléans, et elle avait voulu qu’il contemplât une dernière fois sa demeure ; et elle le huait. Philippe-Égalité leva alors les épaules : « Ils m’applaudirent ! » s’écria-t-il.

En 1793, le palais devint bien national.

Le Palais-Royal fut, après le 18 brumaire affecté au Tribunal. Il prendra le nom de Palais du Tribunat, jusqu'en 1807, date de suppression de cette assemblée.

Le palais fut restitué à la famille d’Orléans en 1814; il demeura la résidence des ducs d’Orléans jusqu’en 1848. Dès le 24 décembre 1814, Pierre –François Léonard Fontaine est nommé architecte du duc d’Orléans, il fera les aménagements nécessaires à l'usage  et à la bienséance (grand escalier d’Honneur, galerie d’Orléans, etc.) pendant la Restauration et la Monarchie de Juillet Avec l'accession du duc d'Orléans à la couronne de France, le Palais-Royal a été brièvement la résidence du chef de l'Etat, Louis-Philippe, roi des Français, du 9 août 1830 à son installation aux Tuileries, en septembre 1831.

Le Palais est pillé par les révoltés qui renversent la Monarchie de Juillet le 22 février 1848.En 11871  le palais est détruit. Il sera restauré deux ans plus tard. Le Conseil d'état s’y installa en 1875. On y trouve aussi le Conseil Constitutionnel, le Ministère de la Culture, le tribunal des conflits et la Comédie Française.

 

 Les Deux Plateaux, communément appelé « colonnes de Buren »

C'est une Installation de Daniel Buren avec l'aide de Patrick Bouchain dans la cour d'honneur du Palais-Royal à Paris, en France aux abords immédiats du ministère de la culture et de la Comédie Française.

L'installation fut commandée en 1985par le ministère de la Culture, alors dirigé par Jack Lang,  pour occuper la place d'un parking.

L'œuvre, qui occupe les 3 000 m2 de la cour, est constituée d'un maillage de 260 colonnes de marbre blanc zébré de noir, de tailles différentes. Elle est conçue comme un ouvrage en deux plans, l'un au niveau de la cour, l'autre en sous-sol avec à l'origine un plan d'eau reflétant visuellement et de façon sonore le niveau supérieur.

Le projet, achevé en 1986,  provoque de nombreuses polémiques à tout niveau, en particulier médiatiques, avec la publication de près de 225 articles dans 45 journaux ou revues, le journal Le Figaro étant en première ligne. Il a fait l'objet de plusieurs questions lors des séances au Parlement, de nombreux recours en justice, de la création d'association de défense et de quelques pétitions (dont celle, négative, des membres du Conseil d'état en janvier 1986 et celle, positive, émanant du milieu artistique, en avril 1986), Le 29 janvier 1986, Jacques Chirac, alors maire de Paris, prend un arrêté imposant l'arrêt des travaux. Cet arrêté fait l'objet de nombreuses procédures aux résultats contradictoires. François Léotard remplace alors Jack Lang au ministère de la Culture et étudie l'hypothèse d'une destruction des travaux en cours. Le 2 mai, Daniel Buren assigne le ministre au tribunal sur le sujet du droit moral de l'artiste sur son œuvre et François Léotard cède sur cet argument, ordonnant l'achèvement des travaux. Les recours juridiques prennent fin seulement en décembre 1992.

L'alimentation du plan d'eau a cessé de fonctionner en 2000, entraînant entre autres un salissement de la partie souterraine.

En décembre 2007, le sculpteur manifeste son indignation face au délabrement de son œuvre, ce qui est juridiquement une atteinte au droit moral de l'auteur, et envisage de demander sa destruction, si des restaurations ne sont pas effectuées rapidement. L'artiste confiait à l'AFP: « C'est une forme de vandalisme, mais c'est du vandalisme d'État ». De plus, il s'indigne de l'état dégradé de l'installation : « il n'y a plus d'eau depuis huit ans » et « C'est un bail pour une pièce qui repose au moins à 50 % sur son côté fontaine. Il n'y a plus d'électricité non plus. » La rénovation pose plusieurs problèmes, notamment au niveau de l'étanchéité du plateau, du fait que trois salles de répétition de la Comédie-Française sont en construction juste en-dessous.

Le coût de la restauration a été estimé, en 2007, à 3,2 millions d'euros (coût final 5,8 millions) pour les colonnes seules, et doit entrer dans un plan plus large de travaux du Palais-Royal de 14 millions d'euros sur la période 2007-2011. La réinauguration officielle a eu lieu le 8 janvier 2010, par le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand.

Depuis la réouverture, l'une de ces colonnes est utilisée par les touristes pour jeter des pièces de monnaie, reprenant ainsi la coutume née à la Fontaine de Trévi à Rome.

 

 

 

Sortir dans la rue de Valois, puis tourner à gauche rue de Montesquieu, traverser la rue des petits champs

 

LE PASSAGE VERO DODAT (9)

 

Adresse 19, rue Jean-Jacques Rousseau – 2, rue du Bouloi, 75001 Paris Statut voie privée Taille longueur 80 m – largeur 4 m Inscription ISMH 9 juin 1965.

 Benoît Véro charcutier rue Montesquieu achète l'hôtel en 1823. Il le fait raser pour édifier avec son associé Dodat , charcutier rue du Faubourg Saint-Denis , la maison et le passage actuel  qui relie la rue du Bouloi à la rue Jean-Jacques Rousseau entre le Palais-Royal  et les Halles. Ils firent construire une galerie néo-classique . Les devantures de ce passage   en grande partie vitrée associent le bois sombre avec des ornements  en cuivre et fonte qui forment des arcades en  plein-cintre avec des miroirs , des peintures , des colonnes . Un sol pavé d'un damier de marbre noir et blanc avec un plafond de faible hauteur ( décoré de peintures de paysages ou de déesses antiques  ) donne une illusion de profondeur , le tout  étant éclairé avec des globes de lumière . Ce passage sera un des premiers endroits de la capitale éclairé au gaz . Il offrait un raccourci plaisant entre ces lieux alors très fréquentés et fut rapidement adopté par les parisiens ( la rue du Colonel-Driant ne fut percée qu'en 1915 ) . Cette galerie doit aussi son succès à la boutique des " Messageries Lafitte et Gaillard , située face à l'entrée de la galerie Véro-Dodat rue Jean-Jacques Rousseau . Les voyageurs qui attendent leur diligence  ( qui desservent la France entière ) , vont flâner parmi les magasins à la mode . Les messageries Lafitte et Gaillard concurrencèrent très sévèrement  les messageries Royales qui possédaient le monopole du transport  des passagers pour toute la France . Ce quartier était devenu l'un des principaux lieux d'où l'on quittait Paris . L'animation créée par les voyageurs était présente dès cinq heures du matin !!! Les boutiques s'ouvraient attirant la clientèle des voyageurs en instance de départ . Parmi elles , la boutique de Mr Bontoux , célèbre traiteur parisien , dont la renommée se fit dans le passage grâce à la beauté de sa caissière .  Mais aussi l'imprimeur Aubert qui vendait les célèbres journaux  " Le Charivari " et la " Caricature " . Les dessins de Daumier , Gavarni , Cham ou Grandville attiraient une double haie de curieux à la devanture du magasin surtout pendant les premiers moments du gouvernement de 1830 .A l'entrée de la galerie se trouvait le pittoresque " Café de l'Époque " qui fut fréquenté jusqu'en 1855 par le poète Gérard de Nerval . La jeune comédienne Rachel habitera au n°23 de la galerie en 1836 . Le second Empire et la disparition des Messageries Lafitte et Gaillard ( due en grande partie à l'apparition du chemin de fer puis de l'automobile ) marquèrent le déclin de la Galerie . L'imprimeur Aubert disparut et fut remplacé par un marchand de malle  Le galerie fut restaurée dans les années 1980 , ce passage continue à fasciner les promeneurs . Aujourd'hui parmi les nombreuses boutiques très élégantes d'ameublement , de décoration , de galerie d'art et de livres anciens on peut  citer :au n°19 l'excellent restaurant " Le Vero Dodat" où l'on déguste pour un prix modique une cuisine d'excellence que j'ai tout particulièrement apprécié , au n°23 celle de Robert Capia spécialiste de poupées anciennes au désordre savamment agencé , au n° 35 une brasserie , au n° 36 l'atelier de Christian Laboutin créateur de souliers (Il chausse les célébrités, Caroline de Hanovre, Catherine Deneuve, Tana Turner).

. Offrez vous un petit retour dans le temps passé , allez flâner dans cette galerie d'un autre âge  !!!

 

Tourner à gauche dans la rue jean Jacques Rousseau , traverser la rue du Louvre et contourner la bourse du Commerce et rejoindre Saint Eustache par le Jardin des Halles

 

 

L'EGLISE SAINT EUSTACHE

 

L'église de Saint-Eustache fut construite de 1532 à 1640. Unique en son genre, son plan est celui d'une cathédrale gothique, tandis que sa décoration est Renaissance. Avec ses 33,5 m de haut, 100 m de long et 43 m de large, l'église Saint-Eustache est considérée comme l'un des plus beaux monuments religieux de Paris. Au croisement de routes combien diverses, héritière de traditions et au cœur d'un quartier nouveau, Saint-Eustache a une vocation particulière d'accueil, animée, depuis 1922, par des prêtres de l'Oratoire. Elle fut jusqu'en 1969 l'église des Halles, elle est aujourd'hui l'église du Forum, ensemble urbain complètement renouvelé.

Le 9 août 1532, Jean de la Barre, prévôt de Paris, posa la première pierre de l'édifice actuel.

En 1665, Colbert, premier marguillier de la paroisse fit construire deux nouvelles chapelles sous la façade, décorées par Mignard et de Lafosse. Ces travaux fragilisèrent la façade, d'ailleurs inachevée, qui fut abattue. Colbert fit une donation pour la rénover, mais le clergé de cette époque mit de nombreuses années à réaliser les travaux, ayant préféré placer cette somme plutôt que de la dépenser. Les travaux démarrèrent en 1754, inaugurés par le duc de Chartres, futur Philippe-Egalité.

Continuée par Moreau-Desproux, la nouvelle façade demeura également inachevée, et perdure aujourd'hui, malgré des projets d'architectes célèbres comme du Cerceau, Levau et Baltard, et une intervention sur la tour sud en 1971.

Pendant la Révolution, l'église fut fermée (1793-1795) et transformée en Temple de l'Agriculture. En 1795, elle fut concédée en partie aux théophilanthropes. La chapelle de la Vierge fut restaurée en 1804 car elle menaçait ruine. Elle fut achevée pour la visite du pape Pie VII, à Paris à l'occasion du sacre de Napoléon. Cette chapelle comporte un important cycle de peinture du peintre Couture.

En 1844, l'orgue fut incendié, ainsi que la chaire et les trois premières travées de la nef. La restauration dirigée par Baltard permit de redécouvrir les peintures murales du 17e siècle, qui avaient été cachées par un badigeon blanc au 18e siècle.

La Commune de 1871 occasionna d'importants dégâts au campanile, appelé Pointe Saint-Eustache, ainsi qu'à la chapelle de la Vierge. Il fallut également consolider les combles et les contreforts. C'est la dernière reconstruction d'ampleur que l'église ait subi.

En 1969, les Halles de Baltard furent détruites, mais l'église demeura Saint-Eustache-des-Halles pour les gens du quartier, tandis qu'elle devint rapidement l'église du Forum pour les nouveaux habitants.

Saint-Eustache constitue sans aucun doute l'une des églises parisiennes les plus importantes et cela est dû en grande partie à ses dimensions : 105 m de long sur 43,5 m de large et une hauteur sous voûte de 33,46 m. Ce sont là des proportions grandioses, dignes d'une cathédrale.

Sa remarquable harmonie, alliant à une structure gothique une ornementation Renaissance, est cependant moins flagrante vue sous l'angle de la façade occidentale, reconstruite au 18ème siècle et jamais achevée, cette façade rappelant celle de Saint-Sulpice. La façade sud en revanche permet d'apprécier la beauté de l'édifice grâce à la perspective largement ouverte par les jardins des Halles. Le chevet apparaît alors avec le gracieux campanile qui surmonte la Chapelle de la Vierge.

A chaque niveau, chapelles, bas-côtés et nef correspondent des fenêtres. D'innombrables gargouilles font saillie depuis les contreforts et l'on remarquera la puissance des arcs-boutants, à la fois appuis de la nef et du transept. Ce transept qui fait face à la rue des Prouvaires est orné d'un beau portail Renaissance et flanqué de tourelles. Au sommet du pignon, un cerf crucifère rappelle la conversion de Saint-Eustache. Enfin, dominant l'église et le quartier, se trouve le Plomb, culminant à 58 m.

L'église, suivant le plan de Notre-Dame-de-Paris, se compose d'une nef de 5 travées, flanquée de bas-côtés doubles, d'un large transept sans saillie, d'un chœur entouré d'un double déambulatoire et de 24 chapelles, les chapelles du bas-côté sud ayant une profondeur croissante et ce pour respecter le tracé de l'ancienne rue Trainée, aujourd'hui place René Cassin.

La nef : sa voûte est à ogives, liernes et tiercerons. Une petite galerie, le triforium, court tout autour de l'édifice, au dessus des grandes arcades.

Les fenêtres hautes dont les verrières sont ornées de délicates bordures de fleurs et de fruits (1637) forment avec leurs meneaux des cœurs et des fleurs de lys.

Le chœur est remarquable par ses vitraux signés Soulignac (1631) représentant les Apôtres et les Docteurs de l'Eglise, avec au centre sainte Agnès et le Christ ressuscité.

 

Sa haute voûte est réputée pour ses qualités acoustiques et, dans cette superbe nef, les grandes orgues emplissent de leurs notes puissantes et riches l'espace dans lequel tous viennent s'imprégner de musique. La richesse sonore de cet orgue est exceptionnelle : avec ses 8000 tuyaux et ses 5 claviers de 61 notes chacun, il offre une infinie possibilité de jeux harmoniques, particulièrement développés dans leur conception technique par l'organiste titulaire, Jean Guillou.
Il présente la richesse d'une double transmission et de deux consoles, transmission mécanique pour la console de tribune, électrique pour la console mobile dans la nef qui permet à l'organiste de jouer tout près du public et de dialoguer avec un orchestre ou une voix, sous les yeux des spectateurs.

De 1559 à nos jours, bien des instruments se sont succédé, détruits, incendiés, restaurés, remaniés. L'orgue tel qu'il se présente à nos yeux fut construit par Ducroquet en 1854. Les dimensions du buffet atteignent 18 mètres de haut sur 10,50 mètres de large. C'est Victor Baltard, architecte de la Ville, qui fut chargé de la réalisation du buffet, ainsi que de rétablir l'ornementation intérieure de l'église : chaire, maître-autel. La présentation qu'en fit Baltard au conseil de Fabrique laisse entrevoir toute la symbolique qui a présidé à la disposition des différents groupes de sculptures.
Alliant chimères, griffons, harpies, oiseaux nocturnes, lézards, dauphins, sirènes, tous les motifs réalisés dans la partie constituant le soubassement rappellent " les œuvres de la nature combinées par l'imagination des hommes et caractérisent les compositions poétiques et musicales dans leurs élans imprévus et souvent inspirés ". Mais la décoration de la partie supérieure : le couronnement, appartient à l'ordre des idées religieuses : anges, chérubins, et les trois statues massives de Sainte Cécile encadrée par Saül furieux, brandissant un javelot, et David cherchant à calmer par les accords de sa cithare l'agitation de Saül. Ce buffet fut réalisé en chêne de Hollande encaustiqué.
L'inauguration eut lieu le 26 mai 1854, en présence d'une foule immense, avec entre autres, le concours de César Franck. Par la suite eurent lieu de nombreuses restaurations, modifications (Merklin en 1879, Victor Gonzalès en 1932, Georges Danion-Gonzalès en 1967). Devenu muet pendant 10 ans, il fut intégralement reconstruit grâce à la Ville de Paris, propriétaire, par les facteurs Jan et Peter Van den Heuvel de Dordrech (Hollande) et inauguré en septembre 1989.

 

Fin de la Balade : Forum des Halles (RER)

 

 

POUR PROLONGER LA PROMENADE

 

De la place Cassin prendre la rue de turbigo  et tourner tout de suite à gauche dans la rue Montorgueil, traverser la rue Etienne Marcel, puis la rue Tiquetonne puis tourner à droite dans la rue Marie Stuart jusqu'au passage du grand Cerf

 

LE PASSAGE DU GRAND CERF (10)

 

Adresse 145, rue Saint-Denis – 8, rue Dussoubs, 75002 Paris Statut voie privée Taille longueur 113 m – largeur 3 m Inscription ISMH 14 novembre 1985.

En 1825, la maison du « roulage du Grand Cerf », qui était le terminus des Messageries Royales, fut démolie. La date d’ouverture du passage reste imprécise. Sans doute, vers 1835, il fut ouvert. Le style de la verrière est cependant plus tardif.

Son histoire est étroitement liée à l’histoire du quartier : le quartier Saint-Denis était en 1830 le plus populaire et industrieux de Paris où l’on y trouvait des petites fabriques et des ateliers. L’apparition de passages plus luxueux fit de l’ombre au Passage du Grand Cerf. Pourtant, la qualité de son architecture mérite une attention. Sa hauteur, 11,80 m, est la plus importante de tous les passages parisiens. Sa structure en partie métallique permettait de construire deux niveaux de façade entièrement vitrée. L’habitation ne commence qu’à partir du troisième étage. Ainsi,
on a pu dire que ce Passage était plutôt destiné à la production et à l’artisanat qu’au luxe et à la vente de ses produits.

En 1862, il fut légué à l’Assistance Publique. Une désaffection progressive a nui à son entretien. Délaissé pendant de nombreuses années, le Passage du Grand Cerf a été réhabilité en 1990. Il est aujourd’hui l’un des passages les plus attrayants de Paris.

Les « Puces » du meuble contemporain y ont lieu 2 fois par an.

 

Fin de la Balade : rejoindre le métro Réaumur-Sébastopol en tournant à gauche dans la rue Saint Denis puis à droite dans le passage de la trinité  puis à gauche dans le boulevard de sébastopol jusqu'au Métro

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ven.

08

nov.

2013

rando visite du familistère de Guise

Statue de Jean-Baptiste André Godin devant le Familistère

 

 

C'est en 1846 que cet industriel s'installe à Guise pour fonder une entreprise d'appareils de chauffage et de cuisine, les fameux « poêles Godin », dont il est l'inventeur ; fabriqués en fonte, diffusant bien mieux la chaleur que les anciens modèles en tôle, ces appareils ont permis à Godin, d'origine modeste, de faire rapidement fortune et de s'imposer sur un marché en pleine expansion. Mais il a lui-même été simple ouvrier, et a conservé le souvenir des terribles conditions de vie et de travail des salariés de l'industrie – constatées notamment au cours d'un Tour de France qu'il effectue, aux côtés d'un compagnon, entre 1835 et 1837. Il entend par conséquent utiliser sa fortune pour améliorer la vie de ses employés, et proposer ses solutions au problème du paupérisme ouvrier. Disciple de Charles Fourier, il entre en contact avec l'École sociétaire et, en 1854, investit le tiers de sa fortune dans une tentative d'implantation d'une colonie phalanstérienne au Texas menée par Victor Considerant. L'échec de cette expérience le convainc de mettre lui-même en pratique ses idées, progressivement et avec pragmatisme, pour éviter un nouvel échec.

 

Le Familistère

« Familistère » est le nom donné par Godin aux bâtiments d'habitation qu'il fait construire pour ses ouvriers et leurs familles à partir de 1858 et jusqu'en 1883, probablement à partir de plans de l'architecte fouriériste Victor Calland. Il s'inspire directement du phalanstère de Fourier, mais, comme il le fera toujours, effectue un tri dans la théorie pour l'adapter à ses propres idées et surtout pour la rendre plus réalisable.

Godin proscrit la maison individuelle et donne ses raisons dans Solutions sociales4 : «Les prôneurs de petites maisons ne remarquent pas qu'en descendant un peu, à partir de la petite maison, on voit poindre la hutte du sauvage […] Dans les campagnes, le mendiant en haillons possède un toit et un jardin. […] L'isolement des maisons est non seulement inutile, mais nuisible à la société». Pour Godin, le familistère permet de créer des «équivalents de richesse» auxquels les ouvriers ne peuvent accéder de manière individuelle, mais qui leur sont accessibles quand ils sont mis en commun en remplaçant « par des institutions communes, les services que le riche retire de la domesticité ».

 

Godin écrit en 1874 dans La richesse au service du peuple. Le familistère de Guise5 : «Ne pouvant faire un palais de la chaumière ou du galetas de chaque famille ouvrière, nous avons voulu mettre la demeure de l'ouvrier dans un Palais : le Familistère, en effet, n'est pas autre chose, c'est le palais du travail, c'est le PALAIS SOCIAL de l'avenir».

Description des bâtiments du familistère

Le familistère comprend plusieurs ensembles de bâtiments :

  • le Palais social, formé d'un pavillon central encadré par deux ailes de taille un peu plus modeste, destiné à l'habitation
  • le pavillon Cambrai, situé à l'écart du Palais social en face de son aile droite, lui aussi destiné à l'habitation. C'est le bâtiment le plus tardif, construit en 1883.
  • le bâtiment des économats, en face de l'aile gauche du Palais social
  • le bâtiment des écoles et du théâtre, en face du pavillon central du Palais social
  • la buanderie, bains et piscine, situé sur l'autre rive de l'Oise, du côté de l'usine

Les équivalents de la richesse

Reconstitution d'un appartement tel qu'il était au début du xxe siècle pour un salarié et sa famille

La première étape, la plus urgente, est selon Godin d'améliorer les conditions de logement et de vie des familles, en leur apportant les « équivalents de la richesse ».

Cette expression désigne l'ensemble des conditions de confort, de salubrité, que la bourgeoisie s'offre par l'argent et que les Familistériens pourront s'offrir désormais par la coopération. Hygiéniste convaincu, Godin inclut dans ces « équivalents de la richesse » tout ce qui garantit la salubrité du logement. La luminosité des appartements, la circulation de l'air, l'accès à l'eau potable à chaque étage sont des éléments fondamentaux que garantit l'architecture particulière des bâtiments. Le soin du corps est également assuré par la création d'une buanderie, située près du cours d'eau, dans lequel on lave et sèche le linge (évitant ainsi les odeurs d'humidité dans les logements), mais comportant également des douches et une piscine (au plancher mobile, pour permettre aux enfants d'y nager en toute sécurité) dont l'eau, provenant de l'usine toute proche où elle a servi à refroidir les tuyaux, arrive à parfaite température…

Enfin, Godin met en place tout un système de protection sociale en créant des caisses de secours protégeant contre la maladie, les accidents du travail et assurant une retraite aux plus de 60 ans.

La coopération comme principe

Les écoles et le théâtre

Si Godin se proclame fouriériste, il n'est pas pour autant un disciple fervent qui applique aveuglément une théorie : tout dans Fourier n'est pas applicable, loin de là, et d'autres que lui influencent la pensée de Godin. On retrouve, dans le Familistère, l'influence d'un mouvement coopératif ancien, et en particulier l'application des principes de la coopération anglaise, théorisés par Robert Owen et les « Équitables Pionniers » de Rochdale. Ces principes apparaissent dans le fonctionnement des économats, magasins coopératifs installés par Godin en face du Familistère, dans lesquels les produits de première nécessité y sont vendus au comptant, et dont les bénéfices sont répartis équitablement entre les acheteurs. Mais on retrouve tout particulièrement cette influence dans l'importance que Godin accorde à l'éducation des enfants, mais aussi des adultes. Il fait construire des écoles, mixtes et obligatoires jusqu'à 14 ans (à l'époque, la loi autorise le travail des enfants à partir de 10 ans), un théâtre, une bibliothèque, et multiplie lui-même les conférences pour enseigner à ses salariés les bienfaits de la coopération.

Le culte du Travail

Intérieur du Familistère, vue d'époque

Anticlérical virulent, Godin pratique cependant un déisme très personnel, évoquant un Être suprême bienveillant ; il croit de façon ardente que le Travail, toute activité ayant pour but de transformer la matière afin de vivre mieux, est la raison profonde de l'existence de l'Homme, et par conséquent d'atteindre l'essence humaine, une certaine part de divin. S'opposant aux principes mêmes du capitalisme, il estime que l'ouvrier devrait posséder le statut social le plus élevé, puisque c'est lui qui travaille, que c'est lui qui produit les richesses. Au-delà des aspects matériels de l'œuvre, le Familistère doit amener à une élévation morale et intellectuelle du travailleur, lui permettre de retrouver l'estime de soi et son indépendance vis-à-vis de la société bourgeoise.

L'éducation à l'économie sociale va dans ce sens, mais également l'architecture même des bâtiments : à l'intérieur des cours, les balcons qui donnent accès aux appartements sont créés pour être des lieux de rencontre permanents entre ouvriers, quelle que soit leur position dans l'usine, manœuvre, employé de bureau ou cadre, afin de donner naissance à une réelle fraternité entre Familistériens. Les fenêtres intérieures, la promiscuité, sont pensées comme des éléments d'émulation : la vue d'un intérieur bien tenu doit vous pousser à vous-même entretenir votre logement, d'autant plus que le regard de l'autre, et sa désapprobation, sont considérés comme la meilleure des sanctions. Cette architecture particulière, décrite par ses détracteurs comme « carcérale », est donc voulue, afin de permettre une autodiscipline et une responsabilisation des habitants qui rendent inutile toute forme de police.

Cette notion de responsabilisation n'est pas anecdotique : elle est à la base de l'œuvre de Godin, pour qui l'amélioration des conditions de vie n'est qu'une première étape. Il s'agit, à terme, de permettre aux ouvriers de se libérer de toute dépendance vis-à-vis du patronat, d'abolir le salariat et de lui substituer l'Association.

L'Association du Capital et du Travail ou Société du Familistère

Plan relief du familistère et de l'usine en 1931

Fondée en 1880, cette Association transforme l'entreprise en coopérative de production; les bénéfices sont utilisés pour financer les diverses œuvres sociales (écoles, caisses de secours), puis le reliquat est distribué entre les ouvriers, proportionnellement au travail fourni pendant l'année. Cependant, les bénéfices ne sont pas distribués en argent, mais sous forme d'actions de la Société : les ouvriers deviennent ainsi propriétaires de l'entreprise. Une fois tout le capital distribué, une forme de roulement s'établit, les plus jeunes recevant de nouvelles actions qui sont remboursées, cette fois en liquidités, aux plus anciens travailleurs. Les ouvriers, membres de l'Association, en sont donc les propriétaires et touchent, chaque année, un surplus de salaire proportionnel aux bénéfices. Charles Fourier avait théorisé une répartition équitable des richesses, permettant de récompenser à leur juste valeur le Capital, le Travail, et le Talent : Godin s'en inspire directement pour organiser l'Association. Il ne s'agit pas de donner la même chose à tous, mais bien de distribuer les richesses selon les mérites de chacun. C'est pourquoi il met en place une hiérarchie au sein de l'Association, essentiellement selon l'ancienneté : au sommet les associés (au moins 5 ans de présence), puis les participants et les sociétaires. Enfin, il reste les auxiliaires, travailleurs saisonniers ou occasionnels qui n'ont pas travaillé assez longtemps pour pouvoir appartenir à la Société. Chaque échelon est franchi, en théorie, en faisant preuve de mérite au travail, d'implication dans la vie démocratique de l'Association (participation aux différents conseils…) ; pour être nommé sociétaire ou associé, il faut vivre au Familistère. Enfin, seuls les associés participent à l'assemblée générale. À chaque niveau correspond une plus grande part des bénéfices, une meilleure protection sociale, une meilleure retraite. La création de cette Association, de même que la construction du Familistère, lui attire la sympathie de nombreux réformateurs sociaux, mais aussi de nombreux ennemis : clergé offensé par la mixité et la promiscuité des logements, commerçants menacés par les bas prix pratiqués dans les économats, patrons dénonçant le socialisme de Godin, mais aussi parmi l'extrême-gauche marxiste, considérant l'œuvre de Godin comme une forme de paternalisme, séduisant les ouvriers pour mieux les détourner de la Révolution et de leur émancipation.

Le devenir de l'Association

La cour intérieure du pavillon central en cours de réfection, en 2010
L'aile gauche du Palais social, endommagée pendant la Première Guerre mondiale et reconstruite en 1923

Après la mort de Godin en 1888, l'Association continue de fonctionner. Prospère notamment grâce au renom de la marque « Godin », l'entreprise se maintient parmi les premières du marché jusqu'aux années 1960. Sur le plan social, les choses restent également en l'état : bien que Godin ait toujours considéré l'Association comme une étape devant toujours progresser, les différents gérants qui lui font suite se concentrent sur la nécessité de conserver intacte l'œuvre du « Fondateur » : ainsi, aucun nouveau bâtiment n'est ajouté au Familistère. Les logements devenant très vite insuffisants pour accueillir de nouveaux ouvriers, une préférence est établie, les enfants de Familistériens devenant prioritaires pour l'obtention d'un appartement. Cette hérédité des logements entraîne des tensions, les associés apparaissant parfois comme une aristocratie satisfaite de ses privilèges et ne cherchant pas à les partager.

La disparition progressive d'un véritable « esprit coopérateur » parmi les membres de l'Association est parfois vue comme une des raisons de sa disparition en 1968. Confrontée à des difficultés économiques, cherchant à se rapprocher avec une maison concurrente, l'entreprise se transforme en juin 1968 en société anonyme. Elle est alors intégrée dans le groupe Le Creuset. La marque Godin a aujourd'hui été transférée à la société « Cheminées Philippe ».

Les logements ont été vendus en 1968. Quelques anciens Familistériens y vivent toujours. Classés « Monuments historiques » en 1990, les bâtiments font depuis 2000 l'objet d'une restauration menée par la ville de Guise et le département de l'Aisne. Le programme de valorisation Utopia, organisé par le syndicat mixte, a permis entre autres de rendre accessibles à la visite les économats et la buanderie-piscine, laissés à l'abandon depuis 1968.

Le site de Guise comprend donc deux volets indissociables : le lieu de production, l’usine Godin sur la rive droite de l’Oise, et le « Palais social » (terme utilisé par extension pour désigner le familistère au-delà des seules unités d'habitation d'origine, construites entre 1859 et 1877) où était organisée la vie des ouvriers et de leurs familles.

Le Familistère en chiffres7[modifier | modifier le code]

  • 10 millions de briques sont nécessaires à la construction des trois pavillons du Palais Social.
  • 30 000 m2 de surfaces sont offerts par l’ensemble des trois pavillons.
  • 1 kilomètre de coursives parcourt les trois pavillons du Palais.
  • 500 fenêtres percent les façades des trois unités d’habitation.
  • 495 appartements sont aménagés dans l’ensemble des cinq pavillons du Familistère avant 1918.
  • 1 748 personnes habitent au Familistère en 1889.
  • 50 berceaux peuvent être installés dans la nourricerie du Familistère.
  • 796 invités participent au banquet de la cinquième fête du Travail dans la cour du pavillon central en 1872.
  • 1 000 spectateurs prennent place au théâtre en 1914.
  • 1 526 employés travaillent dans les usines de la Société du Familistère en 1887.
  • 2 500 est le nombre record d’employés de l’Association du Familistère de Guise et à Bruxelles en 1930.
  • 4 000 modèles d’appareils et d’accessoires sont fabriqués par la Société du Familistère en 1914.
  • 210 000 appareils sont expédiés par les usines de Guise et Bruxelles en 1913-1914.
  • 664, c’est le nombre de pages qui composent le livre Solutions Sociales publié par Godin en 1871.

Le Familistère vu par Karl Marx et Friedrich Engels

Dans le Manifeste du parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels critiquent le projet d'amélioration de la condition ouvrière dans le chapitre Le socialisme et le communisme utopiques et critiques :

ils veulent remplacer les conditions historiques de l'émancipation par des conditions tirées de leur imagination, et l'organisation réelle et graduelle du prolétariat en classe sociale par une organisation élucubrée de la société.
…Et c'est sous le seul aspect de la souffrance extrême que le prolétariat existe pour eux.
…Ils voudraient améliorer l'existence de tous les membres de la société, même les plus privilégiés. C'est pourquoi ils lancent sans cesse leur appel à l'ensemble de la société sans distinction, et même de préférence à la classe dominante… C'est pourquoi ils rejettent toute action politique, et surtout toute action révolutionnaire. Ils veulent atteindre leur but par des moyens pacifiques, et ils essayent de frayer un chemin au nouvel évangile par la force de l'exemple, par des expériences limitées, qui, naturellement, se terminent par un échec !… Ils ne cherchent donc obstinément qu'à émousser la lutte des classes et à apaiser les antagonismes. Dans leurs rêves, ils ne cessent de faire l'expérience de leurs utopies sociales, de créer des phalanstères, de fonder des home colonies… Et pour la construction de tous ces châteaux en Espagne, ils sont forcés de faire appel au cœur et à la caisse de philanthropes bourgeois. Petit à petit, ils tombent dans la catégorie des socialistes réactionnaires ou conservateurs et ne s'en distinguent plus que par un pédantisme plus systématique et une foi superstitieuse et fanatique dans l'efficacité miraculeuse de leur science sociale.

En 1872, Friedrich Engels, dans les articles repris dans La question du logement, qualifie le Familistère de Guise d'expérience socialiste… devenue finalement, elle-aussi, un simple foyer de l'exploitation ouvrière.

Le Familistère et le logement de la classe ouvrière

Cette tentative réussie fruit d'une réflexion sociale cherchant une solution au problème du logement salubre des ouvriers est critiquée autant par les tenants du socialisme scientifique que par la droite conservatrice et libérale. Cette idée de créer des maisons renfermant des logements destinés uniquement à la classe ouvrière avait été critiquée par Napoléon Ier en 1809. Cela n'a pas empêché son neveu de s'engager en 1851 dans un programme de cités ouvrières qui se voulait ambitieux, mais n'a permis que la construction de la cité Napoléon faute de moyens. Cette tentative va produire le poncif d'une assimilation de la cité ouvrière à la « caserne ouvrière ».

Les milieux patronaux chrétiens sociaux vont aussi chercher et proposer des solutions à ce problème du logement collectif ouvrier en s'attachant à répondre aux critiques sur les questions des mœurs. Une des réponses peut se voir à Jujurieux où en 1835 Claude-Joseph Bonnet fonde les établissements C.J. Bonnet.

Les tenants d'un christianisme social qui restaure un ordre moral et social détruit par la Révolution de 1789 ont eu un premier apôtre en Frédéric Le Play qui publie en 1855 Les ouvriers européens. Pour lui, il faut promouvoir la possession de maisons individuelles, car la maison a des vertus morales.

En 1878, Émile Trélat va souligner le peu d'intérêt de la classe ouvrière pour ces cités : « C'est pour l'ouvrier un titre de véritable dignité humaine que d'avoir su dédaigner les avantages économiques qui lui étaient offerts, en gardant sa place commune dans la cité… Ce qui est acquis désormais, c'est l'inconvenance absolue de la cité caserne offerte aux ouvriers comme habitation ».

Cette réflexion autour du logement ouvrier, collectif ou maison individuelle, est l'objet d'un débat à partir du Second Empire jusqu'aux lois sur le logement social8.

 

 

rando visite sur 3 jours du 10 au 12 sep 2014

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